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Parce qu'un appariteur a déposé sur son bureau, par erreur, un vieux document qui ne lui était pas destiné, Catherine Schwartzman, professeure d'histoire à Columbia, croit avoir trouvé la responsable de la tragédie familiale qui a gâché sa vie : Louise Cartier, la célèbre Louise Cartier, artiste peintre reconnue et adulée.
Mais Louise Cartier est-elle coupable? Quand il ira la voir dans son atelier pour les besoins de son mémoire, un jeune étudiant en histoire de l'art aura devant lui une adorable vieille dame. Comment l'imaginer coupable d'un acte lamentable ?
Des Louise Cartier de toute façon, il en existe quantité.
La vérité, seuls les murs la connaissent : ceux de l'ancien atelier de Louise, aujourd'hui transformé en hôtel moderne, et ceux de la maison d'en face en cours de démolition.
Cette histoire retrace la vie d'un modèle devenue peintre, elle nous plonge dans un quartier de Paris où les impasses ont le même nom que les passages, de quoi s'y perdre. Il aborde surtout le problème de l'héritage tragique : faut-il le perpétuer en se vautrant dans le malheur et la haine ? Ou doit- on prendre le parti d'une vie légère ?
Ce roman écrit comme une lettre ne peut que nous émouvoir, de par sa thématique, la mémoire, tellement inconstante, de par le style épuré de l’auteure, de par l’humanité qui se dégage de ce texte.
Qui croire, que croire, comment découvrir son propre passé et surtout comment s’en détacher, quand il nous envahit, quand il nous anéantit, telles les pelleteuses de destruction de la maison au centre du récit.
Chronologie des murs est un roman original sur un thème extrêmement dur, celui des camps de concentration et du massacre de millions de Juifs au cours de la seconde guerre mondiale. Ce récit nous donne également à voir les différentes manières dont certaines familles se sont reconstruites (ou pas) après ce drame, il nous fait réfléchir sur l’art en général et plus particulièrement sur la peinture et l’écriture, deux façons de s’exprimer et d’extérioriser, souvent sous forme de métaphore, indirectement, ce que l’on porte en soi. Cette évocation des descendants de déportés et de leur entourage, ce récit de l’identité nous a profondément touchés ! Merci Dominique pour ce texte fort !
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