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Casablanca, 1955. Après une fête, Georges raccompagne une jeune femme chez elle. Il aimerait que les choses n'en restent pas là et quand la fille refuse ses avances, tout bascule. Mais, en cette année où le Maroc connait les dernières heures du protectorat français, une blanche victime d'un blanc, cela ne sert les intérêts de personne. Et si l'on cachait la responsabilité de Georges ? Si à sa place, on accusait ce groupe d'arabes qui vit proche des lieux du crime ? Il n'en faut pas plus à Casablanca pour s'embraser, tandis que Georges prend goût aux crimes impunis et que d'autres cherchent à tout prix à faire regner un semblant d'ordre.
Dans un Maroc chauffé à blanc et pétri de racisme ordinaire, 55 de fièvre est un polar addictif où la traque d'un homme sombrant dans la folie se mêle aux ambitions politiques de ceux qui préférent le pouvoir à la justice.
On a tous une raison différente d’aimer un roman.
Ça peut être la plume de l’auteur, l’histoire qui est racontée, les personnages qui y prennent vie.
Parfois, c’est d’abord une histoire de lieu, quelque chose qui renvoie des images tapies en vous.
Quand j’ai lu la 4ème de couverture de ce roman j’ai été irrésistiblement attirée, pour des raisons très personnelles.
Nous sommes à Casablanca, au Maroc, en 1955. La France a depuis plusieurs années « colonisé » le pays. Les Français dirigent la plupart des grandes entreprises du pays, vivent dans les plus luxueuses villas dans des quartiers en périphérie de la ville comme Anfa.
Je suis née là-bas, des années après la période pendant laquelle se situe ce roman.
L’auteur a fait remonter en moi des images, des couleurs, des parfums mais aussi des mots que je n’avais plus entendus depuis de nombreuses années.
L’ambiance et les comportements relatés dans ce roman sont une photo d’une parfaite netteté de ce qu’étaient les relations entre Français et Marocains avant l’indépendance (dans les années 70).
Certains pourront être choqués par certains dialogues mais qu’il faut laisser dans leur contexte et leur époque. Malheureusement, les insultes, les humiliations, tout cela a vraiment existé.
Leur regard était confiant. Ils ne comprenaient pas le français, ignoraient la signification de mots comme bicots, ratons ou assassins. En revanche ils savaient qu’ils n’avaient rien à craindre de mots comme Ils vien-nent jus-que dans nos bras E-gor-ger nos fils nos com-pa-gnes Aux arrrr-mes ci-toy-ens ! Ils connaissaient bien ces mots-là. Ils les aimaient.
Alors, quand l’auteur nous présente l’histoire de Georges, un Français parmi les riches de la ville, qui viole Gin, la fiancée de Manu, il n’est pas surprenant que la police française se laisse manipuler par les « puissants » et fasse porter le chapeau aux arabes, au risque de provoquer des bains de sang.
J’aurais pu n’être happée que par ce décor que je connais si bien. Ce n’est pas le cas. Le scénario m’a aussi conquise, tout comme le style qui arrive à recréer toute une époque dans un lieu décrit avec beauté.
Les personnages sont pour certains parfaitement détestables, à l’image de Georges. D’autres sont touchants, d’autres encore ont ce reste de conscience qui en fait des hommes biens et parmi ceux-là Manu et le policier Gonzalès qui refuse de voir des innocents accusés à la place d’un fils à maman riche et dangereux.
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