"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que la guerre vient de s'achever, dans les décombres de Berlin, Käthe et Gerd s'engagent dans la construction du monde nouveau pour lequel ils se sont battus. Cadres de la nouvelle République, ils imaginent un programme où les enfants des élites intellectuelles, retirés à leurs familles, élevés loin de toute sensiblerie, formeraient une génération d'individus supérieurs assurant l'avenir de l'Allemagne de l'Est. Mais, à l'Ouest du mur qui s'élève, une autre femme a des idéaux et des rêves de renouveau. Liz, architecte américaine, entend bien tout faire pour défendre les valeurs du monde occidental. Quand Gerd rencontre Liz, la force de ses convictions commence à vaciller...
Ainsi Berlin, deuxième roman de Laurent Petitmangin, confirme l'immense talent de son auteur à sonder les nuances et les contradictions de l'âme humaine. Avec son héros tiraillé entre deux femmes, ballotté par l'Histoire, se tenant à mi-chemin entre deux facettes de Berlin, deux mondes, l'auteur dessine le duel des sentiments et des idéaux, un combat éternel mené contre soi-même.
Ainsi Berlin – Laurent Petitmangin
Un espionage magnifique sur fond de vérité !
Après la Seconde Guerre mondiale, Elisabeth (Liz), architecte américaine, est venue en Allemagne avec une délégation, pour reconstruire ce pays perforé par les bombardements.
De son côté, Käthe Spitzweiler, rédactrice allemande fera la connaissance de Gert à travers son travail et décidera de développer de nouvelles élites pour le bien de la nation.
Des enfants seront écartés de leurs parents selon un schéma classique pour être mieux soignés et instruits au milieu de nouveaux amis.
Au fil des pages, Gert va passer les après-midi avec liz, et les soirées avec Käthe. Il va sentir se rapprocher de Liz et s’éloigner de Käthe, mais devra-t-il trahir son pays ?
Le programme Spitzweiler a été mis au jour en 1991 lors de l’accès aux archives déclassifiées de la RDA. Il avait pour objet d’assurer à l’Allemagne de l’Est un vivier de scientifiques à même de rivaliser avec ceux du grand frère soviétique. Quel qu’en soit le prix.
Avec une caresse d’écriture, l’auteur fait ressortir un pan d’histoire ou l’homme est ballotté entre deux cultures. Son premier roman était un coup de cœur, le deuxième également.
J’ai eu de la peine pour Gerd qui aime sa ville et son pays, rêve des Etats-Unis, mais ne se décide pas à quitter la RDA alors qu’il en a maintes fois l’opportunité.
J’ai aimé Liz, si américaine, si franche, persuadée d’être du bon côté du mur.
Je n’ai pas aimé Kathe, sa froideur, sa dureté, parfois, envers les enfants et les personnes qui peuvent lui servir, n’hésitant pas à faire tirer la troupe pou plus de crédibilité.
J’ai aimé retrouver cette obsession des médailles. Médailles que certains se sont empressés de donner au musée de la DDR à Berlin après la chute du mur, comme si elles n’avaient jamais eu de valeur à leurs yeux.
J’ai découvert un peu du jargon d’espionnage, que je me suis dépêchée d’oublier.
J’ai aimé, dans le début du roman, lire la ville en ruine, le travail des femmes pour la reconstruction, les arbres calcinés, les chemins sales. On sent que cette reconstruction a duré longtemps.
Moi qui n’aime pas les romans d’espionnage, j’ai aimé cet allemand de l’est comme perdu entre deux mondes.
L’image que je retiendrai :
Celle des deux femmes si différentes : Liz et Kathe, comme deux visions du monde.
https://alexmotamots.fr/ainsi-berlin-laurent-petitmangin/
Après la guerre, Berlin se divise en deux blocs, l'est et l'ouest.
Gerd s'engage aux côtés de Käthe pour reconstruire, au côté des russes, le monde pour lequel il se sont battus.
Leur tâche est rude, ils sont déterminés.
A l'ouest, il rencontrera Liz, jeune veuve américaine qui influera sur sa vie.
C'est une période sur laquelle j'ai peu lu.
Le côté historique m'a beaucoup intéressée.
J'ai beaucoup aimé aussi ces personnages que les années ont façonnés.
L'auteur a réussi, avec un style simple et efficace à nous faire entrer dans un monde particulier qui n'est pas si loin de notre époque.
Avec discrétion et aisance à la fois, il ressuscite une période pas simple pour les allemands d'après guerre.
