La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
Grâce à de multiples sources, Chloé Cruchaudet tisse le portrait dévoué et passionné de Céleste Albaret, gouvernante et parfois secrétaire de Marcel Proust jusqu'à sa mort, en 1922. Elle révèle leur lien, l'écrivain sous toutes ses aspérités, l'atmosphère d'une époque et les dessous de la construction d'une fiction. Monde réel et monde fantomatique s'entremêlent pour nourrir ce sublime diptyque.
La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
Lorsque deux antiquaires passionnés d'objets ayant appartenu à des célébrités débarquent chez Odilon et Céleste, cette dernière peut à loisir s'abandonner à son passe-temps favori : se replonger dans ses souvenirs. Elle qui ne savait rien faire de ses 10 doigts a partagé le quotidien d'un des plus illustres et brillants esprits de notre temps. Marcel Proust.
Céleste Albaret est peu contée tant l'être qu'elle a eu le loisir d'accompagner possède grande renommée.
Et pourtant, Marcel ne serait peut-être pas Proust si elle n'avait pas été là.
Dans cette première partie, #chloecruchaudet nous présente la jeune femme ne sachant rien faire, jeune mariée déracinée de sa campagne natale refusant de sortir dans un Paris qui l'effraie. Et l'on prend un plaisir considérable à découvrir l'épanouissement de Céleste aux côtés et au travers de l'esprit brillant mais souffreteux d'un Marcel Proust aux portes de sa gloire.
Ces deux là n'ont rien en commun, et pourtant ils se sont reconnus, trouvés, appris, épaulés. Équilibrés.
Entrer dans leur intimité et le quotidien de cet homme si particulier nourri de café et d'imagination et de celle qui a rempli tant de rôles dans les dernières années de sa vie est un bonheur car on sent que rien n'est travesti, rien n'est trahi.
Par la qualité narrative comme par la délicatesse du trait et des teintes en aquarelle utilisées, chance nous est donnée de, peut-être, comprendre un peu qui étaient ces deux là et, qui sait, entamer ces merveilleux écrits dont les premiers mots seront toujours "Longtemps, je me suis couché de bonne heure..."
Loin d'être réservé aux amoureux de #Proust, cet album (et sa suite que j'attends avec ferveur) est une très belle réussite, un bel hommage mais surtout, une merveilleuse déclaration. Bravo.
« Bien sûr, Monsieur Proust » Première partie.
Je suis déjà tombée sur des archives de l'INA où on voit Céleste Albaret évoquer ses années passées auprès de Marcel Proust. Et j'ai été frappée par sa manière de parler de lui et de leur relation. Aussi, quand cette bande dessinée est arrivée à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.
Ce livre s'ouvre sur une séquence rue des Canettes à Paris en 1956. Céleste Albaret reçoit la visite d'un couple d'antiquaires qui entend mettre la main sur des objets ayant appartenu à Proust. L'occasion pour l'ancienne domestique de replonger dans son passé et de resusciter tous ces instants à côté de l'auteur.
On fait ainsi la connaissance de la toute jeune femme arrivée dans la capitale suite à son mariage. L'ennui de son quotidien. La difficile adaptation à la ville avec ses odeurs, ses bruits...Le manque d'appétence pour les tâches domestiques. Et puis, la proposition faite par Proust à son mari chauffeur. Et si votre épouse livrait pour moi des colis ?
La première rencontre dans l'appartement feutré avec l'odeur de l'essence de café. Les premières grandes dames croisées. Colette également.
Céleste qui rentre ensuite au service de Proust. La guerre qui éclate. Le voyage à Cabourg avec Colette et un secrétaire particulier. Ce temps qui semble s'être évanoui et cette idée de partir à sa recherche qui devient comme une évidence. Les longues séances d'écriture. Les appels téléphoniques. La création des paperoles. L'île appartement. Citadelle de la création dont Celeste se fait la gardienne. Un rôle qui exige d'elle de nombreux sacrifices.
J'ai tant aimé ce roman graphique. Pour son histoire. Succession de scènes impactantes et d'anecdotes si bien tournées et qui donnent à voir un pan de ce rapport important. Pour son ton également où l'humour et le mordant affleurent souvent.
