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Paris, 1842. Eugène Sue s'attaque à la rédaction des Mystères de Paris et soudain sa vie devient le plus palpitant des romans-feuilletons...
Espérant trouver un nouveau souffle, Eugène Sue, feuilletoniste à succès, décide de s'aventurer dans les bas-fonds de la capitale, travesti en ouvrier. À quelques encablures seulement des beaux quartiers, il découvre, ébahi, la réalité poisseuse des faubourgs. Un monde nouveau s'ouvre à lui, baroque et hanté : celui de la pauvreté et du crime. De cette immersion naissent Les Mystères de Paris. Un succès miraculeux qui hypnotise la France entière, de l'ouvrier au ministre, et dont la rédaction quotidienne devient une aventure virevoltante mêlant dans un délicieux vertige la réalité à la fiction...
Au jour le jour rend un hommage complice à ce genre populaire et addictif qui s'inventait alors - plus d'un siècle avant les séries télévisées ! Il révèle aussi l'étonnante puissance de la littérature à changer nos vies et à réinventer le monde... même quand elle s'écrit au jour le jour.
Vous vous rappelez La petite cloche au son grêle ? Ce magnifique roman tout en finesse…. Celui-ci est aux antipodes : cherchant la comparaison, la description exacte, le style empile les adjectifs et les détails anodins.
Pire : certains dialogues sont anachroniques, ce qui a fini de me rebuter.
J’ai persévéré jusqu’à la deuxième partie, mais les personnages et les situations caricaturales ont eu raison de moi.
Je n’étais pas prête à lire un tel roman. Tant pis pour moi.
Il me faut d'abord dire un grand merci à Paul Vacca. Merci pour m'avoir redonné le sourire, pour m'avoir embarquée ailleurs, divertie et enthousiasmée. Je me suis lancée dans la lecture de ce roman avec un certain appétit pour son sujet, comme lorsqu'on s'attable dans un grand restaurant après avoir salivé devant la carte, et je me suis laissée porter par le charme de la découverte au fur et à mesure que l'intrigue déroulait ses péripéties. Du salé, du sucré, de l'épicé, des associations parfois détonantes... et souvent l'envie d'applaudir.
Pour concocter son menu, l'auteur s'inspire - très librement - de la vie et de l'oeuvre d'Eugène Sue, écrivain de la première moitié du 19ème siècle, connu pour Les Mystères de Paris qui fut adapté en feuilleton télévisé à la fin du 20ème siècle. Juste retour des choses puisqu'à l'époque de sa création ce roman fut d'abord publié sous forme de feuilleton dans un quotidien. Ces feuilletons étaient des moyens sacrément efficaces pour garantir les ventes de journaux assez ennuyeux (pas de couleur ni de photos, des pages de textes... vous imaginez bien qu'il fallait trouver quelque chose pour faire vendre...) et de nombreux auteurs s'employaient à "pisser de la copie" afin de livrer chaque jour leur nouvel épisode chargé de tenir en haleine le maximum de lecteurs (avec cette célèbre coupe : "La suite à demain !"). Eugène Sue avait si bien compris le principe qu'il devint l'un des plus prolixes et recherchés en la matière. De nos jours on l'aurait certainement enrôlé dans une équipe de scénaristes dédiés à une série à succès.
C'est donc lui qui devient ici héros de roman, dans une savoureuse mise en abyme orchestrée avec humour et intelligence par Paul Vacca qui n'hésite pas à plonger Eugène dans des péripéties qu'il n'aurait peut-être pas osé inventer lui-même. Il faut dire que le personnage peut sembler tout droit sorti d'un roman. Jeune dandy insouciant qui abandonne des études de médecine pour se consacrer "à vivre" (quelle idée !), se découvre un talent inné pour conter les histoires les plus rocambolesques (il avait la technique pour faire pleurer Margot et capter la ménagère de moins de 50 ans), s'invente une identité pour explorer les quartiers populaires de la capitale (des escapades qui inspireront les Mystères de Paris) et découvre le socialisme.
