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Reprenons la question de la parole en psychanalyse, et pour deux raisons essentielles : nous assistons aujourd'hui à une dépréciation de la parole et de sa fonction. C'est à ce déclin que s'opposent les écrivains, les poètes, les artistes, les cinéastes... et les psychanalystes. La deuxième raison concerne le rôle majeur de la parole dans ce qui a été l'origine de l'invention de Freud à partir de la découverte de l'inconscient.
Lacan, à la suite de Freud, a montré qu'une cure psychanalytique ne tient son efficacité que de la parole. Depuis la fondation de la psychanalyse, il n'existe pas d'Inconscient formulable dans ses variations sans une doctrine de la parole qui est le Réel du langage et par conséquent de la cure.
Lacan en marquait les enjeux :
« Ne savons-nous pas qu'aux confins où la parole se démet commence le domaine de la violence et qu'elle y règne déjà même sans qu'on l'y provoque ? » À travers l'expérience terrible de Frédéric von Hohenstaufen, on voit aussi qu'un enfant à qui on ne parle pas meurt.
Enfin, peut-on intéresser un élève sans la parole ? Un transfert est-il possible par ordinateur ? Comment transmettre un savoir sans ce que la parole ouvre dans un transfert, une trouvaille inconsciente qui n'existe dans son efficience que dans un rapport à l'Autre ?
C'est ce qui nous amène à repenser la place de la parole aujourd'hui, dans notre culture, et particulièrement dans notre pratique analytique.
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