Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
"J'ai trente-trois ans, ça y est. A quarante ans et des poussières, mon corps sera hors jeu. Il me reste donc sept grosses années pour faire un enfant, soit quatre-vingt-neuf mois. Un chiffre minuscule. A peine deux mille sept cents jours. Que peut-on faire en deux mille sept cents jours ? Rien. J'en ai déjà mis cinq à construire trois meubles Ikea." Jeanne, célibataire, contrôleuse de train sur la ligne Paris-Auxerre, n'a qu'une obsession : devenir maman avant que le temps la rattrape. Elle a fait une croix sur le couple, il lui faut simplement un géniteur. Sa décision ne fait pas l'unanimité auprès de ses amis, et, même si parfois elle doute, elle est déterminée à surveiller son cycle, à provoquer les rencontres, à boire des potions magiques et à lever les jambes après chaque rapport, sait-on jamais.
Après ce premier roman, empreint d'humour et de tendresse, à la fois jubilatoire et émouvant, Caroline Michel pose la question des choix intimes dans une société conformiste. Une nouvelle voix de la littérature féminine, d'une spontanéité rafraîchissante, avec laquelle il faudra désormais compter.
Lechatquilit.e-monsite.com
89 mois de Caroline MICHEL
Jeanne a 33 ans. Elle désire un enfant avant ses quarante ans, soit 89 mois. Mais Jeanne est célibataire. Elle ne veut pas fonder un couple, juste trouver un homme qui lui fasse un enfant, au grand désespoir de sa mère.
Courbes de température et tests de grossesse en main, elle se met en quête du géniteur de sa fille (car ce sera une fille bien sûr et elle s'appellera Augustine).
Cela tourne à l’obsession.
De déception en déception, mois après mois, Jeanne aura - t - elle cet enfant avant l'échéance qu’elle s’est donné ?
Ce livre est léger et est un bon moment de lecture.
L’écriture est agréable et le texte est drôle.
J’ai passé un agréable moment dans ce livre, espérant, au fil des pages, qu’elle soit enfin enceinte, mais la vie réserve parfois des surprises...
Extraits :
Il me tend le sel en disant “Félix”. Je lui réponds que normalement un objet qu’ l’on prête s’appelle “revient”. Il esquisse un sourire tout maigre pour ne pas me vexer, parce que me blague est aussi drôle qu’un dimanche soir qui précède un lundi.
Boris raconte cela avec désolation mais ne semble pas abasourdi. Il a compris tout un tas de choses et veut fonder une famille, désormais. Il attend la bonne personne, il dit qu’il ne faut pas se précipiter, qu’il faut faire les choses bien. Tout ce que Léo voulait que j’entende.
Je me retourne les yeux grands ouverts et certainement luisants. Et je revois ce visage que j’ai perdu un matin de septembre, celui qui s’est décomposé, d’un coup d’un seul, qui a décidé de tout enterrer et qui a fait son sac en prenant soin de tout embarquer. Enfin, sauf mon désir d’enfant.
Alice pense que tu n’as rien demandé. Tu prends tellement vie que je suis persuadée que tu m’attends autant que je t’attends. Tu me réclames, je t’entends déjà. On cassera la gueule à tous les égoïstes, les vrais, ceux qui n’agissent que pour leur petit confort et oublient celui des autres.
Cohen trouve un dysfonctionnement dans mon petit corps en relisant le dossier, qu’il pointe du doigt un gros problème, me colle quinze examens et m’annonce que “tout s’explique”. J’aurais même été prête à entendre que je ne suis pas baisable. Mais non. Rien ne m’empêche de tomber enceinte. C’est trop lisse. Je le sens comme une phobique de l’abandon qui aurait aimé voir ses parents divorcer pour mieux comprendre son angoisse incessante d’être quittée.