On retrouve avec ce roman le charme virevoltant des Trois Mousquetaires de Dumas ou du Bossu de Paul Feval. On sent que l'auteur a pris un vrai plaisir à l'écrire, à s'approprier les codes des feuilletonistes, à truffer son récit d'expressions ou de références anachroniques qui confèrent à son héros une incroyable modernité. On est sans arrêt surpris par une scène (ah ces retrouvailles quotidiennes de feuilletonistes dans le bistrot du même nom, leur joutes savoureuses...), une mélodie (oui, oui...), un retournement.
Bref, vous l'aurez compris, on passe un excellent moment. Et puis tout ça donne envie de se replonger dans Les Mystères de Paris sur les traces de Rodolphe, Fleur de Marie et du Chourineur. Du divertissement intelligent et un très bel hommage à la littérature et à ce qu'elle permet lorsque l'imaginaire se met au service du portrait social.
Vraiment, il ne faut pas passer à côté de cette réjouissante parenthèse romanesque.
Il y a plein de choses dans ce livre. D'abord le Paris mondain du début et du milieu du XIX° siècle, loin, très loin des préoccupations des ouvriers. Tellement loin que certains n'en connaissent même pas l'existence. Puis, la découverte par l'un des plus éloignés de ce monde du Paris des bas-fonds. Il y a aussi l'amour, parce que pas de roman populaire sans histoire d'amour. Il y a surtout la littérature ; comment naît l'envie d'écrire ; comment la littérature peut plaire aux plus snobs et chics comme aux plus pauvres et même aux illettrés qui se la font lire : elle peut donc momentanément relier les peuples ; comment elle peut également changer les vies, offrir de nouvelles perspectives, bien sûr lorsqu'on en est l'auteur, mais aussi lorsqu'on en est lecteur ; elle ouvre les esprits, oblige à se poser des questions, fait naître des vocations, des rébellions. Ne l'enterrons pas trop vite au profit des séries télévisées, des jeux débiles et des grandes messes sportives, qui, elles aussi peuvent relier momentanément les peuples (cf. les victoires des équipes nationales). Il y a aussi et surtout la belle aventure des feuilletons publiés dans les journaux d'alors. Les feuilletonistes étaient à part la littérature, mal considérés par les puristes qui les jugeaient populaires voire populistes, et pourtant encensés par les lecteurs qui attendaient la suite avec impatience.
Amateurs de romans populaires, d'aventures, de culture, ce livre est fait pour vous. Si en plus vous aimez baguenauder dans les rues parisiennes qui ont bien changé depuis, c'est encore mieux. Lorsque je "monte" à Paris, j'adore y marcher, lentement, en levant les yeux pour ne rien rater des façades, des lieux, je suis un touriste agoraphobe qui ne recherche pas les endroits de rassemblement mais les lieux insolites, les petites rues typiques... On retrouve aussi ce genre d'endroits dans ce Paris du XIX° siècle, mais les rues sont des coupe-gorges, les tripots des endroits sales et pas vraiment aux normes d'hygiène actuelles. C'est pourtant là que vit la majorité des Parisiens, dans des logis miteux, petits et branlants -cette histoire se passe avant les grandes rénovations haussmanniennes.. C'est là que se déroule l'aventure de Rodolphe et Fleur-de-Marie, les héros des Mystères de Paris.
Paul Vacca écrit et décrit tout cela, et comme il le fait avec son humour, sa finesse et toute la tendresse qu'il peut avoir pour ses personnages, toutes ces qualités désormais célèbres depuis La petite cloche au son grêle et Nueva Königsberg -j'avoue une petite préférence pour ce titre-, eh bien, le plaisir du lecteur, le mien au moins -mais je ne doute pas que nous serons très nombreux- est au rendez-vous. L'humour se sent surtout dans les interventions du romancier, lorsqu'il joue l'anachronisme ou la référence : "Bien sûr, Eugène savait qu'il allait subir quelques désagréments, la perte des subventions familiales n'étant pas le moindre. Mais n'était-ce pas le prix à payer pour une liberté enfin acquise ? Il écrirait davantage. Écrire plus pour gagner plus." (p.148). Il lui fait également inventer un air célèbre de nos jours mais encore loin d'être écrit, rendu populaire par une comédie musicale des années 50. 1950, bien sûr ! Il y a tout dans ce livre : de la légèreté, de la profondeur, de l'histoire -romancée, certes, mais qui incite à aller chercher plus loin sur la personnalité d'Eugène Sue et sur son œuvre majeure, il provoque donc la curiosité. Belle qualité. Un vrai roman populaire, l'un de ceux que l'on a plaisir à lire et à partager.