On retrouve cette manière tendre d'habiter ses personnages.
Après avoir été très touchée par le précédent roman de Laurent Petitmangin, "Ce qu'il faut de nuit", j'ai abordé ce nouveau livre avec une grande curiosité.
Nous sommes à Berlin, aux derniers jours de la 2ème guerre mondiale alors que s'amorce une très difficile reconstruction. A l'Est, Gerd travaille pour Käthe, farouche militante communiste, dont il est amoureux, à la construction d'une société communiste qui ne soit pas à la botte de l'URSS; pour ce faire, Käthe sélectionne 12 scientifiques, 8 hommes et 4 femmes et leur donne toute facilité pour leurs recherches afin qu'ils ne soient pas tentés de partir à l'Ouest; lorsque les femmes ont des enfants, ils leur sont enlevés à la naissance pour être confiés à des familles d'accueil puis envoyés à la Caserne des mathématiques et des sciences; là, ils reçoivent une éducation de très haute qualité afin de devenir les scientifiques du futur qui permettront à la RDA de devenir puissante. Mais Gerd est aussi amoureux de Liz, une jeune veuve américaine, fonctionnaire de la reconstruction à l'Ouest. Comment va-t-il se sortir de cet entre-deux?
Käthe et Liz sont les deux visages opposés de l'Allemagne divisée de l'après-guerre, la personnification de deux philosophies sociétales antagonistes : communisme vs capitalisme. Mais elles se ressemblent par leur volonté farouche de défendre leur bord, par leur inhumanité qui les laisse envoyer des adolescents à la mort pour avancer leur pion, qui les laisse sacrifier Gerd auquel elles sont attachées.
Je n'ai ressenti aucune émotion face à ces femmes pour lesquelles la mission et le patriotisme passent avant tout; j'ai trouvé Gerd profondément ennuyeux, velléitaire, lâche et n'ai donc pas pu m'attacher à son personnage. La trame d'espionnage ne m'a pas, non plus, convaincue; je n'ai pas compris le jeu piégeux qui se jouait entre les services de renseignement de l'Est et de l'Ouest. N'est pas John Le Carré qui veut!
Une déception, donc, due probablement en partie à l'attente qu'a créée le précédent roman de l'auteur même si je reconnais que j'apprécie quand un auteur se renouvelle et n'utilise pas les mêmes recettes roman après roman.
Lucide, brillant, éclairant, « Ainsi Berlin » est une fiction plausible, d’une finesse rare et attentive. Le portait poignant d’une Allemagne toute de dualité. Berlin, verre brisé au sol, éclats coupants à vif.
L’est et l’ouest, la lune et le soleil, les parcs ombragés et les panneaux publicitaires, les regards baissés, frôlements d’ombres sur les murs fissurés, rais de lumière perçant au travers des persiennes enchantées.
« Ainsi Berlin » manichéenne ville, l’après-guerre Käthe et Gerd à l’est, les idéologies encerclées, murailles et résistances. Berlin et ses fractures, un mur et les diktats s’affrontent. Käthe et Gerd sont engagés pour un programme. Les enfants de la sphère des intellectuels sont retirés du noyau familial et formatés à des fins de stéréotypes. Les rendre supérieurs, de futurs scientifiques aguerris, pragmatiques et stoïques. Le Parti tient les cartes en main, brise les élans et pourvoit aux idéaux dont il est le seul maître.
A l’ouest, Liz, américaine, lumineuse, belle, libre et architecte. Son but : reconstruire Berlin, convaincue et occidentale. Son éthique couronnée de fleurs, des enfants heureux et les rêves réalisables.
« La guerre avait pourtant accéléré nos existences, ce qui était vivant pouvait être mort le lendemain, et ce qui était mort, oublié le jour d’après. »
L’écriture est d’une beauté inouïe. On ressent l’idiosyncrasie d’une époque toute de contraste, de méfiance et d’imprévisibilité. D’aucuns doutent des autres. Les écorchures vives, les hommes et femmes en lutte, espions le jour, l’amour dans le contre-jour.
« Ainsi Berlin » les sentiments socle, les certitudes de détenir l’ultime vérité. Dos à dos dans la brume d’un mur qui scelle tous les désirs, cadenas sur le cœur.
Gerd est pris en tenaille entre Kâthe et Liz. Ses armures sont résistantes, convaincues et salvatrices.
