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Le monde est en perpétuel changement. Il évolue, à l'image de ce que l'on en fait, mais aussi de ce que l'on montre... Cet essai est particulièrement intéressant, son message est fort et bienveillant : le monde est rempli de plus de positivité que ce que l'on croit, mais surtout de ce que l'on voit. Aujourd'hui, lorsqu'on allume les chaînes d'informations, le journal télévisé, en boucle, nous serine les événements traumatisants, appuyant sur la négativité ambiante de la société. Mais qu'en est il de toute la beauté que l'on ne montre pas ?
Il y a quelques années, j'ai fait le choix de ne plus regarder les informations. Je choisis les articles que je lis, fais en sorte qu'ils soient parfois à l'opposé les uns des autres, mais surtout, un œil ouvert sur le monde : les avancées scientifiques, les actions sociales et courageuses, les actions écologiques, les connaissances sur le fonctionnement du monde ou du corps humain, partout dans le monde... Il y a une recherche de connaissance, mais il y a surtout le besoin de ne plus voir le monde en noir, mais avec toutes les nuances qu'il contient.
Nous avons la chance de vivre dans un pays sécurisé, nous avons accès à l'eau potable, nous nous lavons à l'eau potable, nous avons à manger, accès à la santé et à l'éducation. Attention, rien n'est parfait et nous pourrions confronter de nombreuses idées et suggestions totalement légitimes. Mais nous ne vivons pas dans un pays en guerre par exemple, il n'y a pas de catastrophes naturelles, d'éruption volcanique ou de tsunami tous les jours. Nous voyons les choses en noir, car les médias, la société s'attarde davantage sur cela.
Il y a un siècle, l'information, bonne ou mauvaise, circulait très lentement. À l'heure des réseaux sociaux, du sensationnel, de l'immédiateté, du "tout, tout de suite", des "buzz", Rutger Bergman nous propose ici une réflexion ouverte au monde : il nous plonge directement dans des événements sombres, mais pour mettre en lumière ce qui en est sorti de bon aussi. Il met en avant cette idée simple, avec dérision, mais grand sérieux, qu'il y a du bon en ce monde et les gens le portent bien.
En bref :
Un livre qui nous sort de notre zone de confort, donne une nouvelle lecture à la réflexion, d'autres perceptions du monde et qui fait du bien. Absorbons l'optimisme, nourrissons nous des bonnes nouvelles, mais sans occulter la noirceur du monde.
Cet essai véhicule le message : "les plus belles choses dans la vie sont celles dont on reçoit davantage à mesure qu'on les donne : la confiance, l'amitié, la paix", mais aussi par la rigueur dont a fait preuve l'auteur pour l'écrire. Un livre qui réconcilie avec l'humanité.
J’ai découvert ce livre grâce à une masse critique privilégiée de Babelio. Le résumé m'avait tout de suite intéressée, je voulais voir ce que l'auteur proposait, j’étais surtout intriguée par la petite phrase à la fin du résumé : « La plupart des gens sont bons ». Sujet très vaste et que l’on peu facilement contredire, donc j’étais curieuse de voir ce que pouvait proposer l'auteur pour nous expliquer son idée sur l’humanité.
L’idée de ces recherches est venue à Rutger Bregman grâce a son travail sur une plateforme journalistique créé avec un ami où il n'y a pas d’actualités, pas de cynisme, pas de publicités. Et ce magazine marche plutôt bien. Il a ainsi fait de nombreuses recherches pour montrer que l’humanité n'est pas si mauvaise que l'on pourrait bien le croire, et que l'on a bien souvent tendance à nous montrer le mauvais ou le pire alors qu'il existe aussi de belles nouvelles. C’est vrai que lorsque je regarde les actualités à la télé ou que je les écoute à la radio, je suis toujours frappée par la grosse dose de négativité qui en ressort. Pourtant, tous les jours dans le monde, il doit bien se passer quelques bons événements, mais ils ne sont jamais relatés, comme si on voulait absolument et continuellement tirer les gens vers le bas, et ainsi leur faire croire que tout est mauvais chez l'humain.
Et c’est ce que ça nous expliquer l'auteur dans ce livre très détaillé, l'homme n’est pas mauvais. Et pour cela, il va remonter du temps des hommes préhistoriques, des chasseurs-cueilleurs, qui étaient des pacifistes. Il nous montre alors que c’est la civilisation et la sédentarité qui ont perdu l'homme et l'ont rendu plus belliqueux. La sédentarisation a amené les premiers chefs, et avec eux l’idée du pouvoir et des guerres pour de la terre. Les chasseurs-cueilleurs n’avaient pas de système pyramidal avec un chef, chacun était libre et apportait sa pierre à sa communauté. Ils vivaient ainsi en parfaite harmonie. Rutger Bregman va ainsi beaucoup s’appuyer sur eux tout au long du livre pour démontrer ce qu’il dit.
