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- Le narrateur, originaire du Congo, habite Paris depuis plus de quinze ans.
Le jour où sa compagne le quitte, il commence à fréquenter le Jip's, un bar du 1er arrondissement. Il y rencontre des personnages truculents et, se découvrant à leur contact une vocation littéraire, il se lance dans l'écriture pour retranscrire entre sarcasme et cocasserie la folie du monde qui l'entoure. - Né au Congo-Brazzaville en 1966, Alain Mabanckou enseigne aujourd'hui la littérature francophone à l'université de Californie-Los Angeles. Il est également l'auteur en Points de Verre cassé (2006), Les Petits fils nègres de Vercingétorix (2006) et de Mémoires de Porc-épic (2007) pour lequel il obtient le Prix Renaudot en 2007.
Le narrateur, Fessologue, est congolais... du petit Congo. Il vit dorénavant à Paris, et il nous raconte son chagrin d’amour, son chemin vers l’écriture.
Le roman déroule une galerie de portraits truculents : l’Antillais raciste, l’Arabe adepte du Guide Mouhamad Kadhafi, les Congolais bien sapés, les Camerounais du Nord de paris, sans oublier le Breton humaniste et militant. Les dialogues sont pittoresques, pleins d’humour.
Sans jugements péremptoires, à hauteur de personnages, Alain Mabankou aborde les contradictions des uns et des autres, et, mine de rien, nous plonge dans la société multiculturelle du XXIème siècle, avec ses richesses et ses difficultés.
Un beau roman pétillant, un brin insolent, et fort réjouissant.
« Fessologue », le héros, jeune homme congolais, est locataire d’un studio parisien. Sa compagne « Couleur d’origine », née en France d’origine congolaise » a pris la poudre d’escampette avec leur fille Henriette pour rejoindre « l’Hybride » (le rival, nabot et affreux) et retourner vivre au « pays ». Elle laisse Fessologue (grand amateur de derrières féminins), seul face à sa garde-robe composée de cravates-pantalons-costards-pompes Cerutti, Yves-Saint-Laurent, Ungaro, etc . etc., ses copains africains, qu’il retrouve chaque jour au Jip’s autour d’une (ou plusieurs) Perforth, et sa machine à écrire récemment acquise aux Puces, instrument devenu essentiel pour poursuivre sa nouvelle activité d’écrivain. Monsieur Hippocrate, le gardien de l’immeuble, reste également présent, qui n’oublie jamais de déverser ses remarques acidulées sur la négritude et l’immigration en général.
On suit Fessologue dans tous ses déplacements à travers Paris et banlieue où il retrouve ses « frères », fait la fête en buvant des Pelforth et autres breuvages. Avec verve et humour, Alain Mabanckou nous plonge dans le quotidien de la population africaine immigrée (Afrique noire et aussi nord Afrique), ne perdant aucune occasion de hisser la bannière de tous les clichés racistes dont elle est victime : de l’insulte Ya bon Banania à de succulentes pages consacrées au « trou de la sécu ». Apparaissent également les dissensions inter-ethniques ; les tensions entre originaires des Grand et Petit Congo ; les réticences même de « Couleur d’origine » qui ne veut pas suivre Fessologue dans les fêtes de ses frères congolais : « Ecoute, va voir tes frères toi-même ! et ne compte surtout pas sur moi, sinon je lui dirai ce que je pense de leurs manières de rustres ! comment les gens peuvent pisser devant un immeuble et fumer comme ça ? »
Avec l’Arabe du coin, avec Monsieur Hippocrate (qui finit par apprécier ce Fessologue), avec ses frères, le héros rend visite , tout au long du roman, à l’histoire africaine, depuis l’origine des peuples jusqu’à l’esclavage, la colonisation et l’indépendance. L’histoire africaine contemporaine est aussi largement évoquée avec son lot de dictatures, de corruptions et de crime. L’auteur réussit à faire coexister différents points de vue, à travers les discussions menées tambour battant par ses personnages, ceci dans un langage à la fois concis, accessible, sur un ton qui se veut résolument allègre et optimiste. Venant étayer ces différentes démonstrations, arrivent quelques extraits de poèmes, de discours ou de chansons d’artistes engagés (on y reconnaît entre autres Claude Nougaro et Georges Brassens).
J’ai adoré ce roman, à la fois extrêmement instructif et distrayant. L’auteur nous conduit d’une main de maître à travers l’histoire africaine, d’une manière certes synthétique mais si bien construite qu’on peut y prendre de solides repères. Et avant tout, on découvre la vraie vie quotidienne d’un jeune homme immigré et ce qu’implique sa condition. Le tout brillamment conté, dans un langage joliment familier, jamais vulgaire, à la fois attendrissant et drôle.
