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Cent ans après, une petite-fille a permis à son grand-père de raconter, un cauchemar de dix mois, au début de la Première guerre mondiale. Cette aventure familiale peu ordinaire a été réussie grâce à Béatrice François qui a tenu une promesse faite à son père, en 1988. Celui-ci lui avait demandé de faire publier un récit rédigé, d’une belle écriture, à son retour de captivité par Théophile François, père de Jean-Marie et donc grand-père de Béatrice, heureuse et fière, à juste titre, de permettre au plus grand nombre de lire un texte d’une remarquable précision.
Lorsqu’il est fait prisonnier, Théophile François est un simple civil, membre de la Croix-Rouge, « une protection illusoire ». Il travaille à l’hôpital de Sedan lorsque les Allemands envahissent la ville rappelant aux habitants le douloureux souvenir des Uhlans de 1870. Le personnel de l’hôpital est transféré en Allemagne, un voyage de 77 heures. Après une pause au camp de Halle-sur-Saâle, notre homme est déplacé à nouveau à Merseburg à la fin de la deuxième semaine d’octobre. Il y restera jusqu’en juillet 1915 car l’Allemagne libère peu à peu les civils.
Le récit de Théophile François marque d’abord son incrédulité. Il donne avec simplicité et sincérité ses impressions sur ce qu’il voit dans sa ville où « un silence de mort régnait ». Il note plus loin : « Les obus passaient au-dessus de Sedan pour accomplir leur sinistre travail. » Pendant ce temps, comme le personnel restant à l’hôpital, il se met au service de tous les blessés, qu’ils soient Français ou Allemands.
N’ayant pas pu dire au revoir à ses enfants, « Cela m’était très dur. », il voyage dans un compartiment bondé. Du train, il peut constater les ravages causés par la guerre : « Que de ruines dans cette Belgique ! » Au Luxembourg, l’accueil est chaleureux mais il arrive bientôt « chez les Boches » : Coblence, Trèves, Cassel… Sa mémoire est fidèle et l’humour n’est pas absent.
Au camp de Merseburg, les conditions de vie sont plus sévères : « Nous nous endormîmes bien vite, assommés, brisés. Notre raison défaillait. » La nourriture ? « Assez pour ne pas mourir, trop peu pour vivre. » Théophile François parle aussi des gardiens du camp, du moral des prisonniers, des quelques distractions, des premiers colis qui arrivent et enfin de son retour.
Toutes ses notes qu’il avait cachées sous sa paillasse ont été confisquées par ses geôliers pour les brûler mais il a eu la bonne idée de rédiger ses souvenirs dès son retour à Sedan, un récit simple et poignant qu’il faut lire.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/09/theophile-francois-un-sedanais-dans-la-tourmente-de-1914.html
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