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[Finalistes Défi d'écriture] « Ça mérite une correction, ou comment rater ses examens en 20 leçons »

C'est à vous de voter pour votre texte favori, on compte sur vous !

[Finalistes Défi d'écriture]  « Ça mérite une correction, ou comment rater ses examens en 20 leçons »

Il y a quelques jours, nous vous proposions un défi d'écriture autour des questions philo du BAC, quelques courageux ont tenté de repasser leur épreuve avec nous !

Yoram Leker lui-même s'est pris au jeu, découvrez sa réponse :

Juin 2007 S : Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ?

Difficile à dire.

Prenez mon cousin. Sa femme l’a quitté au lendemain d’une banqueroute frauduleuse. Il a été condamné à 100 000 € d’amende et son appartement vient d’être saisi.

Je suis tombée sur lui dimanche dernier dans le métro. Il faisait la manche à Bonne-Nouvelle dans le couloir des correspondances, au niveau du virage.

Je lui ai proposé mon aide mais il m’a simplement remerciée en ajoutant dans un soupir qu’il n’avait plus besoin ni même envie de rien.

­

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Eh bien tout simplement parce que le désir de Thomas se trouve à cet instant en totale adéquation avec sa réalité : il ne veut plus rien et il faut bien admettre que c’est précisément ce qu’il a.

Son désir pourra-t-il pour autant se satisfaire de cette réalité ? Rien n’est moins sûr.

Oscar Wilde l’affirmait : « il y a deux tragédies dans la vie : l’une est de ne pas satisfaire son désir et l’autre de le satisfaire ».

Moi ça fait longtemps que je relève de la tragédie numéro 1, je n’ai même pas une robe décente à me mettre sur le dos. Quant à Thomas, son désir est tombé à zéro. Personnellement, j’appelle ça une dépression mais il faut bien reconnaître que la formule d’Oscar Wilde colle parfaitement là aussi.

En d’autres termes : ramenez votre désir à néant, il se satisfera sans doute de la réalité. Mais si vous voulez mon avis, il sera bien le seul et vous, en attendant, vous restez dans le pétrin.

 

Bien ! Laissons maintenant mon cousin de côté et abordons un cas diamétralement opposé. Leonhard Euler était un mathématicien frustré, mais ne voyez dans cette appréciation aucune allusion à sa vie sexuelle. D’autant qu’on ne sait rien ou presque de son épouse, Madame Euler, sans doute une femme dévouée. Le seul portrait que l’on ait gardé d’elle la montre plutôt affriolante mais aucune biographie sérieuse n’explore la question de la libido du couple, outre que ce n’est pas le point que je voulais développer.

Non ! L’insatisfaction d’Euler avait trait aux nombres premiers : aussi bizarre que cela puisse paraître, il les trouvait insuffisants. Pourtant, me direz-vous, il y en a vraiment beaucoup. Sans doute, mais manifestement, ce n’était pas encore assez pour le savant suisse. Eh bien vous savez ce qu’il a fait, Euler ? Plutôt que de se dire que le deuxième degré c’est déjà bien pour une équation, il a conçu les nombres complexes, calibrant la réalité sur son désir.

Il est vrai que peu de temps après, sans doute sous l’effet d’une décompensation psychique, il s’est mis à croire dur comme fer en l’inerrance biblique. Pour faire simple, c’est des mecs qui pensent que tout ce qui est écrit dans la Bible est à prendre au pied de la lettre. Dans la foulée, il a balancé à Diderot son fameux : « Monsieur, (a+bn)/n=x ; donc Dieu existe, répondez ! » N’ayant pas le sens de la répartie, le philosophe écrivit Regrets sur ma vieille robe de chambre, un essai sans le moindre rapport avec notre sujet. Si j’en parle, c’est uniquement parce que je trouve sidérant qu’un type comme Diderot, avec sa gloire du dictionnaire et tout ça, ait pu en arriver à regretter une vieille robe de chambre et plus encore à bâtir un essai autour d’un tel sujet. J’aimerais bien avoir ce genre de problèmes, mais j’approche les 4000 signes et il est temps de conclure.

