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Les paysages surréels de l'Islande s'animent dans ce surprenant récit sur la peinture et la solitude.
La littérature nordique à son meilleur.
Un homme vit et peint dans ses caravanes tout près de la Sandá, une rivière glaciaire aux confins de l'Islande. L'été s'achève, les tableaux s'entassent dans l'atelier, les visites sont rares et les nuits, de plus en plus froides et tranquilles.
Avec en tête la biographie de Chagall ou les lettres de Van Gogh, l'artiste arpente la forêt, s'oubliant dans le courant du temps passé, que viennent interrompre les apparitions irréelles de la femme à l'imperméable rouge. Une seule chose lui importe : peindre la vérité des arbres qui l'entourent. Dans une langue vêtue de paysages, sensible aux tensions secrètes du silence, Au bord de la Sandá suit l'itinéraire d'une réflexion qui choisit l'au-revoir, laissant derrière « des années de sable, dénudées et balayées par le vent, comme un désert desséché par un hiver sans pluie ».
Ce roman donne la part belle à la nature islandaise, à la rivière glacière la Sandá, à la peinture, à la littérature et à la solitude. Le narrateur, un homme d’un certain âge, s’est exilé dans cette forêt afin de pouvoir peindre, de retrouver le plaisir de peindre. Il s’est installé sur un terrain de camping avec deux caravanes: une pour vivre et une pour peindre. Il reçoit presque pas de visite: son fils mais c’est rare et un potentiel acheteur de ses toiles. Le narrateur fuit les autres, fuit le contact. Il contemple les arbres à l’infini et les peint. Il lit beaucoup. Même l’apparition d’une mystérieuse femme ne le fait pas dévier de sa « quête ».
« Au bord de la Sandá » est un roman lent mais dans le bon sens, dans le sens prendre son temps, être en harmonie avec les éléments qui nous entourent. J’ai été immergée dans cette grande forêt, j’ai découvert encore un peu plus de l’Islande, j’ai pris mon temps pour lire ce roman. En fait, le narrateur n’est pas si seul car il embarque avec lui des lecteurs, ses lecteurs. Ce roman se lit avec plaisir, délectation, doucement. Il n’y a pas de rebondissement, ni d’intrigue. C’est un livre qui se laisse vivre tout comme son narrateur dans une luxuriante végétation. Lire « Au bord de la Sandá », c’est passer un moment poétique, c’est plonger dans les pensées d’un homme qui se contente désormais de peu!
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