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Il était une fois, dans les Baronnies, vallée de l’Ennuye, à proximité d’une centrale nucléaire, le village de Foncouverte géré par un triumvirat d’élus ; Zuita, directrice du centre équestre, Myriam, infirmière, Thomas, militaire à la retraite. Et, cela fonctionne très bien. Économie avant tout locale, l’écologie, la culture bio, les déplacements collectifs, l’entraide, vivre en faisant attention autour de soi… Pour l’instant les autorités départementales et régionales laissent faire… Mais jusqu’à quand ?
Zuita dirige le centre équestre et vit une histoire d’amour avec l’instituteur. Louison, sa fille, adolescente rebelle cherche sa voie qu’elle trouve lorsqu’elle rencontre Emir, un jeune guinéen, clandestin, sans papier. Le village adopte de suite cet homme toujours aimable sans se rabaisser, intelligent, capable de réparer le système téléphonique du village, que les fournisseurs internet ne prenaient pas le temps de réparer.
Emir cherche à avoir ce précieux sésame qui lui permettrait d’avoir des papiers officiels puisqu’il a du boulot, un logement, semble une belle personne. Les autorités, bien entendu, refuse la demande et adresse un arrêté d’expulsion.
Un incident, passé sous silence, à la centrale nucléaire et nos habitants vont humer un petit nuage pas si sympathique que cela et rajouter à la colère
C’est méconnaître les habitants de Foncouverte qui entrent en rébellion, les ados, jeunes au premier plan et là, les autorités départementales, régionales et nationales ne sont plus d’accord. La gendarmerie, les anti-émeutes débarquent dans le petit village si paisible auparavant.
La télé s’en mêle ouvrant une fenêtre et… La sauce prend si bien que notre triumvirat pourrait bien aller jusqu’à l’Elysée en gardant leur système de fonctionnement.
Un petit grain de sable vient se glisser et l’utopie pourrait tourner en dystopie, si ils n’y prennent garde.
J’ai aimé ce livre, d’une part pour la belle écriture d’Yves Bichet mais également parce qu’il démontre que dans nos villages, point de débats vides et stériles, mais des actions. Il y a longtemps que le voisin aide la voisine que nous jardinons, faisons attention, donnons notre trop plein de légumes autour de nous… oui, peut-être de l’écologie, mais avant tout, de l’entraide naturelle, de l’économie domestique ; quel vilain mot qui sent son début du XXème siècle ! mais je gage que nos communicants lui ont déjà trouvé un autre mot, peut-être l’économie participative !!!.Yves Bichet parle d’écologie, d’économie, de nos centrales nucléaires si fragiles, de l’immigration… des sujets très actuels. Il fait la part belle aux ruraux qui, si les hautes sphères de l’état daignaient les écouter, pourraient certainement les aider. La politique du haut vers le bas est souvent celle des grandes villes et ne fonctionne pas en campagne.
Mais, attention que l’utopie ne se transforme pas en dystopie en voulant, pendant quelques mois, théoriquement, « Le triumvirat prendra toutes ses décisions en vertu des pleins pouvoirs que lui aura octroyés l’article 16. » et là, on pourrait se retrouver, dans le pire des cas dans Collapsus !!
Soyons optimistes
https://zazymut.over-blog.com/2023/12/le-premier-combat-yves-bichet.html
Au bout de la vallée de l’Ennuye dans la Drôme, le village de Foncouverte est dirigé par une équipe municipale à trois têtes : Myriam, infirmière, Zuita, directrice du centre équestre, et Thomas, ancien militaire. Dans ce coin du monde un peu à l’écart, la gouvernance est à l’écoute de ses administrés et fonctionne démocratiquement. Ici on a compris depuis longtemps que l’heure n’est plus aux débats vains et théoriques sur l’urgence climatique, mais à l’action. Pour donner une chance à la planète, il faut vivre autrement, en polluant et en consommant moins, en allant moins vite, en réfléchissant plus, le tout collectivement. Sans tambours ni trompettes, ce mouvement écologiste qui ne dit pas son nom avance à bas bruit depuis des années, ancré dans la réalité, protégeant la nature ou ce qu’il en reste. Quitte à s’asseoir sur les directives absurdes ou illégitimes de la préfecture ou de Paris. Mais il faut bien dire que jusque là, on les a plutôt laissés tranquilles.
Mais cette tranquillité se retrouve bientôt ébranlée par une série d’événements plus ou moins dramatiques qui vont souder encore davantage la petite communauté. Il y a d’abord la tentative d’expulsion d’Emir, clandestin guinéen arrivé quelques mois plus tôt et adopté illico par le village. Puis un incident suspect à la centrale nucléaire voisine, camouflé tant bien que mal par EDF et les autorités. Puis des sabotages de pylônes et d’antennes 5G… La région attire sur elle l’attention des médias nationaux, et le reste du pays découvre alors un mode de gestion participatif bien plus séduisant que ce que proposent les partis traditionnels dans leurs débats stériles. Et surtout bien plus efficace pour répondre au réchauffement climatique. Le soutien est tel que l’équipe de Foncouverte envisage de se lancer dans la course à la présidentielle et réfléchit sérieusement à son programme : « Il suffirait peut-être de mettre momentanément la démocratie de côté, d’élire un militaire sans scrupule qui oserait prendre les décisions écologiques dont tout le monde parle depuis des années mais que personne n’a le courage de mettre en oeuvre, un pouvoir fort capable d’anticiper les bouleversements à venir, de trancher dans le vif, de lancer les réformes vraiment urgentes, d’organiser leur financement et leur application, tout cela mené tambour battant pendant une période limitée dans le temps et selon un calendrier très précis. Quelques mois plus tard, deux ou trois ans au maximum, l’autorité reviendrait au peuple par le biais d’une nouvelle consultation, avec engagement solennel de revenir sur les réformes en question si elles ont été désavouées par les urnes. La vie démocratique devrait pouvoir rester en sommeil si l’on garantit formellement son retour. Mais il faut agir vite, frapper fort, tourner la page, oublier les voeux pieux et les promesses dont on s’est trop longtemps gargarisé. Les cortèges et les défilés ne servent plus à grand-chose. Ils font du bien à l’âme, rien de plus… ».