 

Qu’est-ce que je veux dire ? Eh bien tout simplement qu’en hissant la réalité au niveau de ses désirs on parvient à un certain niveau d’autosatisfaction, même s’il frise l’arrogance au point de vous rendre antipathique. J’ajouterais qu’à supposer que le couple Euler ait effectivement connu des disfonctionnements, à la place des biographes c’est plutôt de ce côté que j’irais chercher.

En clair, qu’on abaisse son désir ou qu’on relève la réalité, la réponse est oui. Le désir peut s’en satisfaire, de la réalité, mais franchement, il vaut mieux qu’il n’y parvienne pas.

Merci à tous pour votre participation. Un jury, composé de représentants de lecteurs.com et de la maison d’édition Les Belles Lettres a sélectionné les cinq finalistes qui gagneront chacun un exemplaire de "Ça mérite une correction ou comment rater ses examens en 20 leçons » de Yoram Leker, paru aux éditions Les Belles Lettres.

Nos finalistes sont : Caroline Jauneau  ; Caroline Januel  ; Brice Reiter  ; Thomas LAIGLE et Prune Thiry.

Jusqu’au 20 juillet, la communauté des lecteurs a voté en ligne pour élire son texte préféré.

 

Bravo à  Brice Reiter, le vainqueur de ce défi avec 47 votes.

Encore Bravo à tous, toutes nos félicitations pour votre imagination et votre participation !

 

En plus de l’ouvrage de Yoram Leker, le vainqueur du prix du public recevra :

 

Participez au concours membre du jury d’écriture Cinéma pour Tous !

Le jeu est terminé

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Publications

  • Pascale Thiry le 20/07/2016 à 21h28

    Prune , j'ai adoré ton texte , bravo miss

  • Jeanne Bombled le 20/07/2016 à 17h50

    on croit en toi prune.. des bisous

  • D.Bouin le 20/07/2016 à 10h00

    bien tourné et amusant

  • Monic CHATAIGNER le 20/07/2016 à 09h47

    Le désir n'est sans doute qu'une flamme ephemere

  • Caroline Jauneau le 01/07/2016 à 23h17

    Désir, desidero, desiderata, desideratio, desideratus... « commencez toujours par définir les termes à partir de leur étymologie » nous a rabâché à longueur d'année notre prof de philo. Plus facile à dire qu'à faire, car le désir nous rend parfois tellement fou qu'il nous en fait perdre notre latin. Avoir l'occasion de dîner en tête à tête avec l'homme le plus sexy du monde dont la simple vision de son fessier vous fait frôler la syncope ; pouvoir s'acheter le dernier sac Louis Vuitton en narguant d'un air supérieur toutes les autres femmes et par la même occasion renforcer son pouvoir de séduction auprès de l'homme le plus sexy du monde ; faire de son boss un esclave en lui faisant avaler un à un les dossiers qu'il vous impose tout en savourant votre toute puissance de le voir attacher, à genoux, pendant que vous le cravacher jusqu'à ce qu'il vous supplie d'arrêter ; dire merde au complexe d'Oedipe une bonne fois pour toute et s'envoyer en l'air avec votre séduisant psychanalyste à quatre pattes sur le divan tout en observant d'un sourire narquois la statuette freudienne vous faisant face. Si telle était la réalité il va de soit que mon désir en serait comblé ! Mais malheureusement telle n'est pas le cas...

