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Je n'avais jamais vu une telle accumulation de marques dans un livre depuis "American Psycho".
Dénonciation du capitalisme aveugle et du paraître dans ce dernier, ils sont ici au service d'une sorte de banalité du quotidien.
Banalité qui ne cesse de s'affirmer dans des phrases simples, des notes dignes d'un SMS ou d'une conversation Messenger tapée à la va-vite ou avec flemme, et de micro-paragraphes qui s'apparentent à de l'absence de génie littéraire, à un naufrage textuel, à un rien astronomique.
C'est vide, banal, rien, zéro, nada. Passez votre chemin
Par où commencer ?
Rares sont les livres pour lesquels je lutte à continuer, rares sont ceux que j'abandonne...
Ici, j'ai failli me noyer à plusieurs reprises. J'ai trop souvent bu la tasse, j'ai parfois coulé et, arrivée à la dernière page, quel bonheur j'ai ressenti en sortant enfin de l'eau !
Vous l'aurez compris... Cette petite séance à la piscine avec Norbert ne m'a pas emballée du tout.
La narratrice approche de la soixantaine.
Et qui dit soixantaine, dit rides, vieillissement de la peau.
Trois fois par semaine, elle va donc à la piscine pour s'entretenir.
Elle nous parle de ses sites de rencontre, de ses amants.
Elle nous parle aussi de la sexualisation à outrance de la femme, du féminisme, du mouvement 《#MeToo》, du capitalisme, de l'immigration, de la retraite, etc.
Elle adore les parenthèses (inutiles).
Elle adore les 《Ouchn, ouchn》.
Elle parle, elle parle beaucoup.
Et ses pensées sont d'ailleurs quelque peu désordonnées.
Ce roman aurait pu fortement me plaire.
En effet, il aborde des sujets d'actualité et tente de faire passer un bon nombre de messages.
Mais ce fut, malheureusement, un flop pour moi...
Un roman court et drôle dont les chapitres s’enchaînent rapidement avec une certaine légèreté.
Le résumé sur la quatrième de couverture résume assez bien le livre.
La narratrice est une femme de 50 ans, dépendante au sexe. Elle raconte ouvertement sa vie, sans tabou, et notamment sa rencontre avec Norbert sur Meetic.
« Ma semaine s’organise en promenades, rangement, piscine, tchats sur les sites de rencontre. En un clic, je converse avec Norbert qui aime les félins. Aujourd’hui nous prolongeons l’échange dans un jardin public, puis il accepte de m’accompagner pour quelques longueurs de piscine. Le filtre de l’écran a disparu entre nous (je n’ai plus besoin du virtuel…). »
Le roman s’ouvre sur un dialogue entre elle et Norbert où ils s’interrogent sur le calcul de leur retraite. Elle imagine alors quel complément de retraite elle pourrait trouver : « je pourrais sous-louer mon chat à temps partiel et garder ceux des voisins ».
Trois fois par semaine elle va donc à la piscine pour conserver sa ligne, éviter de vieillir. Elle nous raconte un peu l’histoire du maillot de bain et du bikini.
« Dès que j’émerge du grand bassin, je me sens charmante (les gens ne le remarquent pas, mais je sais que je suis plus avenante qu’avant la phase nautique de la journée). L’apparence compte pour une femme, son bien-être et sa réussite. Si je suis jeune, que j’utilise Narta, on me remarquera beaucoup plus que si je suis vieille et transpirante. »
Elle parle de sexe, crument, et évoque tous ses amants. C’est une des raisons pour laquelle je ne l’aurais pas choisi de moi-même. Ce livre ne parle pas que de ça, elle aborde plein de sujets, comme les gilets jaunes, l’incendie de Notre-Dame, les migrants, les retraites de patrons du CAC40, le féminisme.
J’ai bien aimé cette radiographie à un instant T (2019) de la relation homme-femme. Il y a un côté sociologique sur les sites de rencontres. Norbert lui conseille de créer un profil masculin pour « observer les femmes de l’autre côté ». Elle crée donc son profil d’homme et se trouve assez vite déçue. Elle dit que les rendez-vous remplacent désormais les séances de psychanalyse. Quand elle rencontre un nouveau partenaire potentiel, il lui déballe toute sa vie.
Ce roman se lit facilement et très vite. J’ai ri souvent. Mais ce n’est pas un livre qui va rester dans ma mémoire de lectrice.
Merci aux éditions du Seuil pour l’envoi de ce livre dans le cadre de Masse critique.
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