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Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1983, entre Agen et Montauban, au lieu-dit Fourrier Six-Basses, un homme est mort. On l'a jeté vivant d'un train en pleine vitesse, le 343 qui relie Bordeaux à Vintimille. Cette nuit-là Rachid Abdou, un jeune Algérien, se rend à Marseille après trois jours de vacances, il rentre à Oran. Trois jeunes gens, en route pour Aubagne où il vont s'engager dans la Légion Etrangère, l'agressent sauvagement, le poignardent et le jettent par la portière. Crime raciste ? Violence gratuite ? Ivrognerie incontrôlée ?
Des faits à la Cour d'Assises, Jean-Baptise Harang dit les dernières heures de la victime, le passé des assassins, tout ce que l'on a su avant de juger, et les questions restées sans réponse :
Pourquoi ? Pourquoi trois jeunes gens qui ne se connaissent pas ont-ils lynché un inconnu de leur âge ? Pourquoi personne dans ce train bondé n'est intervenu ? Pourquoi Rachid Abdou est-il mort ?
Rachid Abdou, jeune algérien de 26 ans, prend place à bord du Bordeaux-Vintimille, voiture 113, dans la nuit du 13 au 14 novembre 1983. Il ne se doute pas que, dans quelques heures, il deviendra le bouc émissaire de trois jeunes candidats à la Légion étrangère qui le roueront de coups, le poignarderont et le jetteront sauvagement sur les rails.
Je ne l'ai pas lu comme un roman mais bien comme le récit journalistique d'un fait divers, un terrible fait divers. L'auteur a d'ailleurs suivi l'affaire à l'époque en tant que journaliste pour Libération.
Il en livre une tragédie implacable. Le récit est court, dénué d'émotions et de jugements, à l'écriture clinique, acérée, perturbante.
Rachid, qui rentre discrètement à Oran, déçu que la rencontre avec Patricia, sa correspondante bordelaise, n'ait pas abouti sur autre chose, et enchanté de l'accueil des français, va connaître l'horreur aux prises de trois aspirants légionnaires ivres d'alcool et de rage.
En ressort le malaise. Malaise face à ces quelques minutes de violence extrême, quasi inexplicables et inexpliquées. Malaise face au silence et à l'indifférence des 95 témoins présumés. Seul le personnage du contrôleur, Florent Lopez, porte l'humanité dans cette sordide affaire - seul à tenter de sauver le jeune homme et seul à se sentir coupable de sa mort.
Un récit glacé et glaçant à ne pas manquer.
Un fait divers, atroce, le meurtre inutile d'un jeune algérien jeté sur les rails, une tuerie insensée opérée par des hommes mués en bêtes sauvages. 95 passagers à proximité du drame. Pas un n'a bougé. Le Bordeaux-Vintimille n’a eu, cette nuit-là, que treize minutes de retard. Nous voilà rassurés !
Ce fait divers authentique sert de point de départ au roman et nous permet de comprendre ce qui s'est passé avant, pendant et après. L'éternel sujet du crime raciste afin de ne jamais oublier que tout est possible et affreusement actuel. Je regrette cependant que l'auteur ne soit pas entré dans la psychologie des protagonistes mais ait relaté les faits tels que l’enquête et les procès les ont mis à jour. Il aurait pu faire de ce roman un ouvrage d'une réelle puissance face à la bêtise humaine, à l'indifférence et à la cruauté.
Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1983, un jeune touriste algérien est insulté, violenté, poignardé et jeté hors du train reliant Bordeaux à Vintimille par trois postulants à la Légion Etrangère, plus ou moins éméchés. Alerté par un contrôleur, la police intervient et arrête les coupables qui seront jugés et condamnés. A part ça tout va bien, l'honneur est sauf pour la SNCF qui n'accusera qu'un retard de 12 minutes sur sa ligne et pour la Légion dont l'officier chargé de convoyer les nouvelles recrues dormait comme un innocent pendant le drame. Trente ans après les faits, Jean-baptiste HARANG revient sur cette affaire qu'il avait couvert à l'époque pour le journal Libération.
Le parti pris ici est de livrer les faits sans fioritures dans un souci de totale objectivité. Qui était la victime? Ses tortionnaires? Comment ont-il passé les quelques heures avant le drame? Que s'est-il passé minute par minute dans ce train? Voilà les questions auxquelles HARANG tente de répondre.
Puis viennent les interrogations naturelles mais dont les réponses restent à l'appréciation des protagonistes : Pourquoi ce crime? Besoin de se défouler avant d'intégrer les rangs de l'armée? Le jeune touriste a-t-il payer le fait de voyager seul? D'être une proie facile à cause d'un physique frêle? D'être arabe? Et pourquoi les nombreux passagers du train sont-ils restés sourds aux appels à l'aide, aux cris de douleur de la victime? Peur? Indifférence? Pourquoi personne n'a pris l'initiative de simplement tirer la sonnerie d'alarme du train? Tant de questions qui resteront sans réponse....Au procès, les agresseurs pensent à sauver leur peau. Ils nient le crime raciste, déforment les faits, se rejettent la responsabilité de leurs actes, l'un d'entre eux réclame perpétuité mais ne donne pas d'explications à son geste.
Un récit intéressant mais qui ne va pas plus loin qu'un long article de presse. Jean-Baptiste HARANG se garde de juger mais il ne peut empêcher son texte d'être orienté vers une culpabilisation des passagers du train, de la police, de la SNCF, la Légion, bref de tous ceux qui n'ont pas agi ou qui ne se sont pas donné les moyens de changer les choses, ou encore qui n'ont pas mené une enquête exhaustive. A raison sans doute même s'il est toujours facile d'être moralisateur après coup. Qui peut dire qu'il se serait mis en travers du chemin de trois légionnaires énervés, armés d'un couteau?
Trente ans après le crime, et compte tenu de la sentence (perpétuité, 14 ans et 20 ans), il aurait été intéressant de savoir ce que sont devenus les meurtriers et aussi de rappeler que malheureusement ce crime n'est pas un cas isolé, il y a en a eu d'autres, il y en aura encore...
Etrange aussi cette volonté d'avoir changé les noms des personnes impliquées alors qu'il suffit de consulter la presse de l'époque ou d'ouvrir une page Wikipédia pour connaitre les véritables identités.
Informatif mais pas assez approfondi.
Ce livre est le récit d'un fait réel : l'assassinat d'un jeune Algérien par 3 futurs légionnaires à bord d'un train.
L'exposé est clair et terrifiant. On est plongé dans le crime et dans le procès sans ménagement.
J'ai trouvé quelques similitudes avec le "Mangez-le si vous voulez" de Jean Teulé.
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