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Comment vivre avec une bombe à retardement sous la peau ?« Laissez-vous faire deux secondes, fermez les yeux, imaginez qu´un jour on vous apprend une catastrophe. Pensez à une scène précise, une heure de la journée, une lumière, une ambiance. Quelle est la différence entre la minute juste avant et celle juste après ? Vous êtes assis dans le même fauteuil, buvant le même thé dans la même maison, vous vous mouvez dans le même corps, vous n´en souffrez pas plus que ce matin, pas moins non plus, tout est profondément familier, le soleil finit par décliner comme chaque jour, rien n´a donc changé. Et pourtant si.» Une fille passe un examen médical et paf, suspicion. Mais pas sûr. Elle a déjà connu d´autres tempêtes sous la peau, mais ce jour-là fini de rire. Pour savoir ce que lui réserve son destin, il va falloir attendre. Attendre, la vache. Attendre un nouvel examen qui confirmera la catastrophe, ou bien qui l´annulera. Dans quarante jours, la biologie tranchera. Ce livre est le journal, écrit à la première personne, de ce suspens existentiel, de ces quarante jours âpres et rugueux. La chronique d´un espoir fou, la rage et l´amour mêlés. Une enquête aussi, un pistolet sur la tempe, sur le pourquoi du comment, parce qu´il s´agit de trouver une issue, et fissa. Un récit aussi poignant qu´urgent sur l´attente et la solitude existentielle.
40 jours pour connaître les résultats d'un examen médical, récidive mortelle ou guérison, chaque chapitre correspond à un jour de ce compte à rebours macabre. L'auteur nous livre sous forme de journal ses pensées les plus intimes ou farfelues, dans un style, ou plutôt sans vraiment de style, c'est écrit comme ça vient, s'apparentant le plus souvent à un langage parlé ou pensé, passant d'une page à l'autre du coq à l'âne, dans un état de stress, d'incrédulité, retours en arrière sur une vie qui s'amenuise de page en page. Difficile à décrire, tous les sentiments sont de mise lors de cette lecture, sourire à l'évocation des "foufous", ces médecins ou charlatans qui peuplent son quotidien, empathie devant la détresse face à l'incompréhensible et l'inacceptable. J'ai passé plus de temps que d'habitude à lire ce roman, posé maintes fois et repris, il m'a manqué une intrigue, un suivi rationnel, mais la maladie est-elle rationnelle ? Entre rêves, hallucinations, flash back, j'ai tout de même été sensible à la beauté de certaines pages et à la sensibilité à fleur de peau.
"... Dans la maison, deux soleils. L'un gigote, sautille, pieds au mur, tête à l'envers, entrechats, grand écart, brindille à la parole rare et précise, décochant des flèches aiguisées, petit lapin Duracell duquel l'émotion sort par bourrasques, hurlements de rires ou pleurs stridents, hors de proportion compte tenu de son gabarit ..."
"... Une voisine pleure la mort de son chat, ha ha. Ce matin, elle s'et glissée chez moi pour raconter. Il est mort de vieillesse, pas de quoi être outré. La voilà inconsolable, et honteuse de l'être. Il se passe autour d'elle, ancienne prof qui chaque jour lit les journaux, des choses tellement plus graves. Même à son mari, elle n'ose pas dire l'ampleur de sa dévastation, sans parler de ses grands enfants. Sa fille trop intellectuelle pour s'intéresser à ce genre de détail à la con, son fils devenu, sans qu'elle puisse comprendre comment, un adulte cynique, portant sur le monde et les autres un regard glacé qu'il n'avait pas enfant. Alors la mort du chat, imaginez. Elle est totalement seule avec ce lourd chagrin idiot en travers de la poitrine.
De loin il paraît débile, mais de loin tout paraît débile. En se donnant le mal de s'approcher un peu, même sans goût pour les animaux, on comprend que ce petit chat c'était sa vie, sa poésie, la part d'enfance qui lui restait..."
Sans doute ce roman ne fera-t-il pas partie de mes coups de coeur, mais j'ai apprécié cette lecture.
Une petite tâche suspecte lors d'un examen de contrôle et le cancer qu'elle croyait vaincu refait surface dans la vie de la narratrice. Mais pourquoi envisager le pire? Après tout, c'est peut-être un simple virus. Commence alors la longue attente, 40 jours pour traiter le potentiel virus à grands coups d'antibiotiques, 40 jours de patience et d'angoisse, d'espoir et de courage, 40 jours pour savoir si la vie va continuer ou si la mort guette.
