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« Toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de responsabilité ou l'éthique de conviction ». Max Weber (1864 - 1920) En quelques années, la session du cercle Nicolas Andry s'est imposée comme un des piliers de la SOFCOT. Après des débuts timides, le cercle est devenu en tout juste 9 ans un espace incontournable de rencontres, d'échange et de partage. Il fournit une occasion unique au chirurgien orthopédiste et traumatologue de s'extraire de son domaine strict de compétence.
Au point qu'aujourd'hui, à mesure que les avancées technologiques, les débats de société et les questionnements éthiques attisent la curiosité d'esprits investigateurs, les propositions de communications abondent. Si cette tribune contribue à nous interroger sur notre profession, elle se veut aussi modestement ouverte sur la philosophie, l'épistémologie et l'art, situant ou resituant la chirurgie orthopédique au sein d'un monde « connecté » à d'autres domaines, scientifiques ou non, aux évolutions et aux mutations de notre société, enfin à sa propre histoire et aux processus qui l'ont amenée au niveau où elle est parvenue.
La première partie de la matinée est consacrée à une session de communications libres. La participation croissante d'orateurs de tous horizons contribue à élaborer un programme toujours plus riche, ouvert aux fidèles du cercle comme aux chirurgiens d'expérience ainsi qu'aux plus jeunes, à qui souhaite en réalité transmettre, témoigner, enrichir nos esprits avides d'acquisitions nouvelles, quitte à bousculer certains dogmes. En novembre, se retrouvent ainsi, côte à côte, des chirurgiens orthopédistes toutes tendances confondues, car le cercle Nicolas Andry rassemble par-delà nos clivages en sous-disciplines. Cette session nous conduira de Dominique Larrey à Amédée Bonnet, du Sahara algérien à l'École chirurgicale de Lyon, de l'épaule à la main, du scalpel au système numérique, sans oublier les questions éthiques au travers de communications sur l'apprentissage en chirurgie, la relation avec le patient, les interrogations sur notre métier.
En 2015, c'est autour de « l'éthique de l'indication opératoire » que s'organise en seconde partie la table ronde. L'éthique, au carrefour des thèmes abordés les précédentes années - l'évaluation, le risque et l'innovation -, est quotidiennement au centre de nos choix thérapeutiques et en guide le cheminement. Au moment de décider une intervention, nous nous posons implicitement trois questions décisives : « que peut-on proposer », « peut-on opérer », « doit-on opérer » ? À la première, le chirurgien mobilise principalement ses connaissances anatomiques et techniques ; pour la deuxième, il laisse à l'anesthésiste où à la discussion en binôme la décision finale d'opérer... ou non, en fonction du terrain, alors que dans la troisième, il considère avant tout le patient en tant que personne, entité physique et psychique, et doit en permanence adapter son discours en essayant de le replacer dans son environnement personnel et professionnel, avec la plus grande neutralité. Sans conteste, l'art chirurgical se situe aux antipodes d'un monde mécanisé et répétitif d'où seraient exclus pensée et raisonnement. L'Homme, placé au-dessus des contingences matérielles et anatomiques pures, l'Homme, considéré dans sa dimension holistique, devrait toujours se retrouver au centre de toutes les préoccupations. Du primum non nocere d'Hippocrate au rapport bénéfice/risque de tout acte susceptible d'être délétère, en passant par la devise qui marqua le 3 août 1843 la fondation de l'Académie de chirurgie, « Vérité dans la science, moralité dans l'art », l'empreinte de l'éthique plane constamment dans la décision thérapeutique. À la lumière des exposés, nous tenterons d'y voir plus clair à propos des liens entre éthique et épistémologie, décision chirurgicale, argent dans la relation soignant/soigné, ou encore éthique et industrie.
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