L'absence de dialogue qui caractérise la relation de Zerocalcare avec son père est-elle une fatalité ? Connaît-il vraiment l'homme aux côtés duquel il a grandi, ne serait-ce qu'en partie, ses parents ayant divorcé alors qu'il était encore tout jeune ?
À quarante ans passés, lorsque son père lui propose de l'accompagner quelques jours à Merìn, son village natal dans les Dolomites, Zerocalcare appréhende ce tête-à-tête mais accepte. Les souvenirs d'enfance remontent alors à la surface tandis que les secrets de famille surgissent et qu'il découvre un autre visage de ses géniteurs, tout en questionnant son propre rapport à la parentalité, ou plutôt à la non-parentalité.
Affrontant les non-dits qui ont traversé les générations, Zerocalcare plonge dans le passé récent de l'Italie pour découvrir tout un pan de son histoire familiale remontant à la Première Guerre mondiale, tandis que les tensions opposant villes et campagnes s'exacerbent. Un retour aux racines à la fois bouleversant et caustique, dans lequel Zerocalcare témoigne avec franchise des tensions passées et présentes, mais aussi du lien indéfectible qui l'unit à son père tout autant qu'à sa mère, sans oublier d'ausculter ses propres travers.
Un album personnel : la vie, la famille, les silences, les incompréhensions...
Zerocalcare est un des bédéastes les plus connus d'Italie. Dans cet album autobiographique, il explore avec un bonne dose d'humour et d'autodérision son histoire familiale et notamment la relation père-fils.
À 40 ans, le voilà parti pour un petit voyage qui l'amène avec son paternel dans le village de ses ancêtres dans les Dolomites, village où l'accueil apparaît quelques peu hostile de la part de certains habitants. Car la montagne n'oublie pas...
Dans ce pavé en noir et blanc, passé et présent, souvenirs et questionnements, s'entrecroisent pour tenter de démêler les malaises existanciels de l'auteur et l'impact du poids du silence dans sa famille. Fidèle à lui même, l'auteur aborde également certains aspects sociétaux tels que les relations entre les hommes, la place des femmes, les décalages generationnels.
Graphiquement, on se délecte du trait de Zerocalcare, dynamique et expressif, en mode cartoonesque. Il continue une nouvelle fois d'explorer sa représentation du monde : animaux anthropomorphes et humains se côtoient ainsi que certains personnages issus des dessins animés.
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