Il va aussi partir des idées contradictoires de deux philosophes bien connus Hobbes et Jean-Jacques Rousseau. Le premier disait que l'homme était mauvais, que c'est la civilisation qui pouvait le sauver. Le second dit l'inverse, l'homme nait bon, c’est la société qui le rend mauvais. Il va ainsi démontrer qu’il n'existe aucune preuve comme quoi l'homme est belliqueux de nature. Il nous donne l'exemple d'un groupe d'enfants qui se sont sauvés en bateau et se retrouvent tous sur une île. Au contraire du roman Sa Majesté des Mouches de William Golding qui racontaient la même chose et où les enfants s’étaient entretués, dans la réalité de cette île, les enfants ont été retrouvés sains et saufs, ils se sont entraidés, ont péché et s'en sont tous bien sortis. Et de là, à nous montrer d'autres exemples de solidarité entre hommes dans des moments pourtant terribles, comme par exemple, lors de l'attentat du 11 septembre, les gens descendaient des tours par les escaliers dans le calme, en laissant passer les pompiers. On a tous des exemples comme ça où au moment d'une catastrophe, les gens ne succombent pas à la panique et ne sont pas des égoïstes, mais au contraire s’entraident. J'en ai encore eu un exemple récemment lors du confinement, où des voisins menaient les courses à des personnes plus âgées qui ne pouvaient pas sortir. Et c’est vrai que là, on peut tout à fait être d'accord avec l'auteur et se dire que les humains sont bons.
Vous allez me dire, et les guerres ? Oui, c’est vrai. Mais les guerres sont menées par une poignée d'hommes, des dirigeants, qui ont une soif de pouvoir, ou une idéologie, ils sont obnubilés par leurs idées et sont prêts à tout pour. Les hommes sont bons mais pas tous, il y en a toujours une partie qui sont plus tyranniques. Mais les soldats qui font ces guerres que des hommes dirigent (et bien souvent ne participent pas) ces hommes sont là parce qu'ils n'ont pas toujours le choix. L'auteur montre avec des études menées, que beaucoup de soldats tiraient en l'air, que les baïonnettes avaient été très peu utilisées. Et je ne parle pas du Noël 1914 où les soldats Allemands, Français et Britanniques sont sortis de leurs tranchées pour faire une trêve et passer le réveillon ensemble. Pour ce qui est des terroristes, l'auteur explique bien que c’est toujours par idéologie que les hommes opèrent. Ils sont travaillés au plus profond d'eux. Bien sûr, comme il dit, il ne cherche pas à les excuser, juste à comprendre leurs faits.
Il va aussi parler de l’île de Pâques, de faits divers, d’une jeune femme, Kitty Genovese, agressée dans la rue, les témoins n’ont pas bougé. Mais après enquête approfondie, certains avaient prévenu la police qui n'est pas venue. L'auteur explique alors bien que les faits rapportés par les journalistes sont souvent bien différents de ce qu’il s'est réellement passé et que faire dans le spectaculaire est toujours plus vendeur.
Il va aussi nous montrer des expériences qui ont été faites, des séances d’électrochoc que des personnes pensaient faire à d’autres qui se trouvaient dans une autre pièce, ceux-ci simulaient leurs douleurs alors qu'il n'y avait rien. Les personnes qui ont appuyé sur les manettes ont bien souvent été choquées.
L'auteur amène aussi quelques solutions. Des classes d’école où les élèves font comme ils veulent pour travailler, où les horaires sont libres, et qui ont de très bons résultats scolaires. Des prisons, où il n'y a pas de barreaux, mais des pièces normales où les prisonniers sont libres de circuler, dans ces lieux, le taux de réinsertion est plus haut qu'une prison classique. Et enfin, des exemples de société où il n'y a plus de chefs, les employés gèrent leurs horaires entre eux, leurs tâches à effectuer, le rendement dans ces usines a augmenté et les employés n'ont jamais été aussi bien. Pareil, dans des communes où le maire a cédé ses pouvoirs à la population, et où chacun décide de ce qu’il y a à faire. Aussi étrange que cela puisse paraître, tout le monde s'entend très bien, il y a beaucoup plus d’implication de la part des habitants et la commune se porte très bien.
