Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Très belle critique de la société qui remet en cause de nos façons de vivre ou de voir les choses.
Un homme perd son emploi puis son logement et se décide à vivre dans sa voiture. Il remarque des inscriptions sur les murs et cherche à savoir ce qu'il se cache derrière ses inscriptions. Dans la seconde partie, on découvre ce qu'il se cache derrière le Renard pâle, dieu anarchiste des Dogon du Mali. Un groupe de sans-papiers est en fait en attente d'un bouleversement révolutionnaire de notre société et de notre politique française...
Que vous soyez anarchiste ou non, c'est à lire. Très bien écrit.
Laissez un auteur seul au musée Pompidou pendant une nuit entière, et vous obtiendrez un livre très personnel, quasi mystique !
Dans cet essai, au fil de la nuit de plus en plus sombre, Yannick Haenel nous fait déambuler au cœur des peintures tourmentées de Francis Bacon. Les peintures se répondent entre elles, faisant émerger les pensées et douleurs de ce peintre écorché, à travers la voix de l’auteur qui est ici le traducteur des états d’âme de Bacon.
Yannick Haenel réussit l’exploit de nous faire voir les peintures avec les mots. Sous sa plume les toiles prennent vie, comme s’il écrivait avec un pinceau.
« Bleu du ciel, bleu glacier, bleu cobalt, bleu de Prusse, bleu maya, bleu de minuit, bleu outre-mer, bleu chardon, céruléen, turquin, lapis-lazuli, canard, persan, minéral, égyptien, et mon préféré le bleu roi : j'aperçois toutes ces nuances dans la palette en feu de Bacon. La lumière intérieure de la peinture est bleue. »
Alors que le Centre Pompidou fermera bientôt ses portes pour plusieurs années, Yannick Haenel revient dans Bleu Bacon sur une expérience assez singulière qu'il a pu vivre dans ce temple de l'art moderne et contemporain : passer une nuit seul au milieu de l'exposition consacrée à une rétrospective des œuvres de Francis Bacon en automne 2019.
Connaissant bien Beaubourg et ayant déjà eu l'occasion d'admirer des œuvres de Francis Bacon dans ce lieu, je n'ai eu aucune difficulté à accompagner l'auteur tout au long de son récit que j'ai trouvé très intéressant, car, on ne sait jamais comment le spectateur va réagir lors de cette expérience. Finalement, Yannick Haenel se souviendra longtemps de cette nuit en compagnie des œuvres de ce peintre majeur irlandais au triptyque le plus cher au monde.
Que l'on aime ou non, il est impossible de rester insensible face à une toile de Francis Bacon et Yannick Haenel était loin de se douter où le mènerait cette "aventure initiatique".
Étant amatrice d'art, c'est toujours un plaisir pour moi de me plonger dans la collection Ma nuit au musée publiée par les éditions Stock qui "propose à des écrivains de passer une nuit dans le musée de leur choix". Cela permet de découvrir une nouvelle facette de la personnalité d'auteurs dont on ne connaît généralement que la plume.
Je tiens à en remercier les éditions Stock et Netgalley France pour m'avoir offert la chance de lire un récit passionnant où Yannick Haenel nous partage son expérience et en profite pour évoquer la vie et le travail de Francis Bacon.
« Je n'avais cessé, depuis mon entrée dans l'exposition, de vivre intensément. »
Nouveau récit dans le cadre de la collection « Ma nuit au musée ».
Le principe : inviter un auteur/une autrice à passer une nuit dans le musée de son choix, à partir de laquelle il/elle va tirer un récit publié aux @editionsstock. L'an dernier, Lola Lafon avait ébloui lecteurs comme critiques avec « Quand tu écouteras cette chanson ».
Cette fois, Yannick Haenel nous emmène passer la nuit avec lui au Centre Pompidou admirer les œuvres exposées de Francis Bacon. Nous sommes en 2019. Je suis ravie de l' « accompagner » dans ce musée d'art contemporain que j'affectionne.
Dès son entrée dans le musée, l'auteur est victime d'une violente migraine l'obligeant à se reposer quelques heures avant d'arpenter les lieux.
« Je m'étais piégé moi-même, jeté dans la gueule du loup, j'étais venu brûler mes yeux au contact de la peinture de Francis Bacon, cette nuit était un supplice ? »
Lorsque sa vue s’accommode de nouveau et que la douleur reflue, il débute au gré des allées déambulations tant physiques qu'intellectuelles.
De tableau en tableau, la puissance évocatrice du peintre, les lignes et les couleurs interrogent les sens de l'auteur, le questionnent, le bousculent. Le silence, le vide, les lumières ou l'obscurité font le reste.
Le texte très littéraire se situe quelque part entre roman et non-fiction. Il propose une réflexion absolument passionnante sur l'Art, sa puissance, les pouvoirs de la peinture et de la littérature.
Ce texte est un récit d'aventures au pays de Francis Bacon. L'auteur nous embarque pour (re)visiter sa peinture. Évidemment, j'ai eu en parallèle à la lecture une page ouverte sur le net pour découvrir les tableaux évoqués. Ainsi, l'expérience se fait immersive.
Peu à peu, le lecteur a l'impression de toucher du doigt la peinture de Bacon comme la grâce.
Bilan :
Une lecture joyeuse, lumineuse à la découverte d'un lieu, d'un peintre et d'un auteur. J'ai aimé errer dans les pas de Haenel. Et ce bleu...
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