Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Dépassé par mon propre événement, je ne bâtis pas de digue, ni ne célèbre mon point mort. La corde aux phénomène tient - la parole usée jusqu'à l'os -, tient encore ensemble la mer et le corps, et tout mon vide ainsi noué s'apprête à signifier : je ne l'en empêche pas. A la fin je suis le geste de refuser le refus, rien d'autre que ce geste qui n'a pas de fin, mais dont le coup ne manque jamais d'intéresser ou d'inquiéter le bestiau. Je me vise comme gibier jusqu'aux migraines - jusqu'à la crampe qui n'attend pas.
Cédric Demangeot a la révolte chevillée au corps, sa rage est ce qui fait vibrer la corde du poème. Elle ne naît pourtant pas d'une impuissance dans la lutte, mais bien d'une rébellion contre quelque chose qui serait la réunion de forces destructrices liguées contre la vie. L'enjeu est alors la survie, de faire survivre le vivant en nous contre les vents et les marées qui l'accablent. Mais c'est moins d'un salut qu'il est question que d'un sursaut, un sursaut du vivant dans l'espace du poème, d'où le caractère heurté de son écriture. Quinze ans ont été nécessaires à l'écriture de ces poèmes, sans cesse remaniés, se révoltant contre eux-mêmes. Quinze ans pour aboutir à ce volume qui constitue à ce jour l'oeuvre majeure de ce jeune poète.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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