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Une enquête de la commissaire Maxime Tellier.Alors que le commandant Fabio Cavalli se trouve entre la vie et la mort, Maxime Tellier et son équipe sont bien décidés à mettre la main sur celui qui a tiré sur leur ami et confrère.
En parallèle, malgré les pressions du diocèse, ils tentent de mener à bien une enquête sur le meurtre d'un prêtre qui avait plus d'une pratique à cacher.
Maxime Tellier trouvera tout de même le temps de répondre à l'appel de détresse de ses amis, les Gouvier, installés en Normandie. Le temps d'un week-end, elle cherchera à résoudre une affaire non classée, vieille de quinze ans.
Plongée au coeur de ces trois enquêtes, Maxime Tellier n'aura qu'un seul et même but : découvrir la vérité.
La commissaire Max Letellier est sonnée depuis que son collègue et amoureux Fabio est dans le coma.
Après quelques jours au vert pour récupérer elle a décidé de reprendre du service, le meilleur moyen de ne pas devenir folle.
Tous ses collègues et son supérieur sont attentifs à son bien-être et souhaitent qu'elle puisse retrouver une forme de sérénité. Mais elle préfère se lancer à corps perdu dans le travail pour tenter de trouver d'abord qui a tiré sur Fabio, le laissant entre la vie et la mort avec une balle dans la tête, puis consciencieusement pour mener l'enquête qu'on lui a confiée pour comprendre d'où vient et ce qu'il est arrivé à ce jogger qui a eu une crise cardiaque pendant son exercice du mardi.
Les deux enquêtes menées en parallèle avec ses équipes nous entraînent à un rythme fou dans les bas fonds fréquentés par des mafias russes, mais aussi dans le milieu très fermé des traditionalistes catholiques à travers la vie d'une prêtre qui semble-t-il a oublié depuis longtemps son vœux de chasteté.
C'est rythmé, ça pulse et c'est aussi assez réaliste pour embarquer le lecteur à toute allure sans lui laisser le temps ni de souffler ni de poser son bouquin !
Ainsi sera-t-il, paru aux éditions Nouvelles Plumes en 2016, a été entièrement réécrit cette présente version publiée par les éditions Hugo Thriller dans la collection Poche en octobre 2021. Le style de Sandrine Destombes est fluide et entraînant, enchaînant des mots et des tournures simples afin de se focaliser sur le contenu, rendant la lecture aisée et agréable. Le lecteur a ainsi tout le loisir de se concentrer sur l'enquête, même lorsqu'elle aborde des passages plus techniques: "Je pense que les secouristes nous auraient fait part de cette petite fantaisie. Non, à mon avis, celui qui a fait ça maîtrise très bien son affaire. Je viens d'envoyer un échantillon de peau et de sang à la toxicologie mais je ne serais pas étonné qu'ils trouvent également un peu d'opium et de datura, en plus de la cigüe...Si on se fie à Platon, lut-il d'un ton grave, la description des symptômes de Socrate, quelques minutes avant sa mort, laisse à penser que ce dernier a succombé à une paralysie respiratoire. Or, selon les études de la toxicologie moderne, la cigüe tachetée isolée ne peut causer un tel symptôme. L'hypothèse d'un mélange de cigüe, de datura et d'opium semble plus probable." (Pages 54-55).
Les très nombreux dialogues entre les enquêteurs, les séances de briefing participent à rendre le roman vivant et rythmé, très réaliste.
Quelques semaines après les événements narrés dans L'Arlequin, Maxime est partie panser ses plaies chez Enzo, son ancien mentor, dans sa maison en Italie. Tandis que Fabio Cavalli est toujours dans le coma. L'enquête pour retrouver celui qui lui a tiré dessus est confiée à une autre unité de la brigade criminelle: "Fabio travaillait aux Stups et cherchait à faire tomber une taupe au sein de son service au moment des faits."
Quatre mois plus tard, l'IGPN, au vu de nouveaux éléments, reprend l'enquête: Rivet, celui qui planquait avec Fabio a été retrouvé dans sa cuisine une balle dans la tête tirée à bout portant avec son arme de service. D'après sa déclaration, Rivet s'était absenté quinze minutes pour chercher des clopes et de la bouffe. A son retour, il avait trouvé son collègue baignant dans une mare de sang et tout l'équipement de surveillance saccagé.
Mais Max, qui voue une confiance mitigée aux enquêteurs de l'IGPN, reprend le dossier en sous-main, sans en informer Favre, son patron. Tout ce dont elle dispose est que Fabio "cherchait à démanteler un gros réseau de trafiquants, des Russes appartenant à un groupe connu sous le nom de Svodov. Il était en planque devant leur QG. On a appris depuis que les Ruskovs étaient au courant. C'est le témoignage d'un indic des Stups qui nous a permis d'en arriver à cette conclusion." (Pages 44-45).
