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Au royaume des menteurs

Couverture du livre « Au royaume des menteurs » de Kiersi Burkhart aux éditions Fleurus
  • Date de parution :
  • Editeur : Fleurus
  • EAN : 9782215167532
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Sam est aux anges : elle vient d'obtenir une bourse pour intégrer la prestigieuse Académie Edouard. Très vite, Sam se lie d'amitié avec Gracie, sa camarade de chambrée, et tombe sous le charme du riche et beau Scully.
Mais, derrière le faste et les jolies dorures, se cache une réalité bien plus... Voir plus

Sam est aux anges : elle vient d'obtenir une bourse pour intégrer la prestigieuse Académie Edouard. Très vite, Sam se lie d'amitié avec Gracie, sa camarade de chambrée, et tombe sous le charme du riche et beau Scully.
Mais, derrière le faste et les jolies dorures, se cache une réalité bien plus noire, et Sam déchante rapidement... alors qu'elle se refuse à Scully, ce dernier la viole sans états d'âme.
La jeune fille, bouleversée mais résolue à ne pas laisser le jeune homme impuni, ose poursuivre en justice son agresseur. Mais briser la loi du silence n'est pas si facile...
Au lycée, personne ne la croit. Tous prennent la défense du "pauvre Scully", si apprécié et populaire, en criant à la diffamation.
Sam doit alors faire face à toute une communauté unie par le mensonge et les faux-semblants qui ne reculera devant rien pour l'empêcher de faire éclater la vérité : mensonges, hypocrisie, menaces, harcèlement...
C'est une lutte sans merci qui commence. Mais Sam doit se faire entendre ! D'autant qu'elle n'est peut-être pas la seule victime...

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Avis (1)

  • Tandis que papa, grand adepte des films de fantasy et de science-fiction, est celui qui m’a amenée à me plonger dans les littératures de l’imaginaire, maman est celle qui m’a transmis l’amour des « histoires qui font pleurer » (pour reprendre l’expression de papa) … J’aime les récits poignants,...
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    Tandis que papa, grand adepte des films de fantasy et de science-fiction, est celui qui m’a amenée à me plonger dans les littératures de l’imaginaire, maman est celle qui m’a transmis l’amour des « histoires qui font pleurer » (pour reprendre l’expression de papa) … J’aime les récits poignants, ceux qui ne laissent pas indifférents. C’est pourquoi lorsque j’ai vu la proposition de Lire en Grand sur Facebook, proposant de découvrir en avant-première les (més)aventures de Sam dans son pensionnat d’élite au Code d’Honneur implacable, j’ai pris une grande inspiration pour me donner du courage et ai combattu ma timidité maladive pour demander un exemplaire des épreuves non-corrigées … Et j’ai drôlement bien fait, croyez-moi !

    Samantha, dite Sam, rêve d’intégrer la meilleure faculté de droit du pays … Elle en est persuadée : son admission en tant que boursière à la prestigieuse Académie Edward est une véritable bénédiction pour son avenir universitaire ! La jeune fille est aux anges, d’autant plus qu’elle se lit très rapidement d’amitié avec sa camarade de chambre, Gracie. Très vite, cependant, Sam découvre les dures réalités de l’internat d’élite : bizutage collectif, humiliation individuelle, jeux de pouvoir et de popularité … Sans oublier l’importance quasi mystique du Code d’Honneur, dont la dernière phrase est quotidiennement psalmodier par les étudiants : « Préservons le caractère sacré de cette communauté ». Mais le jour où Scully, riche et populaire élève de quatrième année, la viole durant une séance de soutien, Sam décide de briser la loi du silence et de faire éclater au grand jour la terrible réalité qui se cache derrière l’imposant portail du pensionnat …

    Je pense que si je devais résumer cet ouvrage en deux mots, ce seraient « glaçant » et « surprenant ». C’est avec un effarement grandissant que l’on découvre, à travers les yeux de Sam, l’envers du décor de cette illustre Académie réputée dans tout le pays. Le meilleur y côtoie le pire : les cours sont à la hauteur des attentes de Sam, mais elle se rend progressivement compte que pour s’intégrer dans cette école, les performances scolaires ne suffiront pas. Car tout est question d’apparence, à l’Académie Edward : « tout le monde fait semblant que tout va bien, que le travail est facile » … Hors de question d’admettre ses faiblesses, hors de question également de parler de ce qui fait mal, de ce qui doit rester caché pour « préserver le caractère sacré de la communauté ». La vie à l’Académie Edward, c’est un titanesque jeu : pour en sortir vivant, il faut apprendre à respecter les règles, coute que coute. Il faut « chopper le truc », déclare la préfète en cheffe à ses condisciples, le premier soir, après avoir subir aux premières années une épreuve qu’aucune n’oubliera jamais … mais qu’aucune n’évoquera jamais. « Ce qui se passe à l’internat reste à l’internat ».

