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L'histoire d'une passion aussi dévorante que mythique : celle qui unit le poète Charles Baudelaire et l'actrice Jeanne Duval. Une relation amoureuse qui inspira au célèbre écrivain certains de ses plus beaux poèmes.
Quand, en 1842, Charles Baudelaire rencontre Jeanne Duval, comédienne au Théâtre de la Porte-Saint-Antoine qui peine à se faire un nom, le jeune homme âgé de vingt et un ans entame tout juste la rédaction des poèmes qui constitueront Les Fleurs du Mal.
Si la relation passionnelle qui se noue lui inspire certains de ses plus beaux poèmes ( Le serpent qui danse , Les Bijoux , La Chevelure ...), elle est mal accueillie par ses contemporains. Jeanne est en effet une mulâtresse . La couleur de sa peau dérange autant que ses origines populaires, sa gouaille, son gou?t pour les faubourgs et les guinguettes.
S'ils sont jaloux, se disputent, se déchirent, se trompent, en viennent même aux mains... les amants demeurent indéfectiblement liés.
Cette biographie romanesque restitue les tumultes de cet amour, en s'appuyant notamment sur la riche correspon- dance de Baudelaire.
Charles Baudelaire est un auteur que j’apprécie également beaucoup. Je me souviens avoir étudié Les fleurs du mal pendant mes études au lycée, avoir travaillé certains de ses poèmes, et je me souviens plus particulièrement de La chevelure qui m'avait beaucoup marquée, et aussi du très célèbre Invitation au voyage avec son dernier vers qui m'inspire toujours : « Là, tout n'est qu’ordree et beauté, luxe, calme et volupté. »
Je me souviens avoir étudié sa vie personnelle, et d'avoir abordé le sujet de sa maîtresse et muse, Jeanne Duval, mais sans plus de précision. Je suis donc très contente d'avoir pu découvrir cet auteur plus intimement. Brigitte Kernel apporte quelques précisions en tout début de lecture sur ce qui est réel et ce qui est romancé. Elle s'est appuyée sur la correspondance de Charles Baudelaire pour écrire ce livre et elle nous explique que pour se repérer, lorsque dans le texte, elle cite l'auteur par son nom, Baudelaire, c’est donc que c’est la réalité, et lorsqu'elle le cite par son prénom, Charles, c’est de l'ordre du romancé. Pareil pour Jeanne Duval. J'ai trouvé cela très ingénieux de la part de l'autrice, cela permet au lecteur de discerner la réalité de l'histoire.
J'ai donc suivi avec beaucoup d’intérêt la vie de Charles Baudelaire. Il rencontre Jeanne Duval à 21 ans, et va lui consacrer sa vie. Cette liaison avec Jeanne est très mal vue. Jeanne est une femme d'origine métisse, elle est comédienne, d'une nature plus dévergondée, rieuse, désinvolte, parfois grossière, elle ne passe pas inaperçue dans une société austère, surtout aux côtés de son amant Charles Baudelaire, plus grave, d'allure hautaine. Le couple marque les esprits et occasionne pas mal de ragots. Leur amour n'est pas de tout repos. Jeanne s'emballe souvent, pique des colères, elle a des amants, masculins ou féminins, Charles le sait et l'accepte. Ils en paieront le prix puisqu’ils seront tous deux atteints de syphilis, maladie très grave et mal soignée à cette époque. Ils se sépareront souvent, se déchireront et se retrouveront. La mère de Charles, Madame Aupick, sera toujours opposée à cette liaison et ne le cachera pas à son fils, refusant de l’aider quand il en a besoin. Une relation vraiment très tumultueuse qui durera toute leur vie.
