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Ces contes ont paru dans Le Gil Blas entre 1892 et 1897, sauf L'ami de la logique, paru dans La Revue franco-américaine, en juin 1895. Extrait : Coignard se taisait. L'insuccès de sa première démarche l'empêchait de recourir à la justice. Il supportait tous les affronts, taciturne. Puis une fois, ils se rencontrèrent dans un chemin creux. Et le vieux François comprit, au regard du paysan, que l'heure de la revanche ne tarderait pas. Il frissonna, non de peur, mais d'une joie profonde. Il savait le plan qui germait en l'âme de son ennemi. Il en put noter les progrès ininterrompus. Il vit l'idée grandir, se nourrir d'arguments, croître comme un épi vigoureux. Un geste, un coup d'oeil lui indiquaient le degré de maturité. Et il l'aida, lui, l'idée vengeresse, cette fille de la haine qu'il avait engendrée, il l'aida par de nouvelles ruses, jusqu'à la changer en projet irrévocable. Alors il attendit. Comme d'un spectacle passionnant, il fut témoin des angoisses où se débattait l'infortuné. Il savoura les luttes suprêmes, les remords anticipés, les défaillances, les insomnies, puis la victoire décisive de la haine. L'heure sonna.
Lors de son passage en conseil de révision, Charles Ramel a la mauvaise surprise de se retrouver dans le plus simple appareil face à Paul Brancourt, l'amant de sa femme... François Herledent est un personnage falot, transparent qui n'intéresse personne et qui se voit comme un objet inutile et sans valeur. Devenu veuf, il se retire à la campagne où il n'est toujours rien... L'abbé Gallois dépose régulièrement de l'argent à la banque et en retire autant dans les semaines et les mois qui suivent... Deux vieux garçons, Auguste et Joseph Jumelin vivent sous le même toit. Gros et gras, Auguste est actif et travailleur. Sec et maigre, Joseph reste à la maison pour tenir le ménage. Le premier est libre penseur, le second catholique pratiquant... Un pauvre bougre de cambrioleur est surpris en flagrant délit dans un appartement dont le propriétaire vient de se suicider... Le poète Marescaux et le philosophe Chancerel n'ont pas obtenu le succès littéraire qu'ils espéraient. Ils sont amis et découvrent qu'ils aiment la même femme mais sous des aspects différents...
Ce recueil comporte 19 textes qui sont plus des nouvelles que des contes à proprement parler. Magnifiquement écrits, d'une concision et d'une efficacité remarquable, ils font penser immanquablement aux nouvelles de Guy de Maupassant tant la maîtrise stylistique et l'inspiration en sont proches. Même réalisme, même sens du détail révélateur et surtout même pessimisme sur la condition humaine. Là s'arrête la ressemblance car le lecteur trouvera un peu moins de fantastique chez Leblanc et nettement plus de policier. Plusieurs nouvelles traitent d'assassinats, de suicides et autres crimes de sang souvent étranges et surprenants, ce qui est tout à fait normal sous la plume du père d'Arsène Lupin. Ces textes publiés d'abord dans des journaux (entre 1892 et 1897) n'ont pas pris une ride. Encore aujourd'hui, on peut donc les lire avec grand plaisir.
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