40 jours, c'est très long quand on attend un examen médical décisif. Pour conjurer l'attente, la peur ou le sort, Dorothée WERNER a entrepris de se confier sur le papier dans un journal intime, carnet de bord où les jours s'égrènent, presque semblables, tournés uniquement vers le "D-Day". Elle confie ses espoirs, ses moments de désespoir, son sentiment d'injustice. Elle se pose des questions, cherche la réponse dans son passé. Elle évoque ses errements vers les médecines douces, l'acupuncture, le magnétisme, etc., vaines tentatives de mettre toutes les chances de son côté.
Mais 40 jours, c'est long à lire aussi! Cela serait politiquement correct de dire que tout cela est touchant, poignant même, mais au final, c'est surtout grandiloquent et plombant. Le style lourd, les envolées lyriques, les métaphores alambiquées détournent le propos et au final on ne ressent rien, si ce n'est un léger ennui et l'envie d'en finir au plus vite avec cette prose qui souvent s'égare. Si l'on comprend bien que Dorothée WERNER ait ressenti l'envie d'exorciser l'angoisse par l'écriture, on comprend moins son désir d'être publiée. Son expérience profitera peut-être à ceux qui sont touchés par le cancer, mais rien n'est moins sûr. Après tout, dans la maladie, on est toujours seul...
Je rêve d’un roman avec un héros courageux, une belle qui tresse ses cheveux, un bateau sur les flots et des îles. Non, pas forcément des îles et un bateau, c’est trop facile. Cela pourrait se passer aussi bien entre deux tours d’une grande ville ou dans les rues pavées d’un petit village. Donc, je reprends, un héros et une femme amoureuse, intrépide, un peu capricieuse et qui fait tourner la tête de notre héros. Des seconds rôles drôles, un peu jaloux mais pas trop, une histoire familiale en toile de fond, bien-sûr, avec quelques beaux secrets cachés que l’on dévoile avec délectation. Un chat, oui un chat ou peut-être un animal un peu plus exotique si cela vous attire davantage. Mais, de grâce, pas de cancer, pas de maniaco-dépressive, de femme violée, d’enfant trucidé, de guerre entre blancs, noirs, verts ou jaunes. Pas de chambre glauque ou de camp d’internement. Pas d’ego démesuré ou de vengeance médiatique. Tout cela, on l’a déjà dans la vraie vie.
S’il vous plaît, un beau roman qui fasse rêver !
Difficile de parler de ce livre. Parce que l'on touche un sujet difficile, un peu tabou, un sujet qui embarrasse ceux d'en face, ceux qui sont en bonne santé et se plaignent des petits tracas de la vie. Que peut-il se passer dans la tête lorsqu'on se retrouve confrontée à une énième récidive de cancer ? Le mot n'est jamais prononcé. L'auteur écrit dans son journal l'attente de ses quarante jours qui la séparent du verdict fatal. Une chance sur deux, côté face c'est bénin, côté pile la tâche n'a pas disparu et c'est la lutte de nouveau.
Pendant quarante jours, elle nous entraîne dans la quête d'elle même.
" Sans doute peut-on faire tout dire au passé! Je le questionne comme je questionne tout, parce que chaque être humain est à la recherche d'une liturgie qui le délivre."
Elle dissèque son enfance à la recherche d'une culpabilité. Refus d'un corps , refus de s'intéresser à elle ce qui explique son métier d'aller s'intéresser à la souffrance des pays en guerre.
Elle tente aussi de trouver un équilibre, une force auprès de toutes les " médecins foufous" comme elle appelle les médecins taoïstes, magnétiseurs, adeptes de thérapies énergétiques et autres. Parce que les amis sont soit trop curieux, soit indifférents, soit mal à l'aise. La famille, on en parle mais elle reste floue comme pour la protéger d'une nouvelle guerre contre la maladie.
Si je comprends le fond du récit, la démarche de l'auteur, je ne suis pas sensible à la forme. En lisant les premières pages, il me semble que le style trop lyrique ne convient pas au sujet. Cette façon de sublimer, d'en faire un peu trop est peut-être un masque pour cacher le tragique de la situation. Ensuite, je me suis souvent perdue dans les méandres de ce passé qu'elle tente d'analyser. Là aussi, les pensées s'envolent parfois un peu trop loin en laissant s'émousser mon intérêt de lecteur.
