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Chronique du 115 est une plongée dans une réalité qu'on a du mal à regarder en face : l'exclusion.
Ce reportage façon "caméra embarquée" est basé sur des interviews avec le fondateur du Samu Social, des rencontres avec ses salariés, des maraudes ...
Aude Massot livre un témoignage salutaire, Parfois drôle, toujours Humain. Elle nous éclaire sur cette structure qui oeuvre depuis trente ans et nous à voir ce qu'elle offre comme perspectives pour résoudre le problème de l'exclusion.
Pour les trente ans du Samu Social, l'autrice Aude Massot complète son enquête du 115 avec un carnet documentaire qui retrace son expérience du Samu Social à l'international.
Imaginer une BD sur le Samu social, il fallait oser ! Pari réussi pour Aude Massot avec sa Chronique du 115, une histoire du Samu social.
Après un bac arts plastiques, la jeune Francilienne se forme à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, une référence en matière artistique. Elle dessine beaucoup Aude, elle publie et elle voyage aussi. C’est au retour d’un an passé au Québec comme storyboarder dans le dessin animé que, grâce à sa coloc assistante sociale, lui vient l’idée de cet ouvrage. Et cette fois, elle en sera la scénariste en plus d’en être la dessinatrice…
C’est tout cela et bien plus encore que la jeune femme raconte devant un public nombreux en ce samedi après-midi pluvieux, invitée par La Nouvelle Librairie sétoise. Les questions fusent : sur les formes de l’exclusion ; sur les publics que touche le 115 ; sur les limites de son action, sur sa coordination avec les associations d’aide aux plus démunis, et plus largement sur la façon de faire société… Et, bien entendu, sur la méthode qu’a utilisée l’auteur pour réaliser cet ouvrage. Elle évoque alors ses rencontres avec Xavier Emmanuelli – le créateur du 115 –, le soutien que l’ancien secrétaire d’État lui a apporté, car le projet a d’abord rencontré une certaine méfiance au sein même de l’institution. Puis les « maraudes » de jour et de nuit qu’elle a suivies avec une équipe. Sa manière de travailler, assez rapidement pour ne rien perdre de ce qu’elle voyait ou entendait.
Le résultat est là. Une BD en noir et blanc, au trait sobre qui s’efface devant le sujet et rend un hommage certain à la ténacité du fondateur et au travail des équipes, sans toutefois négliger les questionnements sur cette réalité galopante que représente l’exclusion dans nos sociétés.
De l’excellent travail – dans le style « caméra embarquée » – et une dessinatrice à suivre de près.
Aude Massot nous apporte un éclairage sur le SAMU Social. Elle rencontre et interviewe Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social en 1993.
L’auteure découvre qu’il existe plusieurs formes d’exclusion et s’interroge sur la raison pour laquelle la société crée des exclus. Ce sont des personnes qui n’ont plus de liens, il faut dire que nos grandes villes ont tendance à favoriser l’isolement. Il existe plusieurs catégories d’exclus (« les sans-abri », les « sans domicile fixe », « les sans toit stable » et les migrants).
Elle va accompagner les professionnels du SAMU social de Paris lors des maraudes et aller à la rencontre de ces personnes qui vivent dans la rue.
Cette BD-reportage permet d’appréhender l’exclusion sociale de manière concrète et accessible. Elle est découpée en quatre parties correspondant aux codes essentiels qui structurent chaque être humain d’après les ethnologues (le corps, le temps, l’espace et l’altérité)
Le trait est épuré, sobre et va à l’essentiel. J’ai beaucoup aimé les dessins en noir et blanc des rues et l’architecture de Paris, mais j’ai été un peu moins séduite par les personnages notamment les visages que je trouve simples.
A la fin de l’ouvrage, Aude Massot propose des références bibliographiques pour continuer la réflexion. J’ai trouvé très intéressant le carnet documentaire qui retrace l’expérience de l’auteure au Samu social à l’international. En 2017, elle a continué son travail de reportage à Ouagadougou au Burkina Faso auprès d’enfants qui vivent dans les rues puis à Moscou en Russie. Les approches des professionnels y sont très différentes. Ces petits croquis en couleur à l’aquarelle sont très réussis et m’ont davantage séduite que le reste de la bande dessinée. J’aurais apprécié que ce carnet soit davantage fouillé car cela engendre une frustration d’en voir si peu et je suis restée sur ma faim..
« Chronique du 115 » est une BD qui permet une première approche de l’exclusion sociale et offre un témoignage empli d’humanité.
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