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Nellie Bly veut retrouver ses troncs ! Qu'est-ce donc que cette folle ? Elle est donc internée à Blackwell, un asile psychiatrique.
Dans ce roman graphique, Virginie Ollagnier et Carole Maurel nous font découvrir la première journaliste d'investigation américaine du 19ème siècle.
Le point de départ est l'internement de Nellie Bly. Puis, au fil du récit, nous découvrons les conditions déplorables de ces femmes enfermées malgré elles.
Et, au milieu de tout ça, Nellie Bly nous explique comment elle en est arrivée là :son enfance heureuse, le décès de son père, le remariage de sa mère...
Malgré les jolis dessins, ce roman graphique ne m'a pas enthousiasmé par sa structure. Ces multiples flashbacks au milieu du récit lui font perdre le rythme. Dommage.
Une histoire réelle, celle de Nellie Bly, première journaliste d’investigation américaine, à la fin du 19ème siècle. Elle se fait interner à l’asile de Blackwell, pour réaliser un reportage sur l’enfermement des femmes.
C’est précis, juste, on sent que les auteures ont effectué un travail important de recherches.
J’ai beaucoup aimé le caractère bien trempé, l’engagement politique fort de Nellie, son combat pour la condition des femmes, mais aussi sa sensibilité, ses émotions.
Et par-dessus tout, le bâtiment de réclusion, un personnage à part entière avec ses traumatismes gravés sur les murs, la misère et la souffrance qui y règnent, et la folie (les spectres) qui circule librement.
Pour le graphisme, les traits sont simples, mais particulièrement expressifs, les couleurs de fond accompagnent les sentiments et émotions. J’ai beaucoup aimé les variations de tons : froids et bleutés pour retranscrire l’insalubrité de l’asile de Blackwell, colorées et agréables lors des flashback, de l’historique de Nellie Bly, ou des retours en enfance des patientes. Ruptures graphiques parfaites.
Une belle maitrise de l’ensemble : texte et graphisme.
Captivant,un complément illustré à"la salle de bal" d'A.Hoppe,au"Bal des folles"de V.Maas...tout est sombre,vil...un document qui met les points sur les"i".
Nellie Bly est le pseudo d'Elizabeth Cochrane, pionnière dans le journalisme d'investigation. A la fin du 19ème siècle, elle travaille en freelance pour le New-York world et se fait engager pour rédiger un article sur les conditions de vie des femmes à l’hôpital psychiatrique Blackwell sur l'East River.
Cette institution est comparée à une prison. Les visiteurs sont interdits et les détenues sont toutes pauvres : les riches ne vont pas à Blackwell. Les femmes qui y sont enfermées ne souffrent souvent d'aucun problème psychiatrique mais y ont été internées pour défaut d'argent ou parce qu’elles ne sont pas parvenues à remplir le rôle assigné aux filles !
Nellie Bly arrivera sans aucune difficulté à se faire passer pour folle et à y être internée pendant dix jours. Suite à ce séjour, elle publiera son article dans lequel elle mettra en lumière les violences, brimades, tortures que subissent les femmes au quotidien ainsi que le froid et le manque de nourriture auxquels elles sont soumises. Après la publication de l'article, la ville de New-York portera l'affaire devant un grand jury et l'administration admettra ses négligences.
Dans cette BD, Virginie Ollagnier dresse le portrait passionnant de cette femme engagée et déterminée qu'était Nellie Bly. Elle utilise le flash-back pour raconter sa jeunesse afin de mettre en avant la construction de sa personnalité, la naissance de son engagement contre les injustices et ses motivations.
Nellie s'est toujours jurée qu'elle ne dépendrait pas d'un homme. Elle aurait souhaité devenir institutrice afin d'être indépendante, mais le manque d'argent dans la famille l'en empêchera. Entretenue par l'argent de ses frères qui ne souhaitent pas qu'elle travaille à l'usine, elle s'évade en lisant la presse. Plus tard, elle commencera à rédiger des articles pour des journaux en freelance car à l'époque, il est impossible de se faire engager par les rédacteurs en chef qui ne souhaitaient pas de femme dans le milieu du journalisme.
Dans ses différents articles, Nellie donnera la parole à ceux qui en sont privés, dénoncera les injustices que subissent les femmes, mais aussi les conditions d'exploitation des plus fragiles et les profits qu'en tirent les puissants.
Carole Maurel illustre à merveille ce biopic avec le trait singulier qui est le sien. Le dessin fantastique sert parfaitement la noirceur du scénario. Elle fait le choix d'une colorisation dans des teintes froides et bleutées afin de montrer l’insalubrité et le sentiment d'horreur qu'inspire Blackwell. Les flashbacks sont dans des teintes colorées pour marquer une rupture graphique.
Ce travail à quatre mains est une grande réussite. J'ai dévoré cette BD captivante qui m'a fait découvrir Nellie Bly que je ne connaissais pas et m'a donné envie de lire son livre « 10 jours dans un asile ».
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