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A l'issue d'un processus électoral laborieux, Joe Biden deviendra le 20 janvier prochain le 46e président des Etats-Unis. De quoi se réjouir ? Certes, renvoyer Donald Trump à son terrain de golf et à ses procès est déjà une bonne nouvelle ! Mais, homme de compromis, au centre du Parti démocrate, Biden ne va-t-il pas nous donner une présidence molle ? Il y a quelques raisons d'être un peu plus optimiste. Joe Biden, 77 ans, le plus vieux Président élu de l'histoire du pays, a recueilli un peu plus de 60 % des suffrages des moins de 30 ans. Les enquêtes sociologiques montrent depuis plusieurs années que les millennials (ceux nés vers 2000) sont plus écolos, plus ouverts sur les questions de société, plus partisans d'une intervention de l'Etat dans l'économie. La démographie fait que leur poids électoral est croissant et c'est, peut-être, la première élection où cette bascule vers la gauche se voit. Si le démocrate a gagné les villes, il a aussi reçu le soutien des banlieues et des Etats industriels du nord. Le trumpisme est d'abord blanc et rural, deux groupes qui pèsent de moins en moins dans la population totale.
Il reste deux sièges de sénateurs à pourvoir le 5 janvier. Si les démocrates les gagnent,ils auront tout juste le pouvoir à l'Assemblée et au Sénat, pas une majorité suffisante pour de grandes réformes, mais de quoi agir. Sinon, il faudra convaincre à chaque fois un ou deux républicains (possible) et Trump a démontré que les décrets présidentiels peuvent faire beaucoup. Mais faire quoi ?
Biden va réintégrer les Etats-Unis dans l'accord de Paris et défendre l'urgence d'une action climatique forte. Il pose comme principe qu'augmenter les impôts et les cotisations sociales des riches et des entreprises est une bonne politique. Que l'innovation vient d'abord d'un effort budgétaire massif de dépenses publiques. Qu'il faut augmenter le salaire minimum. Que la banque et la finance doivent être sérieusement régulées, son équipe de transition sur le sujet comporte d'importants partisans de cette voie. Et, enfin, que la mondialisation n'est pas heureuse pour tous, que le soutien à la production sur le sol national est souhaitable et possible, sans tomber dans le souverainisme exacerbé et la fermeture des économies. Pour un supposé modéré, c'est quand même pas mal comme programme ! Tout commence le 20 janvier.
Christian Chavagneux.
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