Cette liaison, cet amour tiraillé, inspirera à Baudelaire les plus beaux de ses poèmes. Celui que j'aime par exemple, cité plus haut, La chevelure, est justement inspirée de Jeanne, de ses cheveux frisés et bruns. Elle en a inspiré plein d'autres que j'ai découverts maintenant, certains ont même été refusés à la parution, jugés trop tendancieux et trop osés, sur les sujets de l'amour libre et les lesbiennes par exemple. Il était un précurseur sur beaucoup de sujets. Il avait un siècle d'avance. D’ailleurs l’œuvre originale ne fût intégralement publiée qu'en 1949, quatre-vingt ans après la mort de Baudelaire. Quand on lit ces poèmes maintenant, on peut se rendre compte qu’ils ne sont vraiment pas vulgaires, ça montre bien comment était la société de cette époque.
J'aime beaucoup suivre la vie des auteurs célèbres. Je suis toujours épatée des autres grands noms de la littérature ou des arts qu'ils peuvent croiser. Charles Baudelaire a été ami avec Hugo, Théophile Gautier, Alfred de Musset, Gustave Flaubert et plein d'autres. Il a aussi rencontré de grands peintres, Eugène Delacroix qui lui fera un portrait, Gustave Courbet avec L'atelier du peintre où Charles est présent, et aussi Jeanne qui a été effacée mais dont on voit l'ombre tout de même. Jeanne, d'ailleurs, a elle aussi son portrait, avec La maîtresse de Baudelaire peint par Édouard Manet. J'aime beaucoup quand un livre est plein de références réelles, je m'amuse toujours à faire alors des recherches sur le net, à aller voir les tableaux, pour avoir certains secrets de leurs réalisations. C’est très enrichissant.
Et l'autrice a eu la très bonne idée de mettre à la fin de l'ouvrage les poèmes entiers de Baudelaire dont elle parle dans le livre et qui sont généralement ceux inspirés par Jeanne Duval. Elle a mis aussi ceux qui ont été longtemps interdits. J'ai beaucoup aimé replonger dans les vers et les mots de ce poète. Cela m’a donné grande envie de relire Les fleurs du mal, je me suis rendue compte en les lisant, que j'avais une autre compréhension de certains, j’ai pris de l’âge par rapport à ma première lecture et je ne vois plus la vie de la même façon. La signification change, les mots ont une autre portée.
Je me suis vraiment régalée avec ce livre. Il est très bien écrit, le style de Brigitte Kernel est très fluide. Elle a su mêler les faits réels et ceux créés avec une extrême finesse, s'il n'y avait pas l'indice des noms et prénoms, il est impossible de se rendre compte de ce qui est vrai ou romancé. Je me suis laissée porter par les mots de Brigitte Kernel, par la vie de Charles et Jeanne. Je me suis attachée à eux deux, j'ai essayé de les comprendre, ils sont tous les deux très touchants et n'ont pas été gâtés par la vie. Le choix narratif de l’autrice à la troisième personne du singulier permet de garder une certaine distance avec les personnages et les émotions et j'ai apprécié. Je suis également épatée par le travail de recherches qu'a dû effectuer Brigitte Kernel pour fournir autant de précisions et de références dans ce livre. Tout est bien précis, documenté, sans pour autant être lourd ou indigeste à lire. C’est finement dosé et cela se lit sans aucune difficultés.
C’est un livre comme je les aime et qui m'apporte tant de choses. Il m'a permis de me divertir, de me changer les idées en rentrant dans la vie de ce couple avant-gardiste. Et il m'a permis aussi de m'enrichir de nouvelles connaissances, sur cet illustre poète, sur son époque, sur les difficultés de la vie d'alors, et sur ses écrits bien sûr que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire. J'ai très envie de le lire à nouveau. Cette nouvelle collection des éditions Écriture est vraiment très belle. Après Rimbaud et Baudelaire, le prochain à paraître en novembre devrait porter sur Gustave Flaubert. Comment vous dire à quel point j'ai hâte de le lire, Flaubert étant un auteur que j'ai aimé lire aussi.
Je ne peux sincèrement que vous conseiller et recommander ces livres et celui-ci plus particulièrement sur Baudelaire et ses amours tumultueuses. C’est un livre plaisant à lire, à la portée de tous, c’est un bon moyen de s'enrichir tout en passant un moment de lecture sympathique.
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