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C'est une histoire vraie et oubliée.
Celle de l'île de Jersey, abandonnée par Churchill en juin 1940, envahie par les Allemands deux mois plus tard.
Comment vont survivre les habitants de l'île livrés à l'ennemi ? Pour qui les nazis font-ils construire les seuls camps de concentration de l'Europe de l'Ouest ? Des centaines de Français y seront déportés. Pourquoi Churchill n'en a-t-il jamais parlé ?
Ces années de lutte, l'auteur les raconte en suivant le quotidien palpitant de personnages qui n'ont eu d'autre choix que de collaborer avec l'ennemi ou de résister.
Un livre poignant sur un chapitre ignoré de la Seconde Guerre mondiale.
Un chef-d'oeuvre. Gérard Collard, librairie La Griffe noire.
Un roman choral bouleversant. Caroline Grimm nous transporte. Charlotte Pons, Le Point.
Un pan méconnu de l’histoire de la seconde guerre que j’ai découvert à travers l’histoire de plusieurs personnages. Churchill, qui, par fierté, a toujours soutenu que jamais l’Angleterre n’avait été occupée par les allemands a toujours nié le fait que les îles anglo-normandes l’avaient pourtant bel et bien été ! Ses habitants laissés à eux-mêmes libérés 1 an après le débarquement alors qu’ils n’étaient qu’à 10 minutes de territoires déjà libres depuis longtemps.
Certains des habitants de ses îles n’étant pas nés dessus ont été envoyés en Allemagne pour y travailler.
Quand à ceux qui ont réchappé du camp de concentration d’Aurigny, une des îles, il leur a fallu se battre pour que soit reconnu leur statut de survivant de camp car celui-ci a longtemps été ignoré voire personne n’y croyait malgré des témoignages. Forcément, puisque leur pays n’ayant soi-disant pas été occupé, les horreurs des camps c’étaient donc passés ailleurs mais pas là ! Un camp de concentration sur une île britannique ?!! Mais non !!
Sur ces îles furent aussi envoyés plusieurs milliers d’esclaves en provenance de toute l’Europe pour servir de main d’œuvre pour construire des fortifications et autres travaux.
C’est un roman historique tiré de faits réels qui relate l’abandon par l’Angleterre des iles anglo-normandes pendant la seconde guerre mondiale, Churchill ayant choisi de les sacrifier aux Allemands. Un camp de concentration y a même été installé pour y déporter des juifs et demi-juifs (juifs mariés à des catholiques).
L’histoire est racontée tout à tour du point de vue de différents protagonistes, des personnages auxquels on s’attache comme d’autres que l’on peut trouver lâches. C’est une histoire étonnante, méconnue et qu’il est bon de rappeler. J’ai surtout été horrifiée par l’histoire de Victoire, cette jeune femme fière et indépendante qui perd tout et surtout sa dignité quand elle est « utilisée » par les nazis pour « procréer », elle ne s’en remettra jamais ! Que d’horreurs, mais un roman vraiment captivant et bouleversant.
J’entends d’ici les premières réactions de quelques détracteurs : « un énième livre sur la deuxième Guerre Mondiale ». Alors, certes, voilà un livre de plus sur un sujet douloureux, mais ce livre a le mérite et l’originalité de nous parler d’un sujet que l’on ignore quasiment tous et qui a disparu de tous nos manuels d’histoire : le sort réservé aux îles anglo-normandes pendant le conflit.
Ce livre est un doux et savoureux mélange d’histoire et de fiction. Histoire, car l’auteure maîtrise parfaitement les faits, la chronologie et on sent au fil de notre lecture qu’elle s’est parfaitement documentée sur le sujet, ce qui est, disons-le clairement, extrêmement agréable : le lecteur s’instruit en même temps qu’il se divertit. Un brin de fiction malgré tout est nécessaire pour rendre le lecteur accro à l’histoire… car oui, Caroline Grimm a tellement bien travaillé ses personnages, qu’ils nous touchent tous, du plus cruel – qui, à ma grande surprise, n’est pas un Nazi mais le Bailli de Jersey – au plus touchant, sans nul doute la jeune Victoire meurtrie jusque dans sa chair, donnant naissance à un enfant qu’elle déteste plus que tout..
Il est difficile de rester insensible face à la simplicité de la plume de l’auteure, qui évite le piège des violons larmoyants et du pathos facile… L’écriture est simple mais terriblement efficace : j’ai pleuré, j’ai pleuré face aux atrocités commises, j’ai pleuré face aux destins brisés d’hommes et de femmes, jersiais et jersiaises, qui ne demandaient qu’à VIVRE en paix, sous protection anglaise…
Une lecture courte, simple mais instructive, que j’ai adorée, je vous recommande chaudement ce roman plein de pudeur et de dignité.
Ce pan d'histoire avait déjà été évoqué dans " Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer. Là Caroline Grimm propose un roman passionnant, une œuvre mémoire, entre évènements familiaux et évènements historiques.
Tout commence par une fête, un bombardement et c'est l'invasion! Caroline Grimm nous raconte de manière romancée le destin hors du commun des habitants de Jersey, de différents personnages. Ceux qui collaborent, ceux qui résistent, ceux que l'on appelle les demi-juifs, celui de familles qui se déchirent et qui se dénoncent, elle nous raconte la condition des femmes livrées en pâtures aux Allemand, femmes devenus génitrices afin de fournir une main d'oeuvre pour les générations Allemandes futures.
