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"Et si notre plus grande menace n'étaient pas les attentats terroristes, ni les réfugiés de guerre, mais notre réaction à ces phénomènes ? Manque d'audace, de rêve commun, de liberté d'esprit...
Au coeur de Vesterbro, le quartier « rouge » de Copenhague, le Café Krilo a été l'un des derniers fiefs de la contestation et de la contre-culture. Il a fini par céder devant les assauts de la rentabilité à tout prix. Sur ses ruines, à l'ombre de l'église du quartier, trois personnages au destin mutilé peinent mais se battent pour trouver un sens à leur vie dans une société de plus en plus rétrograde. Il y a donc bien quelque chose de pourri dans ce doux royaume du Nord, reflet des autres pays de notre vieille Europe au XXIe siècle.
Les trois amis, à l'image de leurs concitoyens, font face à des situations délicates et des injustices. Au péril de leur vie, ils hésitent en permanence à baisser la tête pour survivre, fuir pour vivre et contester pour faire revivre l'espace de liberté scandinave.
Avec élégance, humour et légèreté, Baptiste Boryczka raconte dans cette nouvelle fable nordique les dilemmes forts de nos vies modernes, et sait toucher du doigt nos désirs d'utopie."
Copenhague, dans quelques années, quand l’Eldorado sera la Chine et l’Afrique, et que notre vieille Europe sera prise en main par les religieux sectaires.
Trois jeunes adultes habitent dans l’ancien quartier rouge qui tombe en ruine, une sorte de résistance à l’ordre établi. En face, Hans, un prêtre fanatique inquiétant.
Au fil de pages, l’auteur sait créer une ambiance et nous rendre ses personnages attachants.
J’ai aimé l’esprit libertaire et révolutionnaire jamais loin : il faut sans cesse se battre pour ses idées et la liberté de les dire.
Sans oublier le café Krilo qui renait de ses cendres : vives la musique, la danse et l’alcool !
L’image que je retiendrai :
Celle du personnage de Thor, énigmatique.
http://alexmotamots.fr/cafe-krilo-baptiste-boryczka/
Le café Krilo, autrefois centre de la contestation et du syndicalisme, n’est plus. De nombreuses descentes militaires violentes ont eu raison du bel espoir qu’il représentait pour les opposants au régime. Dans ce royaume du Danemark où il y a bien quelque chose de pourri, trois jeunes danois, chacun en danger pour des raisons bien différentes, devenus amis, ont racheté l’immeuble, ou plutôt ce qu’il en reste. Ils occupent chacun un étage de ce taudis avec le secret espoir de redonner vie à ce lieu mythique qu’était le café Krilo.
« Comme bien souvent, le métro ne remplit pas sa fonction première. John renonça à attendre et se mit à marcher vers la ville. Une heure trente lui suffit pour rejoindre son appartement. Il était situé à Vesterbro, en plein cœur de la vieille ville. John aimait particulièrement ce quartier, certes quasiment inhabité, mais riche en traces du passé. Il s’amusait souvent à dire qu’il serait un jour le dernier habitant de Vesterboro. Comme beaucoup de jeunes de sa génération qui avaient choisi de rester en Europe, John n’avait pas d’argent, pas d’enfant, pas d’avenir. »
John, Lotte et Mark, les trois personnages principaux se sont trouvés car bien que très différents, ils ont chacun des personnalités très mal vues par le régime en place. John est professeur, chercheur et homosexuel. Lotte, elle est mécanicienne, elle a son propre garage, est très indépendante. Mark quant à lui est ouvrier et syndicaliste. Tous trois bien qu’hésitants sur la conduite à tenir : partir pour vivre mieux comme tant d’autres qui ont quitté cette Europe décrépite pour les cieux plus souriants de l’Asie ou de l’Afrique, ou rester et résister de l’intérieur pour soutenir la résistance qui s’organise de l’extérieur.
Dans son premier roman, Korzen, Baptiste Boryczka nous décrivait une ville imaginaire de l’Europe du Nord, véritable pays de cocagne vers laquelle de nombreux migrants convergeaient. Une ville qui peu à peu se laissait tenter par les idées populistes et racistes. Café Krilo est en quelque sorte la suite de ce premier roman. Il nous montre ce qu’est devenue l’Europe suite à la montée de ce populisme et l’avènement de la dictature religieuse. Un roman noir, glaçant mais que l’humour noir de l’auteur parvient à alléger. Un roman d’actualité alors que les populistes remportent les élections aux Etats-Unis et en Europe. Il y est question d’espoir. Nos trois héros restent car ils ont l’espoir chevillé au corps que les choses peuvent changer. Ils n’ont pas abdiqué. J’avais beaucoup aimé Korzen, à sa sortie, mais je trouve que Café Krilo est encore plus abouti. Baptiste Boryczka est un auteur à suivre.
Café Krilo, une fable du nord.
Café Krilo était un roman attendu, le deuxième de l’auteur français Baptiste Boryczka qui vit au Danemark. Son premier roman, Korzen, paru aux Editions Lemieux, en 2015, avait déjà retenu toute notre attention. Nous l’avions, en effet, sélectionné pour le prix du Café Littéraire Gourmand.
Dans ce nouveau roman, qui se déroule dans un futur assez proche, Baptiste Boryczka dépeint une société rétrograde, où la liberté d’expression, le droit à la différence…n’existent pas, un monde où pour satisfaire ses ambitions, on peut mettre en péril tout ce en quoi l’on croyait.
Le Danemark est devenu une dictature. C’est un pays qui n’attire plus les étrangers, mais au contraire, bon nombre de ses habitants ont l’idée de prendre la fuite ou l’ont déjà fait.
A Copenhague, trois amis, John, Lotte et Mark résistent, à leur manière, pour faire vivre leurs idéaux. De nombreux habitants y ont renoncé.
John, le littéraire du groupe, est enseignant à l’université.
Lotte, en plus de la comptabilité et de l’administratif, fait de la mécanique dans une petite entreprise qu’elle gère avec Thor, un autre personnage clef du roman. Elle se bat contre le pouvoir de l’église, pour les droits des femmes et des homosexuels.
Enfin, Mark, secrètement amoureux de Lotte, a fait de la politique, de l’économie et de la sociologie, ses sujets d’action et de conversation favoris.
Leur forte amitié les pousse à acquérir et à s’installer dans le quartier « rouge » de Vesterbro, dans l’immeuble en très mauvais état du Café Krilo, le bar où John et Mark se sont rencontrés à l’adolescence. Un de leurs objectifs est la réouverture de ce café. Autrefois
« Le Krilo était un drôle d’endroit. La semaine, il abritait le quartier général du syndicat pour lequel le père de Mark avait donné sa vie. Le week-end, une association de jeunes révoltés le transformait en espace de débat, de danse et de biture. » p.34.
La suite: https://caflittraire.wordpress.com/2017/03/05/cafe-krilo-une-fable-du-nord/
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