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Miss Bartlett ne s'en remet pas : pour son premier voyage à Florence, sa jeune cousine Lucy devait bénéficier d'une chambre avec vue. Comment la Signora Bertolini, tenancière de cette pension, a-t-elle pu si cruellement les décevoir ? Tandis que la jeune fille et son chaperon accusent ce terrible coup, M. Emerson et son fils George, également pensionnaires, ont l'impertinence de proposer leurs chambres, qui, elles, ont vue sur l'Arno. Après maintes péripéties et grâce à l'entremise de M. Beebe - curé doté d'un fort sens de l'à-propos -, on procède à l'échange.
Son éducation prévient Lucy contre les Emerson, mais son instinct lui suggère que le mal n'est pas grand... Dieu sait quelles passions l'Italie peut éveiller chez la jeunesse. De retour en Angleterre, Lucy est assaillie de doutes et d'interrogations, qui l'embarrassent encore davantage lorsque le hasard place à nouveau George Emerson sur sa route.
Avec finesse et humour, E.M. Forster livre ici une délicieuse satire des préjugés et convenances ridicules qui contraignent les affinités naturelles. Au monde terne et étriqué, côté cour, s'oppose l'évasion promise par cette fameuse vue. Le combat intérieur de Lucy pour dépasser ce confinement et affirmer ses désirs est une ode délicate et sensible à la liberté.
Il s'agit d'un roman d'apprentissage qui se déroule au début du 20ième siècle en Angleterre. On y suit Lucy, une jeune femme issue de la bourgeoisie britannique qui se rend en vacances en Italie, à Florence. Elle est chaperonnée par sa cousine, Charlotte, une vieille fille comme on rencontre tellement dans les romans de cette époque.
L'histoire démarre alors que Lucy et Charlotte se rendent compte qu'elles n'ont pas eu dans la pension dans laquelle elles logent, une chambre avec vue sur l'Arno alors qu'elles l'avaient expressément demandé à la propriétaire. Surprenant cette conversation, les Emerson père et fils leur proposent d'échanger leurs chambres car eux bénéficient du joli point de vue. Tous les pensionnaires qui ont entendu cette conversation frissonnent car de toute évidence, une telle proposition est complètement contraire aux convenances. Oser suggérer une telle chose frise le scandale mais cela n'est pas très étonnant venant des Emerson qui ne sont pas issus du même milieu…
A l'instar de "Avril enchanté" d'Elizabeth Von Arnim que j'ai lu l'an dernier, l'Italie est perçue dans ce roman comme l'éden, comme le paradis, la terre où tout est permis. Et Lucy va se sentir pousser des ailes, elle va se laisser surprendre par George Emerson sans trop savoir ce qui lui arrive. Heureusement Charlotte, le chaperon, va vite reprendre le contrôle de la situation.
De retour en Angleterre, Lucy a mûri et finit par rentrer dans le rang entourée de ses proches et de leurs règles de bienséance.
L'intérêt de ce roman réside dans le combat intérieur que mène Lucy entre la liberté et la fougue que représentent l'Italie et George, et les convenances, les règles, le sérieux que représentent l'Angleterre et Cecil, son fiancé. J''ai trouvé qu'en dehors de Lucy, les autres personnages étaient brossés de manière rapide, on ne sait pas grand chose sur eux si ce n'est qu'ils sont englués dans leurs préjugés. Cela revient finalement à avoir Lucy d'un côté, les Emerson de l'autre et puis une somme de préjugés. On n'entre pas beaucoup plus dans les détails et même si certains passages font sourire (le problème de chaudière de Charlotte), cela m'a paru souvent manquer de charme.
Chronique complète sur : https://riennesopposealalecture.blogspot.com/2020/06/le-mois-anglais-avec-vue-sur-larno.html
Lucy Honeychurch est en vacances en Italie, à Florence, en compagnie d’une cousine qui lui sert de chaperon, Charlotte Bartlett.