Weston est un congolais, habitant Paris depuis 15 ans. Surnommé Fessologue pour son amour des « faces B », il est un peu le dandy de son quartier. Quand « Couleur d’origine » le quitte et rentre au pays avec un joueur de tam-tam, emmenant avec elle leur enfant, il s’improvise écrivain et tente de noyer son chagrin d’amour dans l’écriture, racontant sa vie, ses amitiés, la vie de son quartier…
En résulte un roman écrit dans une langue colorée et très imagée, charriant clichés mais aussi réflexions sur l’immigration, les dégâts du colonialisme, les difficultés de l’intégration, etc.
On sourit beaucoup à la lecture de ce conte moderne, à la fois épopée et portrait d’une famille africaine déchirée ou complice. Tout un univers naît sous la plume de l’auteur à travers un récit truculent.
J’ai découvert la plume d’Alain Mackanbou avec délice, un univers qui m’a plu et que j’ai hâte de retrouver dans un autre livre.
https://familytripandplay.wordpress.com/2016/03/26/lecture-black-bazar-de-alain-mabanckou/
Le narrateur est un "dandy africain [...] qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour". Il vit en France depuis une quizaine d'années et décrit son entourage : amis, voisins, et gens de la nuit afro-parisienne.
Je ne suis ni Africain, ni Parisien, mais j'ai bien aimé ce roman de Alain Mabanckou. J'ai trouvé le même plaisir que j'avais éprouvé à lire les Mémoires de porc-épic du même auteur. De la verve, de la truculence, pour reprendre les mots de la quatrième de couverture. Des personnages pittoresques et hauts en couleur -sans mauvais jeu de mots. Une écriture "comme on parle".
L'auteur émaille son texte de diverses références à Aimé Césaire, bien sûr, à Georges Brassens ou encore à Guillaume Apollinaire (et son poème Sous le pont Mirabeau), en les intégrant directement à son propos : "[les Chinois et les Pakistanais] sont des braves types à qui on colle injustement la mauvaise réputation qu'ils se démènent ou qu'ils restent cois alors qu'ils ne font du mal à personne."
Tous les poncifs sur les immigrés africains sont abordés, triturés, torturés. On se demande parfois si A. Mabanckou n'en rajoute pas un peu dans la banalité, mais ce n'est pas mauvais de se faire bousculer un peu par quelqu'un qui sait de quoi il parle lorsqu'il parle de négritude et qui sait ce que c'est qu'être Noir au quotidien, dans un pays de Blancs, même si ses propos n'ont rien de révolutionnaire. On les a déjà entendus, ou lus, mais probablement reflètent-ils la réalité des Noirs vivant en Europe ?
Et puis, pour l'avoir vu à la télévision, je trouve Alain Mabanckou très intéressant, assez proche de l'image que je me fais de son héros.
Toute l’action se passe dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, là où vivent de très nombreuses personnes « issues de l’immigration » comme on dit pudiquement aujourd’hui. Mais Alain Mabanckou s’intéresse quasi exclusivement à la communauté africaine, ou – plus exactement – à quelques personnages : le narrateur bien sûr, appelé par ses amis « le fessologue » car il porte son admiration pour la « face B » de ces dames la hauteur d’une véritable science… ses amis du Jip’s un bar où l’on apprécie la Pelfort (nous ne saurons guère s’il s’agit de blonde ou… de brune !). Ca tchatche beaucoup, c’est souvent drôle, parfois très drôle. Assez sexiste aussi sans que cela soit trop dérangeant, visiblement plus à l’aise avec les personnages masculins que ceux féminins.
La langue est très gourmande, pleine de couleurs, d’images, de références littéraires mais on reste toujours dans le registre de la fable assez éloignés du réel : tout le monde est bon et gentil et finalement tous les conflits ne sont dus qu’à des malentendus. Telle une guimauve un peu trop colorée, sucrée et parfumée… pour être honnête impossible d’y résister même si on sait qu’on aura un peu mal au cœur au terme de la lecture. Mais impossible d’en vouloir à Alain Mabanckou tel est le plaisir qu’il nous offre !
Black Bazar est irrésistible, même parfois si les dialogues frôlent les brèves de comptoirs. Mabanckou décrit avec beaucoup de verve un milieu qu'il connait parfaitement, le capital d'idées est intact. Il ne faut pas chercher une quête littéraire de l'absolue "négritude" dans son livre qui est distrayant les personnages truculents et pleins de verve, et politiquement incorrect. Faut-il en rire absolument pas sûr, les méfaits de la colonisation sont encore présents dans ses écrits, les racistes ne sont pas toujours ceux que l'on définit comme tels. Particulièrement bien écrit,
A lire absolument
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