    Le réel c'est moi, cette jeune femme de 20 ans, repassant son Bac pour la seconde fois après avoir échoué une première fois et redoublé ma seconde. Le réel c'est aussi le décès de mon père, la rupture avec Bastien, l'acné récidivant et mon échec au permis de conduire. Il est donc aisé de constater qu'entre mes désirs et le réel il y'a un gouffre infranchissable. Dès lors le désir ne serait-il pas que pur fantasme, rêveries fantasques et inatteignables ? Et du même coup le désir ne nous rend-il pas toujours insatisfait de notre vie présente ? Ne serions-nous pas tous atteint d'une forme de bovarysme intraitable nous laissant en permanence dans un état d'insatisfaction nous faisant désirer toujours plus et du même coup souffrir toujours plus ? Le désir est par essence toujours manque de quelque chose, toujours fuite en avant, toujours insatisfait du passé, incapable de vivre dans le présent et regardant avidement vers l'avenir voulant tout dévorer sur son passage un peu à l'image du petit cousin Victor qui même après avoir englouti 1 kilo de bonbons ne semble toujours pas comblé.

    Arthur Schopenhauer le plus grand pessimiste que l'histoire de la philosophie ait jamais connue, disait à ce propos que l'homme ressemble à « Ixion attaché sur une roue qui ne cesse de tourner ; aux Danaïdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau, à Tantale éternellement altéré », le désir est infini, éternellement insatisfait, car une fois notre désir comblé fait immédiatement suite à celui-ci un nouveau désir, l'homme ressent de fait perpétuellement le manque et la souffrance de ne pas pouvoir le combler suffisamment longtemps pour pouvoir jouir de l'existence. Le désir en tant que privation demeure toujours une souffrance et ne peut dès lors se satisfaire du réel. Mais après tout qu'est ce que le réel s'il n'est autre que ma représentation personnelle et subjective ? Et si le réel est ma représentation pourquoi ne pas en faire ce que je veux ? Il me suffit alors de décréter que mon vieux sac à dos Eastpack est en fait un splendide sac Louis Vuitton et qu'à la sortie de l'épreuve de philosophie l'homme le plus sexy du monde m'attend dans une magnifique Ferrari pour m'emmener au Ritz et passer une Nuit de folie. Après tout qui a déjà douté une seule seconde que le psychotique se persuadant d'être Napoléon n'était pas heureux ? Puisque le désir (à savoir la libido selon Freud) du psychotique au lieu d'être projeté sur un objet extérieur, comme chez nous autres malheureux êtres frustrés par la vie, se tourne vers le moi, tout désir inconscient se matérialise alors en délire et quoi de plus génial que de se persuader d'être une super star ?


    Alors oui le désir peut se satisfaire du réel à la seule condition... d'être fou !

  • Thomas LAIGLE le 25/06/2016 à 12h43

    Le désir remonte à la plus haute antiquité. Comme la femme, qui en est le plus souvent l’obscur objet. De tous temps les hommes

    « De tous temps les hommes »… Ça alors, quelle surprise, comme c’est original... Vous cochez mentalement pour la 8e fois la case correspondante de votre Bingo des corrections du Bac avant de reprendre en soupirant la correction de cette copie.

    De tous temps les hommes ont été mus

    Mus ? Mûs ? Muts ? Surprise par cette forme inhabituelle, particulièrement dans une copie du bac, et encore plus particulièrement dans une copie du bac attaquant sans complexe par un monumental detoustempsleszommes, vous vérifiez mollement son exactitude sur internet. Le conjugueur du site du Figaro confirme, on écrit bien «­ ils sont mus­ ». Comme «­ émus­ ».

    mus par leur désir. Un désir d’obtenir des choses qu’ils n’avaient pas, d’accomplir leurs rêves les plus fous, qui les a poussés à descendre de leurs arbres, voler les femmes des autres tribus, construire des pyramides ou voter François Hollande.

    L’inanité de ces premières lignes vous fait lever les yeux, que vous rebaissez rapidement à la vue des copies à corriger s’amoncelant autour de vous. Dehors, l’air vibre sous le soleil de juin et se déverse lentement en épaisses nappes de chaleur par la fenêtre de votre bureau. Vous contemplez sous la table la façon dont les rayons de soleil, ajourés par les lattes des volets, ornent vos pieds nus d’éphémères bijoux dorés. Vous iriez bien repiquer une tête dans la piscine, mais les notes sont à saisir dans LOTANET avant demain. Un léger sentiment de découragement vous gagne. Vous reprenez.

