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Un réel témoignage de la science vue au XIXème siècle. Dans De la Terre à la Lune Jules Verne propose un premier voyage vers la Lune et anticipe les premiers engouements de la conquête spatiale. Il propose l’utilisation d’un canon afin d’effectuer ce voyage et la construction de celui-ci prend presque autant de temps que le voyage en lui-même. Car Jules Verne aime nourrir son récit de détails techniques permettant un certain réalisme qui convaincra le lecteur. Il réunit trois personnages désireux de vivre cette aventure et les embarque dans une exploration spatiale dont l’inconnu et l’imprévu restent omniprésent.
Ce récit pose les bases de la science-fiction et témoigne des premiers expérimentations envers un tel voyage. On y découvre tout ce que les hommes de l’époque savaient sur l’espace et la Lune, on y apprend beaucoup et on regrette aussi cette vision utopique que nous propose Jules Verne. Car dans ce monde où se déroule le premier voyage spatial, l’humanité est unie, solidaire, égale. Tout le monde participe et tout le monde s’y intéresse. Par cette vision de l’homme, Jules Verne se place comme un écrivain visionnaire, qui sait anticiper sans forcément faire de l’anticipation son objectif premier. La littérature de la science-fiction lui doit beaucoup et la science également.
Ce récit sait transporter son lecteur, l’instruire, le tenir en haleine et le placer tel un reporter de cette aventure. Les personnages ne cessent de garder une certaine ironie, une légèreté qui rend le voyage d’autant plus plaisant. Car chez Jules Verne tout est très optimiste et tout se passe comme prévus, ou du moins, tout se termine comme il faut. Il n’y a pas de très grandes surprises mais ce récit reste tout de même très novateur et toujours aussi intéressants, 150 ans plus tard, un pied posé sur la Lune.
Un roman très agréable à lire malgré une large part scientifique
Ce livre est une nouvelle fois une lecture commune avec Anne Sophie du blog A la découverte des livres. Mais il rentre également dans le cadre du challenge Les Voyages extraordinaires de Jules Verne dont Anne Sophie a eu l’idée et que nous avons créé ensemble il y a quelques jours.
Aux Etats-Unis, pendant la Guerre de Sécession, le Gun-Club est créé à Baltimore. Constitué d’artilleurs et de militaires, il a pour but de perfectionner encore et toujours les canons afin de faire le plus de victimes possibles. A la fin de la guerre, le club a perdu tout son intérêt. Jusqu’au jour où le président de ce club propose à ses membres un défi de taille : concevoir et fabriquer un canon capable d’envoyer un projectile sur la Lune.
A partir de là, c’est une gigantesque course contre la montre. Ils n’ont qu’un an et deux mois pour mettre leur projet à exécution sous peine de devoir attendre plus de dix-huit ans supplémentaires avant que les conditions favorables à la réussite de cette entreprise ne soient à nouveau réunies. C’est un délai assez court pour lever les fonds, trouver un site adapté, construire le canon et acheminer sur place tous les éléments nécessaires à cette expérience.
Certains chapitres sont très scientifiques, mais compréhensibles pour la plupart. C’est la magie de Jules Verne. Que l’on ait la fibre scientifique ou pas, soit on aime son style, soit on ne le supporte pas. Me concernant, je l’adore. Il n’y a qu’un chapitre qui ressemblait trop à une succession de données financières qui m’a un peu ennuyé.
Les personnages sont fort sympathiques et, pour certains, très extravagants. Notamment Michel Ardan qui est un sacré casse-cou. C’est un Français qui se propose pour faire le voyage dans le projectile. C’est un protagoniste rêveur, mais avec un excellent sens de la répartie et qui ne se laisse pas impressionner par ceux qui veulent prouver qu’il est complètement fou.
L’histoire se termine avec beaucoup de suspense et laisse déjà entrevoir la suite. "Autour de la Lune" sera donc très probablement le prochain roman de ce visionnaire que je lirais.
Je n’ai pas vraiment l’habitude de mettre des citations dans mes chroniques, mais là je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous un passage qui m’a fait sourire : « Le canon Rodman, qui portait à sept milles un boulet pesant une demi-tonne, aurait facilement renversé cent cinquante chevaux et trois cents hommes. Il fut même question au Gun-Club d’en faire une épreuve solennelle. Mais, si les chevaux consentirent à tenter l’expérience, les hommes firent malheureusement défaut. »
Un livre d'anticipation surprenant par les aspects techniques, mais notre génération aura du mal à rêver.
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