« Être à ses côtés, combien de fois en avais-je rêvé durant la guerre quand mirage, elle ne faisait que surgir et s’évanouir. »
Cette fresque historique superbement dressée est le reflet fidèle de Berlin d’après-guerre. Laurent Petitmangin est un collecteur mémoriel et un auteur digne d’un génie évident. « Ainsi Berlin » est intensément crucial, juste, douloureux et fascinant. Publié par les majeures éditions La Manufacture de livres.
Après avoir lu et apprécié « ce qu’il faut de nuit » du même auteur, on aime toujours l’écriture de Laurent Petitmangin, mais c’est un genre radicalement différent qu’il nous propose avec ce roman sur le Berlin d’après guerre et les relations tendues entre les blocs Est et Ouest incarnées par Käthe, Gerd et Liz. Käthe et Gerd, résistants de la première heure au nazisme souhaitent œuvrer pour une Allemagne communiste en participant au projet « spitzweiler » qui a pour objet d’assurer à l’Allemagne de l’Est un vivier de scientifiques à même de rivaliser avec ceux du grand frère soviétique. Gerd, ballotté entre la radicalité de Käthe à l’est et la douceur de Liz à l’ouest est embarqué, souvent malgré lui dans des actions d’espionnage dangereuses auxquelles il survit grâce à ces deux femmes « anges gardiennes ». Belle histoire qui évoque cette période sombre et agitée d’une ville qui est maintenant une des plus ouvertes au monde.
Berlin, après-guerre, est divisée en 2. Dans la partie Est se trouvent Gerd et Käthe. Ils œuvrent à la reconstruction de la ville pour le parti communiste. Käthe a un grand projet (le programme Spitzweiler) : élever les enfants de grands scientifiques pour en faire l’élite, servir la patrie et montrer leur supériorité. Gerd amoureux, obéira à tous les désirs et les ordres de Käthe. Un doute s’immiscera en lui lorsqu’il se demandera s’il est le père de l’enfant d’une des scientifiques. Puis il rencontrera la belle Liz, une Américaine qui le fascine. Entre Käthe et Liz, il ne sait choisir et s’en remettra au destin. En attendant il poursuit son travail d’enquête pour le parti afin d’empêcher toute fuite à l’Ouest. Dans une ambiance d’espionnage, la tension monte doucement. Que fera Gerd ? Quel camp choisira-t-il ? Que lui dicte sa conscience ? son cœur ?
J’avais adoré le premier roman de Laurent Petitmangin, « Ce qu’il faut de nuit ». J’ai été moins emportée par « Ainsi Berlin ». Je n’ai pas réussi à m’attacher à Gerd. Le roman est agréable à lire mais ce n’est pas un coup de cœur pour moi. La période historique décrite est intéressante, je ne l’ai pas beaucoup vu traitée jusqu’à présent dans les romans.
Hier soir nous avons pu écouter Laurent Petitmangin parler de ses deux romans et de son écriture lors d’un VLEEL, c’était très intéressant. Il a parlé notamment de la notion d’engagement qui est centrale dans ses romans. « Ainsi Berlin » est le troisième livre qu’il a écrit mais le deuxième publié. Alors que « Ce qu’il faut de nuit » est le quatrième roman écrit mais le premier publié. Un troisième roman sera publié, toujours à La Manufacture des livres, certainement à l’automne 2023.
Surveillez la chaîne Youtube pour le replay !
A Berlin, après la Seconde Guerre Mondiale, Gerd croit en l'avenir possible et radieux de l'Allemagne de l'Est.
Quand Käthe, une jeune femme avec qui il entretient une liaison, débute un programme visant à protéger, garder au sein de la nation les esprits les plus brillants, il est à ses côtés. Quand ce programme s'étend aux enfants des scientifiques, Gerd soutient toujours Käthe.
Mais sa confiance vacille lorsqu'il est aux côtés de Liz, une Américaine vivant à Berlin-Ouest.
Je n'ai pas lu Ce qu'il faut de nuit, aussi je ne sais pas si la finesse psychologique que j'ai trouvée ici est la marque de fabrique de Laurent Petitmangin. Toujours est-il que les personnages sont délicatement dessinés et qu'ils sont le point central du roman.
Le contexte historique, pourtant important, n'est qu'esquissé, et cela m'a un peu désarçonnée avant que je me concentre sur Gerd, écartelé entre deux femmes dans un monde où il faut choisir son camp, où l'entre-deux n'est pas une solution acceptable.
C'était une plaisante découverte de l'auteur, je lirais surement bientôt Ce qu'il faut de nuit.
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