Le jeune Marie-Joseph Sue est de retour à Paris. Il a quitté la Marine et ses études de médecine. Chez les Sue on ne plaisante pas, on a un rang à tenir. La pression paternelle est forte. Hors de question que le rejeton échappe à son destin de médecin.
Celui qui dorénavant se fait appeler Eugène, ne veut pas en entendre parler. Pour garder les subsides de son père, il engage un étudiant en médecine pour passer les examens à sa place. En bon dandy, Eugène n’est intéressé que par les fêtes, les bals et les dames. Pour séduire une actrice pourtant chasse gardée d’un sénateur, il va s’improviser dramaturge, et avec succès.
A l’époque, les journaux sont en pleine mutation. L’idée pour attirer le chaland, c’est de lui proposer une histoire en feuilleton. Eugène est contacté par un « chasseur de têtes ». Il va plonger avec bonheur dans le monde des feuilletonistes, ces écrivains qui au jour le jour, proposent des histoires au lecteur. Le but : fidéliser en créant le suspense, un lectorat bien volatile.
« - Je suis feuilletoniste, lui répondit Eugène, sans trop de conviction.
La pression du bras se relâcha et leurs bouches s’accouplèrent à nouveau. Mais soudain, le bras de la jeune femme se tendit de plus belle.
- Feuilletonista ? Mais qu’est-ce que c’est ?
- Ah ! C’est tout un programme, tu sais…
Eugène chercha à l’embrasser mais elle ne relâcha pas la pression sur son bras.
- Raconte moi.
- Te raconter ? D’accord. Alors… Comment te faire comprendre ? Il faut séduire la lectrice, si possible de moins de cinquante ans. »
Très vite, Eugène Sue devient un grand nom parmi les feuilletonistes, mais cela ne lui suffit pas. Il veut avoir ses entrées dans l’aristocratie. Un monde qu’il va découvrir et conquérir. Sa maîtresse va lui demander d’écrire un vrai roman, un roman sérieux, de qualité. Mais Eugène se trouve en panne d’inspiration.
Le souvenir d’un périple dans les bas fonds de Paris, va lui donner une idée. C’est grimé en peintre en bâtiment qu’Eugène va à nouveau faire son entrée dans le bas peuple parisien. Il va y rencontrer les personnages qui vont faire le succès de son chef d’œuvre : Les Mystères de Paris.
Avec Au jour le jour, Paul Vacca nous propose de suivre les pas d’Eugène Sue. C’est un vrai roman initiatique qui nous mène des milieux bourgeois et aristocratiques du Paris du XIX siècle aux quartiers les plus pauvres et les plus dangereux de la ville lumière. D’abord par intérêt, puis par véritable conscience sociale, Eugène Sue va devenir la voix des sans grades, des « sans-dents » de l’époque.
La suite, dans le roman !
Roman initiatique mais aussi roman picaresque, Au jour le jour m’a pris dès les premières pages sans jamais me lâcher. Paul Vacca nous décrit les péripéties traversées par son héros avec verve et truculence, n’hésitant pas à nous offrir quelques anachronismes particulièrement bien trouvés. J’ai eu autant de plaisir à le lire qu’il semble en avoir pris à l’écrire. Passionné par cette période de l’histoire de la littérature, mes romans phares étant Les Misérables et Le comte de Monte-Cristo, Paul Vacca m’a donné envie de me replonger dans Les mystères de Paris. Je vous recommande donc chaudement Au jour le jour, vous passerez un excellent moment de lecture.
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