Le refoulement de la mort est devenu extrême. On meurt loin de chez soi, on maquille les morts et on intime aux gens de faire leur deuil le plus vite possible.
Plus encore, les discours aussi cherchent à éluder la mort. Il faut rester jeune, être célèbre, appartenir à la sphère publique pour tenter, vainement bien sûr, d'échapper à la mort, voire pour la vaincre.
La biologie est là pour nous faire rêver à cette victoire fantasmatique.
Il ne s'agit pas de dire que la mort est gaie, moins encore qu'on peut l'accueillir avec le sourire. Mais simplement de poser la question de son refoulement, de stopper un instant le discours ambiant et de la regarder en face, de lui enlever son caractère d'épouvante.
Parce que notre humanité se joue là, dans cette rencontre avec le négatif, et qu'à trop vouloir l'éviter, on risque de se perdre.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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