Comme Julian est parti, comme il n’a pas emporté avec lui le désir d’enfant, alors Jeanne l’a gardé au plus profond d’elle-même et elle l’a décidé, cet enfant elle le fera seule, quitte à risquer sa vie. Elle a 33 ans et le compteur tourne, il lui reste 89 mois pour atteindre son but, pour réaliser son projet, son désir de grossesse, un beau bébé.
« Seule face au miroir pendant qu’il accueille une cliente, j’observe mon visage sous une lumière jaune. Il est plutôt ovale. Je ne me maquille jamais. Mes yeux sont tirés en amande, légèrement cernés. Mon nez est petit, rond. Il donne envie d’être pincé. Ma bouche est plutôt bien faite, mes lèvres sont roses. Mes cheveux châtains sont mouillés et tombent sur mes épaules. Je fixe cette image que me renvoie le miroir et je m’interroge. Est-ce que j’ai le visage d’une fille stérile ? D’une fille qui ne sera jamais maman ? D’une fille qui fera un bébé seul à trente-neuf ans ? Est-ce qu’il existe des visages de filles privées de maternité ? Naît-on avec ou l’attrape-t-on avec le temps ? Porte-t-on le visage de notre histoire ou est-ce notre histoire qui dessine notre visage ? Les vieilles filles naissent-elles le visage fatigué ? Les carriéristes, le visage carré ? Les malchanceux, le visage inquiet et les chanceux, le visage avenant ? Les angoissés ont-ils les pupilles qui bougent à toute allure et les gens heureux, les pupilles immobiles qui fixent le moment présent ? »
89 mois est un roman moderne dépeignant une femme qui l’est tout autant, un roman à l’écriture contemporaine, bourrée d’humour mais aussi de tendresse et d’émotion.
« Et puis je rêve d’un cabinet de médecin sans rendez-vous, vous débarquez le matin, il n’y a pas de queue, vous déposez un chèque, bonjour c’est pour quoi, pour une insémination, voici le catalogue, super, merci, je choisis ce monsieur, parfait très bon choix mademoiselle, cet homme roux est très demandé, allongez-vous, voilà c’est fait, la fécondation ne va pas tarder, faites un test dans dix jours, merci beaucoup, bisous, à bientôt. »
J’ai beaucoup apprécié la plume de Caroline Michel, un ton très actuel qui pourrait se ranger dans le chick-lit, mais attention, derrière cet humour décapant se cache une véritable question de société : Faire un enfant seule, est-ce mal ? Est-ce moral ? Est-ce égoïste ?
Le compteur tourne, l’épée de Damoclès menace les ovaires de Jeanne. Beaucoup d’entre nous pourront s’identifier. Car il faut l’avouer, si tu as entre 30 et 40 ans, que tu es une femme et que tu n’as pas d’enfant, tu dois souvent faire face aux réflexions et aux questionnements de ton entourage, voire même de ceux qui ne te connaissent ni d’Eve ni d’Adam mais avec qui tu discutes depuis au moins trois minutes.
« C’est vrai, je vais faire un bébé dans le dos de quelqu’un. Un coup bas qui pèsera lourd, un coup bas que j’irai déclarer à la mairie, qui aura un numéro de Sécurité sociale et un carnet de santé, que j’inscrirai à la crèche et qui fera de grandes études. »
Ce roman traite en légèreté de la pression de la société que subissent les femmes sans enfant, de leurs doutes, de leurs peurs, mais met parallèlement en exergue la liberté des femmes modernes.
L’écriture rythmée et les chapitres plutôt courts nous font dévorer les pages. De mon côté, en quelques heures, le roman était bouclé. Un véritable page-turner.
La fin est plutôt mystérieuse, à se demander s’il y aura une suite. En attendant, notre esprit vagabonde entre deux chemins que pourrait emprunter Jeanne.
Je conseille vivement ce roman à toutes celles qui souhaitent une lecture légère qui leur mettra le sourire aux lèvres, mais non dénuée de sentiments et d’émotion pour autant. Un style de jeune auteur contemporain comme on les aime.