A travers ce « premier combat » de quelques hommes et femmes libres poussés dans le dos par une jeunesse militante en colère face à l’inertie ambiante et au manque de courage politique, Yves Bichet aborde les grands enjeux qui secouent notre époque en perdition : crise climatique, crise migratoire, centrales nucléaires vieillissantes mais dont on ne peut encore se passer, hyper-consommation, individualisme, virtualisation des rapports sociaux, désintérêt croissant pour la classe politique à bout de souffle.
Dans cette fable teintée d’anticipation, d’humour et de poésie, de beaucoup d’urgence et d’un brin d’amertume, l’auteur a le mérite de proposer une solution (utopique ou dystopique, bien malin qui pourrait le prédire), en tous cas provocante, porteuse d’espoirs mais aussi de dangers : une dictature démocratiquement consentie. N’y a-t-il pas une contradiction dans les termes ? Est-ce idéaliste, réaliste, praticable ? L’idée pose autant de questions qu’elle semble en résoudre. Quoi qu’il en soit, le débat est ouvert…
En partenariat avec les Editions Le Pommier via Masse Critique de Babelio.
Dans la vallée de l'Ennuye à Fontcouverte, les habitants vont se lancer dans leur premier combat, à savoir vivre différemment tout en restant solidaires face une société toujours plus complexe qui n'accepte pas ceux qui optent pour une autre modèle.
Mon coup de coeur est à plusieurs niveaux. Tout d'abord pour l'écriture juste, avec le mot qui convient. Puis pour les différents protagonistes qui sont avant tout de êtres humains, comme on aimerait en croiser chaque jour qui nous est donné de vivre, c'est à dire, empathiques, tolérants, ouverts aux autres, qui ne sont pas dans le jugement, qui acceptent l'autre tel qu'il est est surtout qui font front face à l'adversité. Enfin, pour ce regard acéré sur notre société actuelle, qui sous couvert de progrès, oublie l'essentiel : chacun a sa place en ce monde. Et ce monde c'est à chacun de se le choisir et il n'est donc pas forcément celui de nos autorités qui se cachent parfois derrière des lois qui si elles sont bien sur le papier sont parfois aux antipodes de ce qui se passe dans la vie.
C'est un beau plaidoyer sur les thèmes d'actualité qu'il faudra vraiment un jour prendre à bras le corps. Ce roman nous montre qu'on peut vivre différemment et que ce qui se fait à petite échelle peut très bien être étendu, il faut juste la volonté et changer notre vision du monde.
Je ne peux que le conseiller
https://quandsylit.over-blog.com/2023/10/le-premier-combat-yves-bichet.html
Foncouverte, son équipe municipale tricéphale atypique, son centre équestre, son instituteur, sa douce vallée de la mal nommée Ennuye, sa quiétude. Une tranquillité bientôt ébranlée par l’arrivée d’Emir Germain, migrant sans papier dont les autorités voudraient bien s’emparer pour le faire déguerpir et dont les habitants de Foncouverte vont épouser la cause. Et surtout par les problèmes de la centrale nucléaire de la Baume qui mettent en danger les occupants de la vallée et la nature autour.
Dans ce roman, Yves Bichet nous raconte un village et ses habitants. Des habitants qui vont se retrouver, presque malgré eux, embarqués dans un combat politique et environnemental et qui vont s’y engager corps et âme.
Car à Foncouverte, les plus jeunes comme les adultes ont visiblement une conscience politique et écologiste très développée. Tous vont ainsi réagir à la présence d’Emir et aux dangers que la centrale fait courir à la vallée. Et se lancer dans un combat passionné. On suivra ainsi Zuita, propriétaire du centre équestre et mère de Liseron une adolescente en quête d’amour et de sens que la vie a déjà abîmée. Corentin, un instituteur très concerné et compagnon de Zuita, et Myriam surnommée Canine, l’infirmière en course pour la députation. Et Emir, évidemment, venu de Guinée et dont la place au sein de Foncouverte semble immédiate.
Ce livre, très contemporain, met en exergue des problématiques auxquelles nos sociétés sont d’ores et déjà confrontées avec une légère touche d’anticipation.
L’auteur met en scène une jeunesse militante et concernée et des adultes mobilisés autour de causes communes telles que la liberté et les changements climatiques. Une société et un village qui font corps contre ce qu’on cherche à leur imposer et qui deviendront un exemple quelque peu utopiste pour un pays. Yves Bichet nous dessine ici une sorte de monde idéal dont il faudrait s’inspirer pour contrer les aléas présents et à venir.
Le roman est agréable à lire, les personnages attachants toutefois on ne peut s’empêcher de le trouver un peu long parfois, voire répétitif. On a par ailleurs un peu de mal à croire que tous les membres d’une même société aillent ainsi dans le même sens, sans (ou presque) obstacles et avec une telle harmonie.
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