Le Freak et Good time du groupe Chic, Upside down de Diana Ross, Let's dance de David Bowie ou encore Like a Virgin de Madonna. le guitariste Nile Rodgers a écrit et produit des tubes depuis plus de quarante ans, avec un seul objectif : faire danser la planète entière. C'est Chic !, son autobiographie retrace ce parcours unique, des rues violentes du Bronx aux limousines immaculées. Dès l'enfance, Nile Rodgers échappe à toutes les règles. Elevé par sa mère noire et son beau-père blanc, tous deux junkies et pourtant très protecteurs avec lui, il grandit entouré d'artistes et de personnalités iconoclastes dans un New-York sauvage, énergique et aujourd'hui disparu.
Dès l'âge de quatorze ans, Nile Rodgers gagne sa vie grâce à la musique. Mais c'est à la fin des années 70 qu'il invente le disco avec le groupe Chic et révolutionne ainsi la musique noire. New-York vit la nuit à cette époque ; Chic et Nile Rodgers sont les rois des clubs avec leurs tubes à la fois dansants et extrêmement sophistiqués. Repris par le Sugar Hill Gang, le groove inimitable de Good Times deviendra l'une des bases du rap naissant. La guitare inimitable de Nile Rodgers se fera ensuite entendre sur d'innombrables albums et singles, généralement classés en haut des charts.
C'est chic ! retrace ce destin d'exception avec un humour implacable, une franchise sans limite et des anecdotes marquantes (Thelonius Monk qui débarque chez ses parents, le premier passage de Chic en boîte de nuit, la nuit d'improvisation avec Jimi Hendrix, les virées sans limite avec Billy Idol, la première écoute de Let's dance.) Musique, vie nocturne, drogue, racisme. en racontant son parcours, Nile Rodgers fait revivre au lecteur 20 ans d'histoire américaine et de musique pop. L'équivalent black de Just Kids de Patti Smith.
La sortie de cette autobiographie coïncide avec la sortie du quatrième du groupe français Daft Punk (succès de l’été 2013). Mais, surtout, Nile Rodgers souffre d’un cancer très agressif. Il veut donc, avant de quitter définitivement la scène, laisser son témoignage, les traces d’une vie entièrement consacrée à la musique. Né dans les fifties, adolescent pendant les Golden sixties, il devient mondialement célèbre avec son groupe Chic à la fin des seventies. Et ainsi, à travers ses souvenirs, à travers les décennies, nous apprenons comme un pauvre « nègre » new-yorkais s’en est sorti, a réussi grâce à la musique (pour un autre, cela aurait été le sport). Finalement, avec le succès, nous plongeons dans les années « Sex, Drugs & Rock’n’Roll » (allusion au regretté Ian Dury), des années hédonistes, surtout des années fric, si vous voulez mon avis… Chic devient une industrie à tubes, alignant les classiques de la dance (on ne dit plus disco, c’est un gros mot !), pour le groupe mais également pour d’autres formations dont Sister Sledge et Sheila.
Au fil des pages, nous rencontrons les stars de l’époque. Celles qui le sont restées : Bryan Ferry, David Bowie, Grace Jones, Madonna, Diana Ross, Debbie Harry ou Mick Jagger. Puis il y a tous ceux qui sont décédés : Michael Jackson, Donna Summer, Paul Jabara, Rick James, Marvin Gaye, et presque tous les membres fondateurs de Chic. Mais toute ascension vertigineuse connaît une chute brutale : la claque est monstrueuse ! Le SIDA est détecté et touche tout le monde (et pas seulement les héroïnomanes, les Haïtiens et les gays). De plus, la mode change, les discothèques choisissent de nouveaux rythmes …
Étonnamment écrite sans nostalgie, sans amertume, ni complaisance, cette autobiographie restera probablement une des empreintes d’un génie de la mélodie et de la rythmique (mais pas des lyrics, hein !), un homme marquant des années où tout était permis (et moi aussi, j’écris cela sans aucune nostalgie !)
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