« Je touche mon ventre en rentrant chez moi. J’espère que mon col est accueillant. Que tous les panneaux routiers sont en service. J’aimerais que mes ovules vivent longtemps, très longtemps, deux jours c’est peu. Il faudrait que mes ovules débarquent de chaque côté et s’installent pour la semaine, qu’ils prennent un bon bouquin, un bon verre, qu’ils patientent tranquillement et respirent à fond pour assurer leur survie. Je voudrais qu’ils ne meurent jamais, ne s’éteignent pas et que ma muqueuse utérine soit toujours très épaisse, une grosse muqueuse utérine disposée à accueillir un embryon, une muqueuse utérine chaleureuse, polie et douillette, qui ouvre grand sa porte, offre à boire et à bouffer et met une petite musique d’ambiance pour que son invité se sente parfaitement bien.
Une muqueuse utérine un peu feng shui. »
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2016/06/02/lecture-89-mois-de-caroline-michel/
Tout d'abord merci à Babélio pour l'envoi de ce livre.
Jeanne a 33 ans et elle voit son horloge biologique tournée. Elle n'a toujours pas d'enfant malgré ce désir intense d'en avoir un. Mais le hic, elle n'a pas d'homme dans sa vie. Julian l'homme avec qui elle avait projeté d'avoir un enfant il y a quelques années auparavant la laisser tomber sans explication.
Jeanne va se lancer dans l'aventure d'avoir un bébé toute seule (oui comme la chanson). Elle nous livre au fil des pages ses envies, le choix de ses partenaires dont elle va se servir juste pour arriver à ses fins, des histoires sans lendemain, elle nous parle comme si elle parlait à ce futur enfant .
Autour d'elle ses amis certains le courage d'autres ne comprennent pas comment on peut faire pour vouloir un enfant qui n'aura pas de père. Malgré tout Jeanne va tout tenter relations sexuelles, insémination artificielle... Jeanne prend des risques puisqu'elle couche sans se protéger (rappelons le que ce n'est pas un exemple à suivre sortons couvert !!!!).
Elle va passer par différent stade tel que l'envie, le doute, les interrogations.. On vit l'aventure de Jeanne au fil des pages. Jusqu'au moment où Julian réapparaît célibataire mais papa (il a eu une compagne entre temps avec qui il a eu un enfant) et la .....
Je ne vous en dit pas plus pour savoir il faut lire ce livre qui est très bien écrit, frais, dans l'air du temps puisque beaucoup de femmes sont dans le même cas.
Un livre qui nous mène vers le questionnement et l'envie de voir Jeanne réussir sa longue aventure.
J’ai lu ce roman par curiosité mais je dois avouer que j’étais plutôt sur la réserve… Mais si j’étais sceptique avant ma lecture, ce fut finalement une agréable surprise. Je suis très loin des idées et des envies de Jeanne et j’avais peur de tomber sur un personnage très obtus sur la question. Mais tous les avis trouvent leur porte-parole dans ce roman : il y a l’amie catastrophée qui va essayer de la dissuader avec tous les arguments possibles, l’amie enthousiaste et complice qui l’accompagnera dans ses démarches, les proches plus réservés mais présents quand même pour la conseiller dans les moments de doute, les personnes choquées par ce projet ou admiratives de son courage… Jeanne elle-même se posera beaucoup de questions, doutera et se remettra en cause. Cela montre bien que le sujet est délicat et qu’il soulève beaucoup de questions. Le thème est vraiment d’actualité et j’ai trouvé qu’il était traité de façon intelligente et intéressante. Je pense que ce roman peut trouver un large public en raison de sa thématique mais aussi grâce à l’écriture légère et fluide de Caroline Michel. Certains choix de Jeanne peuvent être (sont…) choquants mais c’est un personnage drôle et attachant, comme quasiment tous les personnages du roman. Alors malgré cela et même si l’on n’adhère pas à son projet, on lit ces péripéties avec plaisir.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement