Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
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Un court roman où tout est question d’atmosphère et de sentiments
Un roman français chez Actes Sud, c’est suffisamment rare pour attirer notre attention, surtout dans la collection Actes Noirs. Et le moins que l’on puisse dire c’est que « Atmore, Alabama » est bien un roman noir… tant dans l’atmosphère que dans les pensées de ses personnages.
Un français - dont on ne connaîtra jamais le nom - débarque à Atmore, un trou perdu comme tant d’autres aux Etats-Unis, plus précisément dans l’état d’Alabama qui pratique encore la peine de mort. On ne connaît rien de cet homme, pas même les raisons de sa venue. On le décrit à travers ses errances autour d’une prison à la sortie de la ville, serinant les informations d’incarcération d’un prisonnier dans le couloir de la mort.
Quelques bribes en italique, tout au long du texte, vont permettre au lecteur de comprendre, peu à peu, l’état d’esprit de cet âme perdue. Et, si dès le départ, on ressent déjà le fait qu’il n’a plus rien à perdre, qu’il n’a rien laissé derrière lui en France, qu’il n’attend rien non plus, on découvre un personnage encore plus sombre au fil des pages et de ses rencontres.
On sent le désespoir dans ces pages, le malheur, on voit la misère sociale et l'étroitesse d'esprit qui règnent dans certains territoires reculés des États-Unis. Même si « Atmore Alabama » est écrit par un français, on s'y croirait et pourtant on n’a pas envie d'y être... Ce n'est pas l'Amérique qui fait rêver, ce n'est pas celle où tout est possible. Racisme, drogue et prostitution sont au programme.
« Atmore Alabama » est un roman simple mais qui fonctionne bien. La narration se fait en chapitres alternés, sur deux échelles de temps différentes. L'une s'étale sur une trentaine de jours, l'un après l'autre, trente-trois jours qui mènent au Williams Station Day, une fête populaire locale qui constitue le point d'orgue de la quête du "walking frenchman" racontée heure par heure.
Aucun revirement, ni coup de fracas n’est à attendre jusqu’aux toutes dernières pages qui risquent de marquer le lecteur pour longtemps… que celui-ci ait apprécié ou non ces révélation finales d’ailleurs.
Alexandre Civico préfère jouer la carte de l’ambiguïté quitte à décontenancer son lecteur. Il fait le choix de laisser planer une tension, celle du drame à venir dont la forme se précise qu’à la toute fin… et n'est pas celle que l’on attend.
Roman noir maîtrisé de bout en bout, où le désespoir et la violence qui en découle sont présents à chaque page et monte crescendo jusqu'à un final marquant. Un texte réussi pour son atmosphère et un parti pris narratif intéressant, mais qui risque d’en frustrer plus d’un en privilégiant le “suggéré” au “raconté”.
Ce qui m'a "sauté aux yeux" pendant la lecture de ce roman, c'est le contraste entre l'ambiance de l'histoire et les personnages ... En effet, toute une partie se passe le william station day, jour de fête où la population se réunit autour de danseurs, chanteurs, animations en tous genres et même le maire fait un petit discours ! Tandis que les personnages, eux, sont très sombres, sans espoir, abîmés .... Eve, jeune mexicaine prostituée et droguée. Mae, mère seule qui attend que la vie passe entre deux visites au parloir à la prison. Son fils y est incarcéré. Betty, serveuse dans un bar paumé, en surpoids. Et enfin notre narrateur, français venu ici à Atmore Alabama pour une bonne raison ... Laquelle ? il faut lire le livre pour le comprendre ! Personnage complètement désespéré, perdu :
- " Quelle mort t'a conduit jusqu'ici ? "
- " J'ai répondu, la mienne, sans me retourner "
Roman noir donc où le désespoir et la violence qui en découle sont présents à chaque page et monte crescendo jusqu'au final ... Très bon moment de lecture mais j'aurais aimé plus d'explications ... La fin me laisse sur ma faim !