    De sorte qu’on peut dans un premier temps, ainsi que nous allons le voir et ce sera la thèse de cette dissertation, considérer le désir comme le point de départ, l’impulsion première de l’évolution de l’homme, et plus généralement de la vie voire même de la création du monde et donc de la réalité sous la forme que nous lui connaissons dans toute son ondoyante diversité, car Dieu lui-même a bien dû commencer par désirer notre monde tel qu’il est, avec ses myosotis, ses femmes au regard brûlant et ses arrêts de bus JC Decaux, pour se décider à le créer, et ce afin de combler un vide, vide dont la nature nous est inconnue puisque ce vide existait avant la création du monde, enfin, dans la mesure où l’on peut dire qu’un vide existe – ou qu’une absence était présente – ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, mais en même temps s’il est une époque particulièrement paradoxale, c’est assurément celle qui précède l’existence de notre monde et dont il est fort difficile de percer les mystères. On voit par là que Dieu n’était pas aussi parfait qu’on le dit tous les jours et dans les textes sacrés, et que donc la réalité divine n’est pas franchement satisfaisante par rapport à la façon dont les croyants l’imaginent, et inversement. Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres – même s’il s’agit de Dieu qui n’est certes pas le premier venu – et nous en verrons d’autres – des exemples, pas des premiers, seconds ou même troisièmes venus – dans le développement de cette dissertation, mais arrêtons-nous là pour l’instant car il est plus que temps de passer à la présentation de l’antithèse, puis de la thèse qui structurent notre réflexion, comme vous allez bientôt vous en apercevoir.

    À ce moment de votre lecture, vous réalisez dans un sursaut n’avoir absolument rien compris ni retenu des phrases précédentes. Vous reprenez quelques lignes plus haut, avec le vague espoir de repêcher un embryon de problématique noyé dans cette logorrhée introductive.

    De sorte qu’on peut dans un premier temps, ainsi que nous allons le voir et ce sera la thèse de cette dissertation, considérer le désir comme le point de départ, l’impulsion première de l’évolution de l’homme, et plus généralement de la vie, voire même de la création du monde et donc de la réalité telle que nous la connaissons dans toute son ondoyante diversité, car Dieu lui-même a commencé par désirer notre monde tel qu’il est, avec ses myosotis, ses femmes au regard brûlant

    Au milieu du chaos argumentatif qui règne dans le paragraphe, vous butez sur cette phrase.

    car Dieu lui-même a commencé par désirer notre monde tel qu’il est, avec ses myosotis, ses femmes au regard brûlant

    désirer notre monde tel qu’il est, avec ses myosotis, ses femmes au regard brûlant

    ses femmes au regard brûlant

    Décidément, vous n’y arrivez pas. Un courant d’air frais venu du ventilateur soudainement repassé en mode pivotant vous sort de votre hébétude. Vous vous levez et vous dirigez vers la cuisine, à la recherche d’un tube d’aspirine. La fraîcheur du carrelage vous apaise, l’espace d’un instant.

    Vous ouvrez machinalement le frigo. À défaut d’aspirine, un grand verre de Martini fera l’affaire.

    « Le désir peut-il se satisfaire de la réalité »… Mais quelle sombre buse a bien pu proposer un tel sujet ? Quelle commission pédago-diafoiro-ministérielle, quelle conjuration de lobotomisés du bulbe a décidé de faire ainsi plancher des hordes d’adolescents boutonneux incapables d’articuler logiquement trois phrases ? Comment peut-on laisser ces demeurés déverser à longueur de copies des mètres cubes de poncifs, des torrents d’approximation, des raz de marée d’inepties ?

