" ici, les premières heures du matin arrivent subrepticement.
Au cadran écaillé de la pendule murale, il est minuit moins une, puis il est minuit, puis on voit la grande aiguille avancer et entrer d'une saccade dans la nouvelle journée. les heures de la matinée ont commencé mais personne ne s'en est aperçu. dans les gobelets de carton, le vieux café a le même goût que trente secondes plus tôt, le crépitement des machines à écrire continue sur le même rythme irrégulier, au fond de la pièce, un ivrogne hurle que le monde est plein de brutalité et la fumée des cigarettes monte vers le cadran de la pendule oú, dans l'indifférence générale, le jour passé est déjà mort depuis deux minutes.
Le téléphone sonne. les hommes qui se trouvent dans la pièce sont les rouages d'une machine fatiguée, un peu usée, aussi fanée que la pièce elle-même. ils se consacrent à une tâche vieille comme le monde. ils font respecter la loi. selon l'ivrogne, qui continue de déverser des flots d'épithètes, ce sont des ordures de flics. le téléphone continue de sonner. " ils sont tous là, carella, meyer meyer, bert kling, cotton hawes, arthur brown et les autres, dans ce quatrième volume de l'édition complète du 81e district.
Derrière eux, l'ombre d'isola menace, repousse, attire, ensorcèle tous ceux que captive la grande oeuvre d'ed mcbain.
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