Mais ce qui donne évidemment le plus de force à ce récit, ce sont les images de Chloé Cruchaudet. Depuis quelques années, je suis son travail et je reste toujours bluffée par la force qui se dégage de ses illustrations. Ici, chaque planche est une surprise. Même dans celles qui reprennent un format plus classique de construction, les cases ne sont jamais exactement identiques ni carrées. Comme si tout se faisait mouvement. Tout était promenade dans les méandres de la mémoire de Céleste.
Sur certaines pages, l'aquarelle envahit toute l'espace. Marcel dans la salle de réception de l'hôtel réquisitionné. L'île appartement. Le travail autour du prénom Albertine. Et c'est réjouissant de se dire que cet album se révèle si libre, si vivant. Une belle manière de rendre hommage à Célestine et à Marcel Proust.
Bref, vous l'aurez compris : je ne peux que vous conseiller ce premier tome passionnant. Et j'attends avec impatience le suivant !!!
Le roman graphique que Chloé Cruchaudet consacre à Marcel Proust revisite de façon sensible et charmante la vie du grand écrivain.
C’est par le truchement du personnage de Célestine Albaret, dite Céleste, que l’autrice s’approche au plus près de ce grand angoissé dont la santé précaire oblige à garder souvent le lit. Par l’entremise de son mari chauffeur de taxi, Céleste devient sa coursière puis son employée Elle ne sait pas faire grand-chose, et surtout pas la cuisine, mais, alors que la grande guerre envoi ses hommes sur le front, elle se retrouvera seule à s’occuper de ce grand enfant gâté. S’il apprécie la présence maternelle et la disponibilité de sa domestique, Marcel Proust sait aussi se montrer cassant et exigeant.
On découvre les relations complexes entre l’écrivain et son éditeur Gallimard ainsi que le rôle qu’a joué Céleste dans leurs échanges.
Subjuguée par l’écrivain, Céleste n’aura de cesse de lui épargner les vicissitudes du quotidien tout en veillant à son confort, respectant ses petites manies et lui servant son café à toute heure du jour. Ce dévouement durera jusqu’en 1922, année de la mort de l’écrivain.
Racontée ainsi, l’histoire pourrait paraitre simplette et sans grand intérêt. Mais détrompez-vous, le graphisme la rend superbe. Tout d’abord les tons pastel dans les mauves, roses et verts avec quelques parties plus sombres donnent le ton à ce récit qui glisse vers l’onirisme quand il s’agit d’illustrer le ressenti de Marcel ou de Céleste.
Il y a de belles trouvailles comme ce lit où Marcel Proust passait beaucoup de temps et qui ressemble à un tapis volant autour duquel vole Céleste et passent les personnages. On assiste aussi à la genèse de l’œuvre proustienne où l’écrivain se perd dans les méandres de ses souvenirs tout en composant ses phrases :
« …je me souviens d’une nuit où je suis revenu d’Honfleur par ces chemins d’en haut, à chaque pas nous buttions dans des flaques de lune. »
Au fil des pages, on découvre l’affirmation de soi d’une jeune fille en manque d’assurance. On la voit évoluer et protéger son maître comme le ferait une mère au point qu’ils arriveront à s’émanciper des rôles convenus du maitre et de la servante.
J’ai été conquise par cet album au charme indéniable où l’émotion et la sensibilité sont à fleur de page.
Lecture coup de cœur pour ce bel album avec l’envie de découvrir le tome II.
Dans cet ouvrage intitulé "Céleste Bien sûr, monsieur Proust", l'histoire nous plonge dans l'intimité du célèbre écrivain et nous dévoile une facette méconnue de sa vie.
Chloé Cruchaudet nous emmène dans l'univers de Marcel Proust à travers le portrait de Céleste Albaret, sa gouvernante et secrétaire dévouée.
Avec des couleurs délicates et des nuances de mauves et de verts, l'autrice parvient à retranscrire avec subtilité et élégance l'atmosphère d'une époque et les émotions qui ont animé la relation entre Céleste Albaret et Marcel Proust.
J'ai pu ainsi apprendre à mieux connaitre la personnalité complexe de l'écrivain. J'ai été particulièrement touchée par la figure de Céleste Albaret, cette femme passionnée et fidèle.
Cet album est une belle lecture littéraire et graphique dont j'ai surtout apprécié le graphisme magnifique et très raffiné.
Ce n'est pas un coup de cœur car j'ai trouvé parfois l'histoire un peu confuse.
Un deuxième tome suivra prochainement. Si j'ai l'occasion de le découvrir, je le lirai avec plaisir.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/?hl=fr
Tout ou presque a été écrit dans les chroniques sur cet excellent ouvrage de Chloé Cruchaudet (y compris sa propre dimension créative) sur Céleste qui fut beaucoup pour Proust et qui l'aida, notamment, dans la formalisation des "paperolles" : assemblages de textes dactylographiés, manuscrits, raturés en diable (aujourd'hui on connait bien les "copiés - collés" de nos ordinateurs !). Paperolles qui ont été essentielles dans le processus créatif de Proust qui n'a cessé de revoir son œuvre (au grand désespoir des éditeurs et imprimeurs ...).
Et du coup ...petite remarque d'actualité : l'exposition à la BNF François Mitterrand présente (jusqu'au 22 janvier 2023) une exposition d'une grande qualité avec notamment ces "paperolles" qui prennent une dimension frappante du processus créatif de Proust. A noter aussi des vidéos déconstruisant le manuscrit final en montrant l'évolution du texte par ajouts successifs des ratures et les nouvelles écritures ... faisant ainsi de ces manuscrits des objets vivants. Et beaucoup d'autres dimensions intéressantes (par exemple les développements techniques de l'époque que Proust utilisait ou intégrait dans son œuvre).
Parisiens : n'hésitez pas, courrez y ; pour les autres, dont je fais partie, mettez l'expo à votre programme si vous aimez les livres, les auteurs (même pas besoin d'aimer et d'être un lecteur de Proust) ; vous ne le regretterez pas.
Du coup je vais peut être finir par commencer à lire Proust !
Prendre le temps d’une visite du côté de chez Proust.
Céleste, jeune mariée, ne rentre pas vraiment dans les critères de la bonne ménagère de son époque. Son mari, chauffeur pour Marcel Proust, la fait entrer au service de l’auteur, et peu à peu, alors que les hommes quittent la ville pour aller à la guerre, elle crée un lien fort avec lui. À travers elle, nous entrons dans l’intimité de Proust et découvrons son mode de vie atypique. Céleste n’est pas juste témoin, elle devient aussi une aide indispensable, et participe, même indirectement, à la création, avec par exemple l’idée des fameuses paperolles collées sur le manuscrit pour l’enrichir au fil du temps. La relation entre les deux personnages si différents, mais finalement si bien assortis, est passionnante. J’ai particulièrement apprécié les pages évoquant le processus créatif de l’auteur, avec la matérialisation des souvenirs.
Faut-il avoir lu Proust pour lire cette BD ? Je dirais que l’on peut sans problème s’en passer et découvrir l’écrivain grâce à Céleste, même si évidemment, on risque de passer à côté de certaines références. Et honnêtement, ça m’a donné envie de m’y replonger. Les connaisseurs de Proust ne vont peut-être pas apprendre beaucoup de choses sur sa vie à travers ce récit, mais on prend un réel plaisir à savourer cette BD qui se déguste comme une petite gourmandise, ne serait-ce que pour l’ambiance.
J’attends maintenant la suite impatiemment.
Céleste Albaret, voici un nom qui ne signifie peut-être pas grand chose pour vous. Par contre, si je dis Marcel Proust, alors là plus aucun doute possible. Il s’agit bien de l’un des écrivains français du 20e siècle les plus connus.
Avec “Céleste, Bien, sûr Monsieur Proust”, Chloé Cruchaudet nous fait entrer dans l’intimité d'un étrange couple. Celle du romancier et de sa servante.
