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Au commencement du monde

Couverture du livre « Au commencement du monde » de Drago Jancar aux éditions Phebus
  • Date de parution :
  • Editeur : Phebus
  • EAN : 9782752913593
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

"Les enfants de cette génération savent tout des vicissitudes de la vie, ce qui fait d'eux des adultes.".

Début des années soixante, une banlieue ouvrière de Slovénie. Les deux héros, Danijel et Lena, ainsi que leurs proches forment une petite société locale marquée par la guerre qui cherche... Voir plus

"Les enfants de cette génération savent tout des vicissitudes de la vie, ce qui fait d'eux des adultes.".

Début des années soixante, une banlieue ouvrière de Slovénie. Les deux héros, Danijel et Lena, ainsi que leurs proches forment une petite société locale marquée par la guerre qui cherche à se frayer un chemin vers l'avenir. Au commencement du monde raconte la sortie de l'enfance de jeunes gens perdant leur innocence et plus largement, sans doute, celle d'une génération. Dans ce roman d'apprentissage largement autobiographique, Drago Jancar, auteur à l'oeuvre considéable qui toute sa vie durant n'a cessé de lutter pour la liberté des populations et de leur expression, livre certainement son propos le plus intime et le plus émouvant.

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  • Dans ce roman largement autobiographique, l’écrivain slovène Drago Jancar évoque la période incertaine des décennies d’après-guerre, entre plaies encore vives et avenir indécis, au travers d’un garçon qui, sortant de l’enfance, s’efforce de comprendre la vie pour s’y frayer un...
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    Dans ce roman largement autobiographique, l’écrivain slovène Drago Jancar évoque la période incertaine des décennies d’après-guerre, entre plaies encore vives et avenir indécis, au travers d’un garçon qui, sortant de l’enfance, s’efforce de comprendre la vie pour s’y frayer un chemin.

    L’histoire commence rétrospectivement au printemps, quelques mois avant que le jeune Danijel réalise tristement, le temps d’un seul été et d’un tragique fait divers, combien les perspectives ont soudain changé autour de lui, bousculant sa perception du monde et de la vie. Ce jour-là, une jeune et jolie femme seule emménage à portée de fenêtres, face à l’immeuble où résident Danijel et ses parents.

    Tout à ses rêves ingénument amoureux, le garçon prend l’habitude d’observer la belle Lena à travers ses rideaux en dentelle, quand, un jour, la vision de chaussures masculines et, dépassant du divan, de grands pieds dont il s’avèrera qu’ils appartiennent à Pepi le couvreur, un homme apprécié, bon et travailleur, le rappelle à la réalité. Le quartier ne bruisse déjà plus que de dignes projections matrimoniales. Mais l’apparition d’un troisième larron, moustache au vent, moto pétaradante et réputation de voyou, vient faire tourner l’affaire, au scandale d’abord, au drame ensuite.

    En même temps que le bon Pepi fait tragiquement les frais de ceux qui se dévoilent, bel et bien un escroc pour l’un, une ancienne prostituée pour l’autre, le garçon réalise que sa conception belle et bienveillante du monde n’existe que dans sa tête. Pour autant, comment faire la part des choses entre la foi communiste d’un père tyrannique mais héros de la résistance au contact direct de Tito pendant la guerre, la foi en Dieu d’une mère fréquentant l’église en cachette et relayée par les récits bibliques de pater Alojzij au catéchisme, enfin l’enseignement scientifique et littéraire du professeur Fabjan qu’une perquisition policière jette soudain en prison, possiblement à cause de ses relations allemandes durant la guerre ?

    Et puis, et à cela aucun personnage n’échappe, il faut aussi composer avec le poids d’une histoire nationale compliquée. C’est d’abord l’héritage de la guerre, avec son lot de héros et de collabos, et la mémoire omniprésente, surtout chez les anciens combattants, des luttes et des bombardements, qui, en ces années 1960, entretient une haine tenace contre les Allemands. C’est encore la place particulière de la Slovénie, plus avancée et plus ouverte dans une Yougoslavie isolée au sein du bloc communiste par le schisme Tito-Staline. Alors, dans cette banlieue ouvrière tiraillée entre ombres et contradictions, l’aube d’un nouveau monde peine encore à se dessiner, et avec elle, l’avenir de la jeune génération, celle de Danijel et de l’auteur.

    Racontée au travers de l’innocence d’un jeune être qui commence à prendre conscience des discordances d’un monde peinant à se réinventer, l’histoire se teinte d’une tendresse douce-amère, ironique en même temps que poétique, pour ses personnages et pour l’enfant que fut l’auteur. Image après image, jouant de l’émotion plutôt que de la verbalisation, l’auteur fait preuve d’une rare habileté narrative. Et s’il arrive qu’entre certaines pages une pointe de lassitude se fasse sentir chez le lecteur, si l’on rit aussi de voir le patois local maladroitement traduit en succédané de chtimi, cela n’est pas suffisant pour effacer la certitude de lire une grande plume et un ouvrage d’une qualité indéniable.

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