Je regrette d'autant plus ce manque temporaire de maîtrise et ce sentiment de flou que certains passages sont effectivement percutants et poignants.
"Comparé à la hantise de faire souffrir alentour, mourir n'est pas grand chose."
" Auprès de tes camarades de hasard, tu seras dans tes bras impuissants le même désespoir. Tu observas, au cœur même du gâchis, refleurir l'envie de vivre, l'envie malgré tout, l'envie butée, débile, parfois salement bête et méchante, de voir l'été arriver et puis l'hiver d'après. L'amour qui s'entête jusqu'à l'absurde et les enfants qui continuent à naître, petits bras d'honneur jetés à la face du destin."
"Alors la mort du chat, imaginez. Elle est totalement seule avec ce lourd chagrin idiot en travers de la poitrine.
De loin il paraît débile, mais de loin tout paraît débile. En se donnant le mal de s'approcher un peu, même sans goût pour les animaux, on comprend que ce petit chat c'était sa vie, sa poésie, la part d'enfance qui lui restait."
Son récit traduit parfaitement les phases de doute et d'espoir qu'une telle attente peut générer mais ne tombe jamais dans le mélodrame ou l'apitoiement.
La narratrice de ce roman très sensible, poignant par le sujet qu'il aborde (la peur de la maladie et de la mort) attend patiemment les résultats d'un examen médical. En effet, après avoir combattu et gagné contre la maladie, l'auteure passe un examen supplémentaire. le résultat demande des analyses poussées et quarante jours d'attente. Des analyses qui seront un couperet. Au jeu pile ou face, elle gagne soit de retour la maladie soit la tranquillité. Elle a décidé de consigner ces quarante jours d'attente dans un journal.
Elle y confie ses angoisses, ses doutes, ses choix, ses décisions, ses sentiments et émotions. Elle s'interroge à plusieurs reprises, se met parfois en colère contre le destin, elle recherche l'origine, le pourquoi du comment...
Elle va même jusqu'à voir une magnétiseuse, un docteur chinois, ... Elle cherche par tous les moyens de mettre la chance de son côté
Le style est d'une grande originalité, à la fois plein d'humour et plein de poésie, à la fois parlé et très poétique, très imagé qui nous entraine dans les pérégrinations intimes de l'auteur.
La narratrice de ce roman attend patiemment les résultats d'un examen médical. A partir de cet instant, elle décide de commencer un journal intime...
Elle y confie ses angoisses, ses doutes, ses choix, ses décisions, ses sentiments et émotions. Elle s'interroge à plusieurs reprises, se met parfois en colère contre le destin, elle recherche l'origine, le pourquoi du comment...
Elle va même jusqu'à voir une magnétiseuse, un docteur chinois, ... Elle cherche par tous les moyens de mettre la chance de son côté !
Le style est très spécial. Il y a énormément de métaphores et de comparaisons. C'est un langage trop imagé à mon goût. C'est une lecture où il faut s'immerger totalement, se prendre au jeu de la réflexion et ne pas rechercher du suspense (car il n'y en a pas ...). J'ai eu l'impression de tourner en rond, de lire les mêmes passages à plusieurs reprises, des répétitions et des redites...
Je dois bien l'avouer je n'ai pas accroché au style de ce livre et pourtant je l'ai lu jusqu'au bout ! Ce n'est pas dans mes habitudes d'abandonner et je dois dire que j'avais tout de même envie de savoir la fin : si oui ou non l'examen était positif ou non. La réponse vient vraiment dans les dernières pages, je ne conseille donc pas à ceux qui ont l'habitude de commencer par la fin, de le faire cette fois ci, sinon pas la peine de l'ouvrir du tout !
Pendant ma lecture, je me suis souvent posé le question de l'authenticité de ce récit. La narratrice est-elle finalement l'auteure ? Après ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de faire une petite recherche sur ce livre. Et effectivement cette histoire est réelle. Alors après tous les points négatifs cités au début de cette chronique, je dois dire que j'ai relativisé ! J'avoue qu'attendre les résultats d'un examen médical important doit être très stressant et je comprends que certaine personne ait besoin d'écrire et de se livrer. Cependant, je dois dire que cela reste très personnel, voire intime et j'ai eu l'impression d'avoir un rôle de voyeuse...
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