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A bout de fuite est un roman tiré d'une des plus spectaculaires tueries de toute l'histoire criminelle américaine. En décembre 1957 et janvier 1958, dans un froid glacial, les états couverts de neige du Nebraska et du Wyoming furent le théatre de 11 crimes totalement gratuits perpétrés par Charles Starkweather, un éboueur de 19 ans et sa compagne, Caril Ann Fugate âgée seulement de 14 ans; parmi les victimes, entre autres, la mère, le beaupère
et la petite soeur de 2 ans et demi de Caril Ann.
Cette folie meurtrière stupéfia littéralement les Etats-Unis, au début pourtant à cette époque de leur passion pour 2 autres enfants de la rébellion, Elvis Presley et James Dean...
Quand ils furent finalement arrêtés sur une autoroute du Wyoming, le 29 janvier 1958, après une course poursuite ayant mobilisé 1200 policiers, Charles Starkweather se vanta de ce massacre en clamant qu'il les avait commis pour l'amour de Caril Ann.
Il passa sur la chaise électrique en juin 1959 ; elle fut condamnée à la prison à vie, mais libérée pour bonne conduite en 1977.
Dans son étonnant premier roman à donner des frissons, Liza Ward revient sur ces crimes et plonge le lecteur dans l'horreur de cet hiver 1957-58, par le biais d'une habile technique romanesque visant à démontrer que cette tragédie n'en a pas fini de hanter les générations à venir ; le roman est en effet narré à 3 voix, sur 3 époques, celle de l'hiver 57-58 avec son sillage de violence et de mort racontée par une Caril Ann Fugate rebelle, celle de 1964 par Susan fascinée par les événements et voisine d'une maison dont tous
les occupants, à l'exception du fils adolescent, Lowell Bowman, furent massacrés et celle de 1991 dominée par un Lowell Bowman devenu adulte, devenu galeriste new yorkais,
devenu aussi le mari de Susan mais refusant d'affronter son passé tragique et l'assassinat de ses parents.
En réalité, Lowell Bowman est la représentation fictive de Michael Ward, père de l'auteure, Liza Ward qui a donc perdu ses grands-parents dans cette tuerie.
Les amateurs de meurtre et de morbide uniquement seront déçus, les amateurs de grande littérature apprécieront, car Liza Ward, tout en ayant construit son roman dans ce territoire littéraire si incertain mais si riche entre fiction et réalité, autour de ces 11 assassinats, et tout en faisant preuve d'un sens élégant du réalisme qui a incité les critiques américains à la rapprocher à la fois de Truman Capote et de Richard Ford, propose une alternative à ces meurtres en série et à cette violence ; d'une écriture très pure, gracieuse, d'un style plus proche de la métonymie et de la litote que de l'hyperbole, elle se projette plus de 30 ans après cet hiver 57-58 dans une évocation du prix émotionnel à payer par quelqu'un comme Lowell Bowman (alias Michael Ward) pour dépasser l'horreur. Ce prix à payer, cette alternative, c'est l'apprentissage de l'amour qui permet de cautériser les plaies et rassembler les êtres séparés par la violence.
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