Bonjour. Ce roman , c'est l'histoire d'un professeur à la dérive qui démissionne de son collège parisien. Un homme qui n'est plus que douleur et veut l'effacer en partant pour l'Alabama :" Je me suis levé , j'ai attrapé ma valise et l'ai fait rouler jusqu'au comptoir avant d'exhiber ma carte d'embarquement ..".
Trouvera -t' il la paix?
Comme on a mal en lisant ce récit , comme on est pris dans la tourmente de celui qui ne sait plus faire que de la survie:" J' ai repensé au jour où je m'étais retrouvé seul dans l'appartement , lorsque toute ma vie s'était répandue sous la porte".
Ses nuits sont peuplés de cauchemar :" Je n'avais pas crié en me réveillant , j'avais serré l'oreiller à l'en faire crever , mais je n'avais pas crié .."
Chaque jour il va essayer de crever l'abcès , de ressentir le goût de vivre mais face à lui ce mur et cette phrase qui tourne en boucle dans sa tête comme le supplice de la goutte d'eau ..à en perdre la raison:" AF race blanche , sexe masculin ,5 pieds , 9 pouces ,166 livres ..."
Je me suis laissée emporter dans le désert , au gré des rencontres du narrateur . J'ai senti mon coeur se serrer devant sa tristesse . Belles lectures. Merci lecteurs.com pour m'avoir permis de découvrir ce roman
Voilà un polar très noir dont on sent, des les premières pages, qu’on ne finira pas sur un « Happy end »
Ce Français qui traîne son lourd malheur sur les routes américaines nous donne une peinture très moche de cette Amérique et de ces « rednecks » . Il n’y trouve rien de gai ou positif. Ici, même le ciel est gratifié de cette appréciation critique : « la nuit était tombée, une lune gibbeuse harponnait un nuage solitaire dans un ciel infesté d’étoiles »
Ce polar est écrit en phases courtes et efficaces ; l’histoire se déroule sur un planning court : 33 jours
Il y a toutefois des moments de grâce dans cette obscurité, tel : « j’ai touché le visage de Maé, il était humide. Pas de sanglots, juste le triste robinet de l’âme qui fuit sans qu’elle puisse l’en empêcher »
Cela ne rattrape toutefois pas cette descente en enfer que l’on devine et qui fait que je n’ai pas du tout aimé ce polar, trop sombre trop triste, déprimant.
A 48 ans, il décide de faire le trajet depuis Paris jusqu’à Atmore aux Etats-Unis. Pourtant il n’y a pas grand-chose dans cette petite ville d’Alabama, des champs de coton, un casino, une réserve d’indiens CREEKS et le pénitencier d’Holman. Et c’est cette prison qui a l’air d’être la seule raison de sa venue ici, et en particulier un détenu, enfermé dans le couloir de la mort.
Une quête destructrice que n’empêcheront pas les femmes hors du commun qu’il rencontrera, Eve la prostituée droguée, Mae la mère d’un condamné et Betty la serveuse.
Car rien ne pourra le sauver, lui qui au fond, se sent déjà mort depuis longtemps.
Au fil de la fête populaire locale, l’histoire va s’éclaircir, mêlant le passé de cet inconnu aux instants d’insouciance des festivités.
Un roman très sombre, qu’illuminent pourtant ces trois femmes, où l’on se sent envahir par la noirceur sans fond du personnage.
On y retrouve l’ambiance pesante des villes rurales du Sud et l’écriture d’Alexandre CIVICO, à la fois nerveuse et poétique, s’inscrit bien dans la veine de la littérature américaine contemporaine.
Un roman poignant et un grand auteur.
Merci à lecteurs.com et aux Editions Actes Sud pour ce livre lu dans le cadre des Explorateurs du Polar 2020.
