"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Du haut du Mont-Survie, Oto admire chaque jour la forêt qui l'encercle à perte de vue. Elle est si belle qu'il en oublierait presque ce qui se tapit sous les arbres. Mais lorsque la montagne s'endort, que les lumières s'éteignent et que les voix s'effacent, le vent résonne d'un chant inhumain, effroyable : le gémissement des limbes, les victimes de l'épidémie. Bientôt, Naha devra passer plusieurs jours et plusieurs nuits dans la forêt. Oto refuse de rester cloîtré en espérant le retour de celle qu'il aime plus que tout. Quitte à être une proie de plus, il va sortir lui aussi.
Roman publié sous la direction de Denis Guiot.
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--- Lentement, mais sûrement ---
En débutant Ceux des limbes, je m’attendais à une lecture jeunesse trépidante. Camille Brissot prend cependant le temps de creuser son univers avant de se lancer dans une chasse aux zombies. J’ai donc pu reconstituer le puzzle d’un monde dévasté par un mal étrange. En réponse à ce dernier, la communauté d’Oto (notre héros) a en effet bâti le Mont-Survie, espérant ainsi tenir le virus à distance.
Et bien que surprise par ce rythme tranquille, je me suis laissé emporter par les explications de l’auteure. Du moins, durant les 100 premières pages. Arrivée à ce stade, j’étais impatiente de voir l’action - ce qui était annoncé dans la quatrième de couverture ! - se dérouler. Or, cela ne s’est pas produit tout de suite, ce qui m’amène à souligner quelques lenteurs, mais rien de grave, heureusement !
--- Une histoire de zombies qui ne renouvelle pas le genre, et pourtant… ---
...je n’ai eu aucun mal à rentrer dans l’histoire. Certes, Camille Brissot ne fait pas dans l’originalité, mais elle ne s’encombre pas de clichés pour autant. Mieux encore, elle est parvenue à adapter ce classique de la science-fiction à un jeune lectorat, notamment grâce à des mots simples et à une plume délicate.
À partir du moment où Oto et Naha ont pénétré dans la forêt, mon intérêt ne s’est pas relâché. C’est donc avec un certain enthousiasme que j’ai suivi leurs aventures.
--- Des personnages attachants ---
Là encore, Camille Brissot ne sort pas des sentiers battus. Pour preuve, Oto a perdu la mémoire suite à un traumatisme lié à son enfance et tente désespérément de la retrouver. Mais plus qu’une histoire de zombies, Ceux des limbes raconte le parcours initiatique d’un adolescent naïf et amoureux qui souhaite s’affranchir de l’autorité, un brin étouffante, d’un père de substitution. Le point fort de ce one-shot, ce n’est donc pas la manière dont est envisagée l’épidémie, mais l’humanité qui se dégage de ses personnages.
De plus, si l’auteure a intégré une romance dans son récit, elle n’est pas tombée dans les stéréotypes propres à la jeunesse. En effet, Oto et Naha s’aiment déjà et forment un couple comme seuls deux enfants peuvent le faire. On évite donc la rencontre niaise au possible et les premiers émois qui me font souvent grimacer, car complètement surréalistes.
--- Un final explosif ---
Comme dans toute histoire de zombies qui se respecte, le rythme va crescendo. À un point tel que j’ai fini par m'oublier entre les lignes. D’ailleurs, si vous vous êtes déjà agrippé à un livre de toutes vos forces, le coeur battant et les lèvres presque en sang tant l’intensité du dénouement vous a saisi, eh bien… vous savez ce que j’ai ressenti en terminant Ceux des limbes.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai littéralement dévoré les 100 dernières pages !
L'avis de *S* 27 ans, rêveuse et mangeuse de papier
https://revesurpapier.blog4ever.com/ceux-des-limbes-de-camille-brissot
Après l'épidémie limbe, des survivants ont trouvé refuge dans le Mont Survie. Plus d'un siècle plus tard, on découvre dans cette montagne une communauté isolée qui se protège des dangers de la forêt qui l'entoure, et en particulier des humains infectés qui y rôdent toujours. Otolan est né dans les cercles inférieurs du Mont. Suite à un drame, il obtient quelques privilèges, comme celui d'échapper à l'épreuve de la Sortie, épreuve de survie. Mais lorsqu'il découvre que sa petite amie Naha fait partie du prochain périple en forêt, Otolan ne peut se résoudre à la laisser partir seule. Il décide alors de la suivre pour la protéger, malgré l'interdiction...
La première partie du récit est centrée sur la découverte de ce monde dévasté par une terrible épidémie. L'auteure nous décrit alors une communauté qui s'est adaptée à la nature sauvage qui l'entoure et qui mène une vie simple, dans le seul but de survivre. Comme dans tous les romans d'anticipation, c'est une partie pour laquelle j'ai beaucoup d'intérêt. Peu à peu, on comprend comment cette société s'organise, comment elle s'est finalement adaptée au chaos, et aussi comment se présente la hiérarchie au sein du Mont.
C'est dans ces premiers chapitres que nous prenons le temps de découvrir l'histoire de notre héros, Otolan. Un jeune personnage qui n'a pas tardé à me convaincre. Son passé nous touche et on s'attache d'autant plus rapidement à lui. Mais ce sont ces choix qui ont fait pencher la balance. Dans le Mont Survie, il nous surprend par ses choix de vie. A l'extérieur, il nous surprend par son courage, lui qui n'a rien d'un guerrier. C'est un personnage juste, guidé par l'amour. Un personnage profondément humain, qui n'est pas invulnérable. Et j'ai également aimé que l'auteure nous présente des adolescents matures (je pense que le contexte y est pour beaucoup).
Tout comme Otolan, on se questionne sur ce qui nous attend et sur l'issue de ce voyage. Que va t-il se passer dehors? Quel genre de rencontre vont-ils être amenés à faire? Plus on s'éloigne du Mont Survie, plus on est prudent. Je me suis vraiment sentie proche des personnages, de leur aventure. Tout peut arriver et on s'accroche à la lecture. La nature a repris ses droits et on se laisse émerveiller par les descriptions. Mais la forêt n'est pas pour autant un lieu chaleureux et on continue de se méfier. Les personnages sont d'ailleurs confrontés à de nombreuses épreuves. Des épreuves qui apportent des réponses sur leur mode de vie, de survie, un peu d'espoir aussi.
Verdict : J'ai déjà lu quelques romans de l'auteure et je ne suis jamais déçue. Je suis même chaque fois agréablement surprise par sa façon d'aborder les choses. Ceux des Limbes est un roman d'aventures qui m'a transporté pendant quelques heures dans une forêt aussi belle qu'effrayante. C'est particulièrement bien écrit et on s'imprègne de l'ambiance en quelques pages seulement. On découvre un récit prenant, porté par des jeunes personnages courageux et persévérants. Si vous aimez le post-apocalypse et les zombies, foncez !
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