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Il est ici question de la ville.
Tout en reconnaissant l'utilité et l'efficacité des approches sectorielles qu'en font ingénieurs et architectes urbanistes, René de Maximy aborde le phénomène " ville " d'une tout autre manière. Il sait que les villes sont des créations sociospatiales qui évoluent et ne se réalisent que dans la durée. Certes, les impératifs président aux actions urbanistiques et justifient aux yeux des techniciens et des politiciens une sorte d'urgence.
Ils ne prennent qu'incidemment en considération les forces sociales qui pourtant assurent l'insertion, l'intégration et la citoyenneté active des citadins. Or les villes suscitées par les sociétés le sont pour les humains qui les constituent et non pour les seuls pouvoirs économiques qui prétendent les gérer. C'est pourquoi l'auteur préconise l'approche dialoguée qui doit aboutir à mieux allier " l'usuel par inadvertance au pertinent par nécessité ".
Ce qui l'amène à se demander si l'on peut définir une ville ou s'il ne vaut pas mieux prendre le fait urbain sans trop argumenter sur sa définition. Pour éclairer sa réflexion, il se réfère à des exemples qu'il a pu longuement analyser, ce qui le conduit à s'opposer à des classifications commodes mais discutables. Car la ville, objet de pouvoir, est d'abord une enveloppe et un produit de société, ce qu'il rappelle à travers l'analyse de Quito et de Yaoundé.
Ayant, à son tour et après tant d'autres, posé la question urbaine, l'auteur, qui a le regard du géographe et la sensibilité d'un humaniste observateur des sociétés qu'il rencontre, entreprend de revisiter des notions et des lieux dont le commun mérite une forme d'attention trop souvent négligée. Il en est ainsi de mots très usités comme habitant, citadin ou usager, de forces sociales qui ne sont qu'apparemment mineures, de micro-acteurs innombrables qui façonnent la plupart des villes actuelles en croissance démographique et spatiale très rapide.
Puis, pénétrant à nouveau dans la ville, l'auteur s'interroge sur ce que signifient vraiment les notions de rue et de quartier, lieux pas comme les autres. Enfin, c'est très logiquement que réfléchissant sur la ville, il en arrive à ces énormités que sont les mégapoles, concrétions spatiales et sociales de la mégalopolisation. L'affaire est planétaire et les sociétés urbaines des pays suréquipés sont en première ligne.
Cependant l'exemple des vieilles métropoles porte de multiples enseignements, c'est pourquoi Paris est particulièrement regardé. Il constate alors l'insuffisance des approches sectorielles et la difficulté d'une approche globale. La réponse imaginaire proposée par les auteurs de bandes dessinées pour entériner le choc du futur que provoquent les mégapoles en devenir, lui est alors une façon de ne pas conclure.
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