Alors qu’elles se plaignent que leurs chambres n’ont pas de vue sur l’Arno, comme il avait été convenu avec leur hôtesse, M. Emerson et son fils George, eux-mêmes pensionnaires dans l’hôtel, leur proposent d’échanger leurs chambres car eux ont une vue.
A partir de ce prétexte qui peut sembler bien léger, Edward Morgan Forster, nous emmène au cœur de la société anglaise du début du XXème siècle dont le moindre acte et la moindre parole sont codifiés et dans laquelle il ne fait pas bon ne pas connaître les règles.
Dans cette satire pleine d’humour, l’auteur critique un monde étriqué et pétri de conventions.
Ce voyage en Italie signera pourtant pour Lucy le début d’une prise de conscience quant à la fermeture d’esprit de la société dans laquelle elle évolue. Sa rencontre avec le jeune George sera un élément déclencheur qui l’amènera à remettre en cause les conventions et à revendiquer sa liberté.
C’est un roman passionnant tant par le style narratif tout en élégance et subtilité que par les sujets qu’il traite : les préjugés, le désir d’émancipation, le combat entre l’ancien monde et le nouveau.
E.M Forster nous entraîne ainsi dans un récit à la fois initiatique et romantique en mettant en scène tous les ressorts psychologiques de ses personnages qui possèdent chacun un caractère bien marqué. Une très belle étude de mœurs dont les sujets demeurent d’actualité.
Lu en anglais, comme tous les livres écrits en anglais. J'aime beaucoup E. M. Forster, son humour et la vivacité de son écriture.
Ses personnages sont très humains, on a l'impression de côtoyer de vraies personnes en lisant ce livre (et les autres romans du même auteur font le même effet).
Ici les personnages sont pétris de préjugés et de pensées très limitantes sur la société et la vie, ainsi que sur les autres. L'humour sans cesse présent nous donne envie de lire ce livre d'une traite, parce qu'il nous parle d'une société qui n'a pas vraiment évolué depuis la première publication de l'ouvrage!
C'est vif, rempli de bonne humeur et de satire sociale, et en même temps on s'attache beaucoup à Lucy et aux Emerson père et fils.
Popularisé par l’adaptation cinématographique de James Ivory, en 1986, sous le titre de « Chambre avec vue », ce roman d’initiation amoureuse écrit par E.M. Foerster (1879-1970) n’a rien perdu de son charme. Evidemment, l’apprentissage du sentiment amoureux est un thème récurrent en littérature – de William Shakespeare (Roméo et Juliette) à Gustave Flaubert (L’Education sentimentale). Mais la différence entre « A Room with a View » et bien d’autres romans de cette veine se trouve dans l’humour raffiné et la psychologie pertinente de l’auteur de « Maurice », autre roman initiatique.
Grâce à la rencontre de George Emerson, Lucy Honeychurch, jeune fille de bonne famille, va, de baiser en baiser, se débarrasser du poids des conventions héritées de l’ère victorienne pour vivre pleinement ses sentiments. En dépit de Cecil, son étriqué de fiancé. En dépit de sa famille et de sa tante Charlotte. En dépit de tout et de tout. Ceux qui connaissent un peu la biographie de E.M. Foerster comprennent très vite que « Lucy, c’est lui ! ». Comme elle, l’écrivain, homosexuel dans le placard, aspire à devenir le héros libre de sa vie sentimentale, de connaître un tel parcours intérieur. Comme elle, il est tombé sous le charme de l’Italie, des Italiens et de leur culture ; Florence est le décor parfait pour découvrir une sensualité inattendue. Comme elle, il était, en tant qu’enseignant, en butte à l’hypocrisie d’une société patriarcale et fortement hiérarchisée.
Pour toutes ses raisons, pour son style, pour ses descriptions des paysages toscans, pour ses situations cocasses (le problème de la monnaie anglaise), pour sa célébration de l’amour « malgré tout », ce roman est bien un incontournable de la littérature anglaise. Par ailleurs, je ne peux qu’encourager les lecteurs à le découvrir en version originale.
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