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« La garçonne » sort en 1922, date à laquelle il a fait scandale. Son auteur Victor Margueritte en a même été radié de la Légion d'honneur. J'avais donc hâte de découvrir ce fameux roman. Je me demandais pourquoi son auteur avait été qualifié de pornographe et de féministe.
Tout d’abord, au niveau de la qualité littéraire, rien à redire ; c'est bien écrit et le style est plein de finesse. L'écriture est très sensuelle. J'ai eu l'impression de ressentir des relents de poudre de riz et de rouge à lèvres ! Le contexte festif et dépravé des années folles est bien rendu avec des références à peine voilées à de vraies célébrités de l'époque comme Mistinguette. Le vocabulaire désuet pour nous lecteurs du XXIème siècle est amusant, j'ai découvert des mots que je ne connaissais pas ; horions, grabouiller par exemple.
Et puis qu'en est-il de la pornographie ? Pour notre époque bien évidemment, il n'y a plus rien de choquant et même « Cinquante nuances de Grey » paraît torride à côté de cette pauvre « Garçonne ». On peut comprendre bien sûr que les scènes osées pour les années 20 et des allusions aux drogues aient fait bondir le lectorat. Quant au féminisme, c'est autre chose ! L'auteur estime que la femme peut se comporter comme un garçon, d'où l'emploi du féminin dans son titre, et c'est très bien ! Mais il fait de Monique, son héroïne, une pauvre chose qui ne parvient à trouver le bonheur que dans l'amour d'un homme fort et dans la maternité. Il y a bien quelques passages qui prévoient que le destin des féministes va s'améliorer mais c'est très limité.
« C'était une de ces maigres quadragénaires, sans âge et presque sans sexe, qui n'ayant jamais été mères se vouent, de tout l'élan féminin insatisfait, au trompe-cœur de l'éducation. »
Enfin, l'histoire reste banale, sans rebondissements romanesques. Monique Lerbier est une jeune fille de la grande bourgeoisie trahie par son fiancé et sa famille. Et malgré sa beauté et sa richesse, elle ne cesse de se plaindre, je n'ai pas su apprécier ce personnage agaçant et maniéré. L'auteur dénonce quelques hypocrisies de cette classe sociale mais maladroitement. Cela n'apporte rien à l'intrigue.
Et pourtant, je trouve intéressant de lire « La garçonne » ! Il témoigne des préjugés d'une époque pas si lointaine, d'une atmosphère, d'une mode marquante. Je conseille de lire la préface de Bruno Fuligni qui éclaire sur l'auteur qui mérite finalement sa disgrâce mais pas forcément pour les raisons que l'on pourrait imaginer.
Bouleversant récit du combat de la femme au début du vingtième siècle 1922 (sortie de guerre ) luttant pour s'imposer en tant qu'être humain égale à l'homme jusqu'à se perdre dans les perversions de l'opium qui sévissait dans la haute bourgeoisie de l'époque et l'homosexualité ou la sexualité débridée (sans aucune pornographie, je tiens à le préciser ) ; un combat qui s'inscrit dans la lignée des suffragettes de 1903.
livre d'adolescence
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