Il y a aussi le gardien de phare qui écrit dans son journal de vie .
«Vous devrez être capable de supporter une vie de solitude, une vie encore plus draconienne que celle d’un moine en cellule, sobre, sans futilité et basée sur le travail, le travail nuit et jour.»
Elle dresse le portrait d’une société à l’abandon qui souffre de l’occupation.
«Je suis un mort-vivant. Qu'est-ce qui est vivant, qu'est-ce qui est mort ? C'est vivant autour de moi, mort à l'intérieur. Morts, mes membres, dont il ne reste que des os, mort mon regard, mortes mes pensées, mais vivante ma mémoire. Pourquoi ai-je gardé la mémoire ? Pourquoi cette injustice ? De ma mémoire ne s'éveillent que des images qui me mettent des larmes aux yeux. »
C'est un livre qui se dévore, poignant et émouvant ! Un roman court de haute densité !
Un roman poignant à partir d'un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, l'invasion allemande des îles anglo-normandes. Ceux qui ont lu le délicieux "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" auront déjà eu un aperçu des conséquences de cette occupation à Guernesey. Ici, Caroline Grimm met l'accent sur la souffrance d'un peuple insulaire abandonné à lui-même par Churchill, égratignant ainsi quelque peu l'image du "Grand homme", et sur l'existence de camps de concentration sur l'île d'Aurigny, longtemps niée par l'administration britannique.
En mettant le lecteur dans les pas de Nathalie Goldman, écrivain en pleines recherches sur cette période et plus particulièrement sur les conditions de vie de son grand-oncle, déporté ici en 1941 en tant que demi-juif (marié à une aryenne), Caroline Grimm procède à une subtile mise en abîme. Elle trouve ensuite le ton juste en laissant la parole à ses différents personnages, qui, chacun leur tour, racontent leur quotidien, depuis l'invasion subite de Jersey au beau milieu d'une fête de village qui se termine dans un bain de sang, jusqu'à la libération, un an après la bataille de Normandie. Ils sont gardien de phare, tenancière de pub, fille de militaire parti sur le front, pêcheur, femme de châtelain ou encore boulanger. Tous se demandent pourquoi l'Angleterre ne vient pas à leur secours. Ils voient transiter les déportés assignés à la construction de remparts ou parqués dans l'île voisine d'Aurigny. Chacun tente à sa manière de survivre et de sauver ces îles auxquelles ils sont viscéralement attachés. Mais les conditions imposées par l'occupant sont telles et l'isolement insulaire un facteur si aggravant que la détermination ne suffit pas toujours.
Churchill a sciemment abandonné les îles anglo-normandes en juin 1940 pour mieux assurer la défense de l'Angleterre ; au point de les déclarer françaises sur les cartes de l'époque avant de saluer en mai 45 "la libération de ses chères îles anglo-normandes", redevenues donc parties intégrantes du Royaume. Caroline Grimm parvient à montrer comment une décision stratégique, celle d'un chef de guerre peut être considérée comme positive sur le papier et face au bilan de la guerre (sacrifier un faible pourcentage pour en sauver une majorité) et quelles graves conséquences elle entraîne pour ceux qui sont malheureusement concernés. Passage particulièrement incroyable lorsque les habitants de Jersey assistent quasiment en direct dans les airs et sur mer au débarquement sur les côtes françaises, à quelques dizaines de kilomètres, espérant être bientôt délivrés alors qu'ils ne sont toujours pas la priorité des Alliés.
Merci à Caroline Grimm pour ce rappel historique qui est aussi, d'une certaine manière une reconnaissance pour ceux qui ont subi cette occupation souvent occultée. Il a été apparemment difficile pour les déportés survivants de faire reconnaître leur internement dans des camps qui étaient officiellement des camps de travail et non des camps de concentration.
Et bravo pour cette écriture simple, sans pathos, qui laisse monter l'émotion au fil de la chronologie. Une lecture passionnante, une vraie découverte.
Dès le livre sorti de ma boîte aux lettres et l’enveloppe décacheté, je me suis précipitée pour lire ce roman dont le sujet m’intriguait. En effet, je n’avais aucune connaissance du sort des îles anglo-normandes durant la dernière guerre. De Jersey et Guernesey, seule leur réputation de paradis fiscal était arrivé jusqu’à moi !
J’ai vite déchanté !
Caroline Grimm a présenté un tableau tellement sombre, de la situation des îles, durant cette période de la deuxième guerre mondiale que je n’ai pu m’en tenir à ses écrits. Je me suis sentie obligée de me renseigner et de lire des documents sur le sujet pour m’éviter de fausses représentations. J’ai vraiment eu la désagréable sensation que son roman était un condensé de toutes les horreurs et exactions qui s’étaient déroulé à cette période.
Hormis ces faits douteux drapés de vérité historique, j’ai trouvé le style de cette auteur très basique voir lourdingue à certains endroits. Le récit prêté à Emma Landry, lorsqu’elle dévoile sa liaison avec le jeune soldat polonais qu’elle cache dans sa cave, est carrément affligeant.
Dommage, car je suis persuadée qu’un écrivain doué aurait certainement réussi à nous captiver avec un tel sujet. Les émotions ne jaillissent pas de la lourdeur mais bien de la finesse dont Caroline Grimm n’a pas à mon sens saisi la subtilité.
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