Le décor est planté, nous sommes dans un coin paumé an Alabama, Atmore qui n’a comme distinction que deux gros bâtiments, un pour le Casino tenu par les indiens Creeks et l’autre pour le pénitencier du comté, au couloir de la mort déjà bien rempli. C’est dans ce décor qu’arrive le narrateur, un français trainant sa souffrance comme d’autres leurs valises. Il va loger chez l’habitant et pendant 33 jours va se rapprocher d’Eve, une jeune droguée mexicaine, complètement perdue qui oscille entre colère et désespérance. La construction de ce court roman, joue avec les jours qui défilent et le Williams Station Day qui lui est décortiqué quasiment heure par heure. C’est original et bien amené. Un roman noir qui nous montre une facette de l’Amérique peu reluisante. Celle des rednecks , de leur addiction aux drogues, alcools, jeux pour masquer un temps le mal-être, la misère et l’ennui. Une Amérique en pleine déliquescence où racisme et xénophobie vont de pair. Ici, règne la haine de l’étranger, la violence et la discrimination. Pourtant notre homme semble être attiré comme un papillon par la prison et nous lecteurs, restons dans l’attente de se qu’il va se passer. Quoi ? On ne le sait pas mais on le sent monter tout au long du récit. C’est là la force de l’auteur, savoir nous entraîner au côté d’une galerie de personnages féminins incroyablement touchants avec une plume acide et crue. On fait sans cesse le grand écart entre tendresse plus ou moins exprimée et noirceur de l’âme et du cœur. Il y a de nombreux flashbacks reconnaissables à l’écriture en italique et à la poésie qui en découle. Ces quelques lignes tout au plus nous donne une piste à suivre pour comprendre cet homme et pour toucher du doigt la profondeur de sa douleur. Une avancée à petits pas dans les profondeurs de son malheur pour une fin sans surprise comme une évidence, c’était là depuis le début et je ne l’avais pas vu. Bonne lecture.
Chronique Nathalie Bullat 11/19
Je remercie les Editions Actes Sud et le cercle livresque de la Fondation Orange pour cet envoi
Une écriture dépouillée, des phrases courtes mêlent poésie et désespoir dans ce court roman noir. C'est beau malgré toute la tristesse indicible qui en émane. Les mots de l'auteur sont " mille petites déchirures" comme la musique de Willy Deville que le narrateur aime tant ! Pour lui la boxe est une danse et les grands arbres ressemblent à des sculptures de Giacometti.
Ce narrateur, un Français s'installe 33 jours dans une ville paumée d'Alabama, où la pauvreté, la passion des armes à feu et la bière sont le quotidien des " Red-Necks".
Qu'est-il venu faire dans ce coin d'Amérique où tout n'est qu'ennuie ? Et pourquoi rôde -t-il toujours autour de la prison fédérale? La prison, le casino et la gare sont les bâtiments importants de la ville.
il rencontre des personnes désabusées, semble s'attacher à elles : Eve, junkie prostituée, Mae dont le fils est en prison et la grosse Betty aimable et serviable qui est serveuse d'un Diner où ils se retrouvent régulièrement.
Le récit est parsemé de pensées, de souvenirs du narrateur. Ainsi au fil des pages on comprend qu'un drame est arrivé dans sa vie, qu'il a tout perdu et surtout qu'il cherche quelqu'un, qu'il a un but précis, qu'il n'est pas là par hasard. Pourquoi, lui le prof paisible, cherche t-il à se procurer une arme ?
je vous laisse découvrir ce très beau roman sombre, élégant, bouleversant qui égratigne pas mal l'image de la vie aux USA, loin des lumières New-yorkaises !
Livre à la construction intéressante (dualité de chapitres, l'un sur l'avant, l'autre sur la journée du drame).
Héros principal intéressant, même si j'aurai aimé en savoir un peu plus sur lui et sur le fait pourquoi qu'il débarque dans cette petite ville américaine.
Bon moment de lecture.
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