Tandis qu'elle s'occupe des affaires courantes, un joggeur meurt d'une fausse crise cardiaque dans les jardins du Ranelagh. Or, il s'avère que le père Francis, prêtre traditionnaliste, était loin de faire l'unanimité. Vengeance? Règlement de compte? Une affaire sensible qui oblige Max et son équipe à marcher sur des oeufs, au moment où le pape François tente par tous les moyens de rétablir la crédibilité de l'Eglise bien malmenée par les affaires de pédophilie.
C'est alors que resurgit une ancienne affaire: le meurtre jamais élucidé de la femme et de l'enfant du capitaine Brémont avec qui Max avait collaboré lors de l'enquête sur L'Arlequin. Vincent Gouvier, ami et ancien coéquipier du capitaine, bouleversé par sa prochaine paternité, terrorisé à l'idée que le tueur pourrait peut-être s'en prendre à sa femme enceinte, part en chasse du tueur, quinze ans après les faits.
Bien que chargée de deux dossiers brûlants, Max suit son ami dans sa quête de la vérité, peut importent les conséquences. =>Ainsi sera-t-il propose une intrigue touffue, se déroulant sur plusieurs axes, mais facile à suivre.
Ainsi sera-t-il, suite directe de L'Arlequin, propose une intrigue complexe dans laquelle Max mène plusieurs enquêtes indépendantes. On aurait pu croire que cette pléthore d'intrigues criminelles aurait alourdi le roman. Mais il n'en est rien. Car Sandrine Destombes manie sa plume avec une telle dextérité qu'elle peut remporter tous les défis sans que cela ne nuise à son récit. Sa langue dynamique qui n'est pas de bois n'hésite pas une seconde à donner des coups de pied salvateurs dans la fourmilière, comme ici en s'attaquant au thème tabou des flics ripoux.
Petit bémol: sans vouloir vous spolier, je regrette que l'auteur ait fait disparaître l'un de mes personnages préférés...A l'occasion, il faudra que je lui en parle :)
Le +: les pensées in-petto de Max et ses commentaires => J'apprécie beaucoup ce personnage de femme qui ne se prend pas au sérieux, qui n'hésite pas à se regarder avec dérision, qui exige d'elle le meilleur; qui fonce tête baissée pour voler au secours des victimes et des laissés-pour-compte qu'elle rencontre sur sa route de flic; derrière cette façade rude et son mauvais caractère se cache une femme sensible au grand cœur, qui, bien qu'elle en ait bavé dans sa vie, n'est ni résignée, ni aigrie.
Comme toujours, avec Sandrine Destombes, ce roman ne vous laissera ni indifférent, ni mort d'ennui...mais avide de retrouver Max dans une nouvelle enquête.
Polar mené tambour battant, sans répit. A peine repartie au boulot, Max est assaillie et la tête dans le guidon. Les trois enquêtes sont bien construites, elles réservent leurs surprises et rebondissements et si l'une ou l'autre n'est pas surprenante quant au non du ou de la coupable, c'est davantage la manière de parvenir au résultat qui est intéressante. D'abord, Sandrine Destombes dresse un contexte détaillé : la mafia russe ou le monde de l'intégrisme catholique qui n'ont de lien entre eux que parce que ce sont les mêmes enquêteurs qui s'y plongent. Puis, ses flics sont sympas, efficaces et pugnaces. Ils forment une équipe soudée qui abat un boulot de titan, évacue les mauvaises pistes pour trouver le détail qui les mènera sur les bonnes. Les rapports entre eux sont bien décrits et si Max bénéficie d'une plus grande mise en avant, ses collègues ne sont pas invisibles , même si leurs vies personnelles sont un peu entre parenthèses le temps des enquêtes délicates.
Le ton du polar oscille entre gravité et légèreté, comme dans la vie. Certaines réparties amènent le sourire, comme ce dialogue entre Max et son chef :
"-En gros, vous êtes en train de me dire que notre curé était un queutard qui cherchait à prendre la tête d'un mouvement catholique radical, c'est bien ça ?
- Je ne pensais pas l'écrire tel quel dans mon rapport, mais en gros, oui, c'est ça.
- Génial ! La prochaine fois que vous avez envie de m'achever, Tellier, tirez entre les deux yeux, ça ira plus vite. Quand je pense que l'Intérieur de voulait pas de remous. Avec les vagues que cette histoire va faire, la presse va pouvoir surfer toute l'année." (p.264)
Sandrine Destombes, dont j'ai déjà lu et chroniqué Le prieuré de Crest et Madame B, s'impose à moi comme une autrice de polar retorse, à l'imagination fournie et au talent certain pour raconter des histoires donc indispensable et ça tombe bien, j'ai son prochain roman qui m'attend.
PS : ce titre, initialement paru chez Nouvelles Plumes en 2016 et qui est la troisième aventure de la commissaire Maxime Tellier a été totalement réécrit pour cette édition.
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