Depuis 1907, Marcel Proust vit dans son appartement du boulevard Haussmann. Afin de travailler sur son œuvre, À la recherche du temps perdu, il est entouré par du personnel à ses petits soins, Odilon son chauffeur et Nicolas son majordome. Mais Monsieur Marcel aurait également besoin d’une personne pour acheminer son courrier ou ses colis. Cet emploi de courrière sera occupé par la jeune épouse d’Odilon prénommée Céleste.
À partir de 1914, la mobilisation générale ayant sonné pour les hommes en âge d’aller au front, Nicolas le majordome sera dorénavant absent. C’est Céleste qui le remplacera l’après-midi. Monsieur Marcel écrivant la nuit, il se lève tard et la jeune femme devra l’accompagner durant son petit déjeuner, au cas où il désirerait une deuxième croissant. Dorénavant la jeune femme sera là tous les jours, quand l’écrivain se réveillera, vers 16 heures.
Avec ce récit, Chloé Cruchaudet nous fait entrer dans l’intimité d’un couple atypique puisque lié par l'amitié et l'estime, malgré les conventions sociales en vigueur.
C’est ainsi que Céleste Albaret va vivre aux côtés de Marcel Proust. La relation, bien que ce soit celle d’une gouvernante et de son employeur, est pleine d’égards de l’un envers l’autre.
Dans cette première partie de cette histoire (sur deux prévues), nous assistons à la naissance d’une amitié qui durera huit ans. Car il s’agissait bien de cela selon Marcel Proust.
Avec des touches d’aquarelles vertes, roses et violettes qui ressemblent à des voiles, l’autrice lève celui de la vie de cet écrivain emblématique de ce début de 20e siècle.
Un très joli et intéressant album qui a parfaitement trouvé sa place dans la magnifique collection Noctambule, qui sait si bien nous gratifier de belles histoires.
Dans la fascination entourant Marcel Proust, Célestine Albret, de son nom complet, est une porte d’entrée étonnante. Elle a été proche de l’auteur immortel et est demeurée sa servante au-delà de la mort de Proust, en 1922. A partir de son témoignage, Chloé Cruchaudet compose une bande dessinée sur cette relation où se jouent des liens sensibles, des codes sociaux et un rapport maître-esclave. L’autrice éblouit encore, tant par le dessin (et le mouvement donné aux êtres) que par le texte. Elle comble les silences de l’Histoire et de la confidence pour faire vivre Céleste. Il s’agit d’être proche de cette femme, de la complexité de la relation entretenue avec Proust. Il s’agit d’amour, de fascination, de devoir, de fidélité et d’une profonde tendresse.
Par ce biais, on perçoit aussi l’artiste différemment. Proust, bien qu’il soit pris dans les affres de sa création, est et demeure un maître. Il ordonne à Céleste. Il rythme ses journées au gré de ses caprices et de ses envies. Chloé Cruchaudet fait alors cohabiter deux fils dans la relation entre Céleste et Marcel : la tendresse (parfois plus discrète chez l’un que chez l’autre) et la possession. Pour cela, elle fait descendre l’auteur de la Recherche de son piédestal, avec des très belles idées (la leçon de tenue au téléphone est magistrale) et elle esquisse finement l’innocence de Céleste. Celle-ci n’est pas complètement aveugle, sur les moeurs de son maître, sur son époque, sur la distance sociale existant entre elle et les autres. Elle est innocente et ose à de nombreuses reprises.
Ce tableau passionnant trouve sa place dans la composition visuelle et dessinée magnifique de Chloé Cruchaudet. Les couleurs marquent bien ce monde en déliquescence dans lequel vit Proust et qui l’inspire tant. La blancheur du visage de Céleste fait exister les émotions et les idées de cette jeune femme, là où Proust affiche un visage pâle, d’une grande fragilité. À travers ses deux êtres dont l’autrice fait vibrer la réalité, Chloé Cruchaudet met en scène une carte des émotions, des sensibilités. Leurs entourages respectifs feignent la froideur et la distance. Au milieu de tout cela, dans un monde en guerre, Céleste et Marcel témoignent chacun à leur manière, avec art ou pas, de leurs fragilités et de leur intensité.
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