    De retour vers votre bureau, vous jetez un œil à votre reflet dans la psyché ovale appuyée contre le mur du fond, à l’ombre. De la pièce d’à côté vous parvient la rengaine assourdie et monotone de commentateurs sportifs s’enthousiasmant pour une quelconque équipe de l’Euro, la France probablement. Les cris de la foule sont entrecoupés par les ronflements de votre mari, en short et maillot de foot, assoupi sur le canapé du salon. Il a posé ses pieds sur la table basse, vous en êtes sûre. Ses gros orteils bien en évidence, velus, aux ongles épais, débordent de ses tongs. Ces derniers temps, même lorsque vous le regardez dans les yeux, vous ne voyez que ses orteils.

    Progressivement, la rumeur venue du poste enfle et s’emballe, entraînant avec elle les commentateurs hystériques. Le but est proche, des cris sourds jaillissent des maisons avoisinantes, le quartier tout entier vibre et gronde à l’unisson, même les ronflements de votre mari s’accélèrent et se font plus bruyants…

    Et puis plus rien. Plus un bruit, à part le crissement de l’été, dehors, et les glaçons qui tintent dans votre verre. Votre reflet vous fixe.

    ... Ai-je le regard brûlant ?

    Vous êtes revenue vous asseoir. Une gouttelette de sueur perle à votre lèvre supérieure. Penchée sur cette copie, vous replacez sans y penser une mèche derrière votre oreille. Votre chevelure encore humide emplit par boucles successives la cambrure de votre dos. Elle exhale une légère odeur de chlore, à laquelle se mêle un océan de parfums anciens et capiteux.

    Enfermé dans ce triste réfectoire transformé en salle d’examen, je vogue jusqu’à vous.

    Vous êtes belle je le sais
    Je vous vois je vous sens je ferme les yeux et je le sais
    Les autres autour de moi s’estompent et disparaissent
    Les filles autour de moi
    Les filles
    Qui tétonnent haut et fier leur ignorance
    Qui snapchattent et candy crachent
    Regards absents plastiques imperméables
    Les filles s’estompent et disparaissent

    Les yeux fermés je déchiffre votre corps qui se déploie immense
    Et se tend comme une voile au vent
    O l’ample balancement de votre corps
    Creux et vagues en rythme roule et danse
    Je tangue parmi les dunes en mouvement

    Le monde entier dans votre main s’endort
    Sous la mienne votre corps immense se déploie
    Oasis
    Infiniment sensuelle
    Au pli de votre corps l’onde de l’oubli nectar de l’insouciance
    Au pli de votre corps je bois

    Mes mots se lovent au creux de vos hanches
    Et mes phrases s’enroulent le long de vos bras
    Et mon âme embrasée danse autour de vos branches
    Je mords les fruits à même l’arbre qui ploie

    Le désir sans cesse lèche vos falaises
    Me mêle à vous comme à de la glaise
    Sentez
    Un rêve n’est pas moins réel que la terre sous nos pieds
    Et la marque qu’il imprime en nous un hiéroglyphe d’éternité

    Votre verre est vide depuis longtemps, votre mari dort toujours. Vous continuez à lire les yeux fermés.

    Que fais-tu ?

    Je rêve, c’est vrai.
    Je rends ma copie

  • Prune Thiry le 22/06/2016 à 16h37

    « Veuillez vous asseoir. Je suis Mr. Freud. Si je vous ai fait amener ensemble pour l'entretien d'embauche, c'est pour savoir lequel d'entre vous saura accaparer les désirs de toute une population. Celui qui saura me convaincre aura le poste. Je vous en prie, commencez. Mr. … Vinci ?