    Les premiers mois, Sam s’efforce de « chopper le truc », de suivre les « bienveillantes recommandations » de la préfète en cheffe, de s’intégrer dans cette communauté estudiantine hors du temps et de l’espace. L’amitié qui l’unit à Gracie, sa camarade de chambrée, lui donne des ailes : à deux, on est toujours plus fort. Mais cette amitié fusionnelle se fissure progressivement tandis qu’entre en jeu un paramètre de taille : Scully, capitaine de l’équipe de water-polo de l’école, LE beau gosse dont toutes les premières années rêvent secrètement. Et, malheureusement pour elles, Sam et Gracie ne font pas exception à la règle …J’avoue volontiers que c’est le genre de clichés qui me hérisse le poil et me fait lever les yeux au ciel toutes les pages, mais j’ai vaillamment supporté cela car je sentais que l’histoire n’allait pas s’arrêter à une petite amourette lycéenne à l’eau de rose … En effet, même sans l’aide du résumé de la quatrième de couverture, qui nous dit tout de suite à quoi nous devons nous attendre, on pressent que quelque chose de terrible va se produire. C’est trop beau pour être vrai. Ça ne va pas, ça ne peut pas, durer.

    Et, effectivement, ça ne dure pas. En l’espace d’une soirée, le monde de Sam s’écroule. Ce qui devait être une simple session de tutorat se transforme en un véritable cauchemar. Mais celui-ci ne fait que commencer : Sam veut que justice soit faite, d’autant plus qu’elle pense ne pas être la seule victime de ces « coups arrangés » qui se métamorphosent en viols … Sam brise le Code d’Honneur, poursuit Scully en justice et s’adresse à Harper, journaliste, afin que la vérité soit dévoilée au grand jour. Mais le jeune homme, riche, influant et populaire, dément farouchement les accusations de la première année, qui reçoit aussitôt des dizaines, de centaines de messages haineux, de menaces de mort. Ses camarades se liguent contre elle et défendent le « pauvre Scully », si gentil, si altruiste, si innocent … C’est atroce, d’autant plus qu’on sait pertinemment que tout ceci est inspiré de faits réels. « Nous nous plaignons que les filles ne disent rien mais elles souffrent encore plus une fois qu’elles se sont exprimées » … voilà une citation du roman que je trouve douloureusement juste, et voilà ce que montre ce terrible récit. Nous vivons, aujourd’hui encore, dans une société où les victimes ne sont non seulement pas prises au sérieux, mais pire encore, sont trainées dans la boue … Glaçant, je vous disais.

    Et surprenant, aussi. Difficile de vous expliquer en quoi sans tout dévoiler, mais sachez que vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Kiersi Burkhart est un génie : elle a réussi à me mener par le bout du nez du début à la fin, et lorsque j’ai enfin compris ce qui se passait – non pas par déduction mais parce que l’auteur nous le dit clairement –, je suis restée « comme deux ronds de frite » comme on dit dans ma famille. Je ne m’attendais pas du tout à un tel dénouement, à un tel retournement de situation qui oblige le lecteur à tout remettre en question. Et surtout, qui lui donne envie de relire immédiatement le roman en ayant en tête cette révélation, pour traquer tous les petits indices disséminés ci et là qui auraient dû lui mettre la puce à l’oreille. On se laisse berner parce qu’on s’arrête aux premières apparences, on ne cherche pas plus loin que le bout de notre nez lorsque les choses nous semblent évidentes. Et pourtant … les choses sont rarement aussi simples que cela. Et c’est vraiment déconcertant !

    En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai énormément apprécié ma lecture. Je ne suis d’ordinaire pas une grande adepte des récits se déroulant dans un lycée – parce que les « intrigues lycéennes » m’ont toujours ennuyées, même lorsque j’étais moi-même lycéenne – mais celui-ci a su se démarquer du lot pour attirer mon attention … et la conserver. Ce n’est pas une histoire d’amour compliquée, c’est un drame quotidien. L’Académie Edward, au final, c’est un peu la société dans son ensemble : on ne fait pas de vague, on tait ce qui pourrait nuire à l’équilibre de la communauté, au détriment de l’équilibre personnel. Et le harcèlement digital, dévastateur car de plus grande ampleur que le harcèlement scolaire « traditionnel ». Et l’immunité des riches, aussi, parce que l’argent achète tout, même et surtout la justice. C’est vraiment un roman glaçant, mais c’est aussi un roman saisissant, poignant, qu’on ne parvient pas à arrêter jusqu’à ce que la dernière page soit tournée. Parce qu’on veut que justice soit faite, et on sent que ce n’est pas gagné d’avance … Un très bon livre, à l’intrigue menée d’une main de maitre !

    https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2019/04/au-royaume-des-menteurs-kiersi-burkhart.html

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