Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
C’est le 3 mai 2018 que le Jury du Prix Orange du Livre s’est réuni pour sélectionner les finalistes de cette 10e édition. Sous la présidence d’Erik Orsenna, les jurés ont défendu leurs romans préférés avec une...
Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
Des extraits des 6 romans lus par les comédiens Fanny Cottençon et Nicolas Pignon...
Les finalistes sont connus, mais comment le choix s'est-il fait ? Et quels sont les avis du jury sur les 6 romans en sélection ?
Après avoir établi une liste de trente romans le 9 mars dernier, le jury du Prix Orange du Livre s'est à nouveau réuni ce mardi 5 mai pour sélectionner les cinq finalistes. Retour sur des débats hauts en couleurs !
Comment vit-on son adolescence lorsqu’on a perdu son père dans un accident de voiture ? C’est ce que l’on découvre avec Quentin parti en week-end chez ses grands-parents paternels, en compagnie de sa cousine et de sa mère.
On ne parle pas du disparu, mais tout ramène à lui. Quentin, mal à l’aise dans un corps en pleine transformation, ne sait où se trouve sa place auprès d’une mère, distante et critique envers lui. Quant au grand père, il n’a plus toute sa tête et la grand-mère n’a de cesse de rappeler le souvenir du fils défunt.
« Regarde comme vous vous ressemblez.
Elle pointait, avec son doigt, la silhouette d’un adolescent athlétique, en short de bain sur une plage.
A part les yeux, d’un beau bleu d’eau un peu froid, ce garçon au torse nu ne me ressemblait pas. Il ne ressemblait pas non plus à mon père. »
L’auteur distille des petits détails, raconte des tensions avec un suspense digne d’un polar. Il semble ne pas se passer grand-chose dans cet huis clos familial un peu étouffant et plein de non-dits, mais c’est entre les lignes que se lisent le malaise et l’inquiétude qui planent. Quel est donc ce secret soigneusement enfoui que la sensibilité de Quentin lui fait percevoir ?
Vincent Almendros sème l’embarras chez le lecteur en décrivant le trouble qui envahit l’adolescent au contact de sa cousine. Quentin ne comprend pas, ne maitrise pas ce désir qui l’assaille.
L’auteur insiste aussi sur le rapport plein de tendresse de la mère de Quentin envers sa nièce Chloé, comme si elle tenait à éloigner davantage ce fils qui la déçoit. Et que dire de l’absence de ce père mort et qui pourtant, continue de vivre dans les silences et les mensonges de cette famille endeuillée.
C’est avec délicatesse et art, que l’auteur nous emmène dans l’intimité de cette famille murée dans ses zones d’obscurité. Tout cela met mal à l’aise.
L’écriture est sobre, incisive. Elle transcrit parfaitement la lourdeur de l’atmosphère autour du mensonge.
C’est l’été. Pierre, le narrateur, part avec sa copine suédoise Lone rejoindre son frère Jean et sa compagne Jeanne sur leur bateau en Italie pour les vacances. Ils naviguent de port en port. D’abord malade, il s’habitue au mouvement de la mer et profite du voyage.
Il y a beaucoup de non-dits entre les personnages. Pierre omet de dire à Lone qu’il a été amoureux de Jeanne avant qu’elle ne soit avec son frère. Ce roman est subtil et maîtrisé, tout en psychologie et en atmosphère, avec beaucoup d’ambiguïté entre Pierre et Jeanne. La chaleur est étouffante. Sorte de huis-clos sur un voilier avec un dénouement surprenant.
Ce court roman de 94 pages a eu le Prix Françoise Sagan en 2015.
Quentin part en week-end chez ses grands-parents paternels avec sa mère et sa cousine.
Il a quatorze ans et une menace d’exclusion du collège pèse sur ses épaules.
Son père est mort dans un accident de voiture.
Les relations avec sa mère sont plus que tendues.
Et nous voilà dans un huis-clos, le temps de ce week-end.
L'ambiance est lourde, orageuse.
Le mal-être de Quentin est palpable.
Ses relations avec sa jeune cousine sont limites, on ne sait trop que penser.
Une histoire trouble, un secret non-dit empoisonne les personnages.
L'écriture est belle et précise.
L'auteur sait créer un climat pesant dans des relations difficiles.
Je me suis demandée le but de cette histoire où il ne se passe finalement pas grand chose..
Je pense que c'est justement l'art de bien rendre la complexité de ces relations.
Incontestablement, il est doué Vincent Almendros. Doué pour créer une atmosphère pesante, doué pour décrire minutieusement l’attitude d’un personnage, son malaise, ses hésitations, ses contradictions, la façon dont il perçoit le monde, doué pour lancer le lecteur sur de fausses pistes. On se fait à chaque fois gentiment berner, on relit ce qu’on vient de lire, surpris par la précision inattendue que l’on vient de découvrir. L’auteur s’amuse de notre naïveté, il déjoue nos attentes, nous piège, livre ses infos au compte-gouttes. Il faut être attentif à tout dans les livres d’Almendros car les détails ont leur importance. Mais en même temps, il faut avoir une vision globale car les gros plans peuvent nous empêcher de considérer l’ensemble avec justesse. Un pronom personnel, le double sens d’un mot, la structure d’une phrase peuvent facilement nous tromper. Il faut rester très attentif. De même, le début in medias res nous plonge dans le doute : qui est le « je » qui parle, qui est Chloé, qui est celle « qui n’en avait pas pour longtemps » ? La mère ou Chloé ? Et « pas pour longtemps » pour finir ce qu’elle est en train de faire ou parce qu’elle va mourir ? Les livres de Vincent Almendros sont d’habiles thrillers, des page-turners que l’on ne repose qu’après les avoir avalés d’une traite. A chaque page, on s’attend au pire. Je ne vous dis rien sur l’histoire (étouffant huis clos familial), suspense oblige, et ne lisez pas la 4e de couv’ !
J’ai découvert cet auteur avec l’incroyable « Faire mouche » (2018) et paraît-il que le précédent « Un été » est vraiment excellent. Cela dit, j’avoue avoir été un peu déçue par la fin de « Sous la menace » ; je trouve que si l’écriture est toujours aussi addictive, le dénouement est un peu frustrant et l’on reste sur sa faim. Dommage. Vivement le prochain !
LIRE AU LIT http://lireaulit.blogspot.fr/
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