    - Oui, bonjour. Voilà, je m'appelle Léonard de Vinci et, hum, depuis que je suis très jeune, j'adore concevoir et inventer de nouvelles choses. Par exemple, j'ai préparé les premiers modèles d'hélicoptère et l'idée de l'avion vient également de moi. Je n'ai jamais su me contenter de la réalité telle qu'elle existe dans notre monde. Pour moi, la réalité, c'est le futur, l'innovation. Un désir m'a toujours poussé à aller vers l'avenir.
    - Je ne suis pas totalement d'accord avec vous, Mr. Vinci. Même si vous continuez à inventer de nouvelles choses, elles feront tôt ou tard partie de la réalité. Vous avez beau avoir le désir de créer, l'imaginaire finira par tomber dans le réel. Non moi, représentant d'Oculus VR, je propose une vraie alternative à la réalité : l'oculus rift. La réalité virtuelle, c'est ÇA l'avenir. Le désir de pouvoir vivre d'autres aventures qui ne pourraient en aucun cas avoir lieu dans ce monde. Voilà, ce que c'est, l'avenir Mr. Vinci. Voilà ce que ...
    - Hum, hum. Si je puis me permettre, vos idées sont tout à fait intéressantes. Mais le fait est que c'est moi qui détiens le futur grâce à ma pierre philosophale. Authentique. Moi, Nicolas Flamel, je n'ai jamais su me satisfaire d'une seule vie. Ce n'est pas assez pour un seul homme. Pour preuve, je vis déjà depuis environ 680 ans. Et ce n'est pas tout ! J'ai également en ma possession de nombreux traités d'alchimie, le savoir de la transmutation des métaux etc. etc. Mais tout cela sera déjà en votre possession, Mr. Freud. Ce que je peux vous promettre maintenant, c'est toujours plus de matière à défier la réalité. Pour autant que les gens y croient.
    - Vous avez fini Mr. Flamel ? Je n'avais pas terminé de parler. Merci. Tout ce que vous avez exposé est possible avec l'oculus rift. Bien sûr, on ne pourra pas passer du virtuel à la réalité, mais tout reste possible et bien plus dans un monde alternatif. C'est ce que tout le monde désire, d'outrepasser la réalité, de basculer dans un monde fait d'imaginaire. Pas simplement de transformer le fer en or, monsieur. Non, les gens désirent bien plus que ça et bien plus que vos inventions, Mr. Vinci.
    - D'autant plus que moi, Freud, je m'y connais en psychologie. Et je peux vous dire que tout ce qui est nouveau ou inconnu est une source de peur et de stress. Il est donc important de ne pas intégrer trop de nouveauté dans la réalité, mais de proposer une alternative dans un monde virtuel, comme l'oculus rift. Je soutiens votre travail monsieur.
    - Je suis tout à fait d'accord avec vous, messieurs. Mais le problème c'est que, comme vous l'avez souligné, tout ce que vous proposez ne restera que purement virtuel. Ce que je propose, moi, c'est la possibilité de tout rendre possible dans la réalité. Pourquoi la population désirerait-elle un monde virtuel quand, tout ce qui existerait à l'intérieur, pourrait également exister dans la réalité ? Eh bien, je vais vous dire moi, qu'en aucun cas la population ne se dirigera vers votre appareil plutôt que vers ce que je peux lui proposer. Et de cela, vous pouvez en être sûr !
    - En ce cas, Mr. Flamel, je peux vous proposer un partenariat. « Mr. Vinci et Mr. Flamel, la transmutation de l'imaginaire en réalité. » Un beau slogan vous ne trouvez pas ? Entre mes inventions et vos tours de magie impressionnants, nous détiendrons les désirs de toutes les personnes entre nos mains. Qu'en dites-vous ?
    - Avec plaisir, Mr. Vinci. Mais il faudra toujours faire preuve d'innovation. Car les gens ne se satisferont jamais de ce qu'ils possèdent déjà. Ils voudront toujours de transformer l'impossible en possible. Et lorsque ce sera le cas, leurs désirs se faneront. Notre but sera de les faire rêver toujours plus. »

  • Le concours est maintenant terminé

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