Bref, il nous montre tout un tas d’exemples, reposants sur des faits réels, étayés par des études réalisées par des scientifiques reconnus. C'en est assez époustouflant de voir comme l'on peut être manipulés pour croire que rien ne va dans ce monde. Plusieurs scientifiques ont dit qu'il était sûr que le monde n'avait jamais été aussi bien, il y a moins de maladies, moins de guerres, tout devrait aller pour le mieux. Les actualités nous montrent toujours ce qui ne va pas, ce qu'une petite partie des hommes font de mauvais. Bon, je dois quand même dire que je ne suis pas à 100 pour cent convaincue, j'aurais bien voulu savoir ce que l'auteur pensait des actes de cruauté perpétré sur les animaux. Il y a en ce moment des chevaux mutilés un peu partout en France et en Europe, et j'aimerais bien qu'il m'explique pourquoi des personnes font ça, qu’est-ce qui peut bien les motiver. Les animaux n'ont rien de belliqueux, regardez un cheval dans les yeux, ou un chien ou un chat, voyez-vous de la haine dans son regard ou une agression de leur part ? Non ! Alors pourquoi leur faire du mal ? Ça c’est un point qui me fait être en désaccord avec l'auteur. J'aurais beaucoup aimé avoir son point de vue là-dessus.
Sinon, ce petit point écarté, j'ai souvent été d’accord avec lui. C’est une lecture très intéressante, très instructive, même passionnante. Et ce que j'ai surtout aimé, c’est le style très abordable de l’auteur. Il explique et démontre ses idées avec une grande simplicité, un vocabulaire à la portée de tous. Ce n'est pas du tout fastidieux à lire. Il y a beaucoup de notes en bas de page, mais pas la peine de toutes les lire à chaque fois, c’est souvent le nom des scientifiques ou journalistes qui ont fait les expériences et les recherches. Le livre est divisé en cinq parties où l'auteur suit un fil conducteur en nous montrant ce qui a été, ce qui est et ce qui pourrait être si on changeait de point de vue. Car, si tout le monde pouvait être plus positif ou croire plus en la bonté de chacun, sans pour autant être un doux utopiste, le monde ne se porterait peut-être pas plus mal. Il finit d'ailleurs par nous donner dix préceptes pour nous aider à justement rester meilleur, j'en ai retenu quelques-uns : « En cas de doute, partez du principe que l'autre vous veut du bien. » ou « Tempérez votre empathie, entraînez plutôt votre compassion. » ou « Tâchez de comprendre autrui, même si vous n'y comprenez rien. » ou « Aimez vos proches, comme les autres eux aussi aiment leurs proches. » mes préférés « Evitez les infos. », « Sortez du placard, n'ayez pas peur de faire du bien. » et « Soyez réaliste. » Bien entendu,, il détaille chacun de ces préceptes. Je trouve que cela peut faire des phrases inspirantes.
J'ai beaucoup aimé cette lecture et découvrir ce que proposait l'auteur. Je le trouve très optimiste. Je ne le suis pas autant que lui, même arrivée à la fin, avec tout ce qu'il m'a démontré tout le long. Ou alors, il faudrait que beaucoup d'humains lisent ce livre et essaient de faire ce qui est écrit, il faudrait aussi que ceux qui nous dirigent croient eux aussi que l’humain est bon et positif, et ça, c’est loin d’être gagné…
Rutger Bregman a écrit un autre essai, Utopies réalistes, que j’aimerais bien lire aussi je le note pour un prochain achat.
C’est un livre qui fait réfléchir, qui se lit très facilement, dont j'ai parlé autour de moi et que je trouve important à lire pour les nombreux messages qu'il transmet. Je ne vais pas le ranger très loin pour piocher quelques phrases à l’occasion. Je vous laisse avec une dernière phrase :
« Le mal est plus puissant, mais le bien est plus répandu. Le bien est contagieux. »
« le mal est puissant mais le bien est plus répandu. »
Par cette simple phrase, Rutger Bregman résume tout son livre : Humanité, une histoire optimiste, livre que j'ai eu la chance de lire grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions du Seuil.
Déjà, le titre de son précédent ouvrage était éloquent : Utopies réalistes. Ici, l'auteur qui est historien et journaliste, développe une brillante démonstration qui m'a fait beaucoup réfléchir au monde dans lequel nous vivons. Maintenant, dès que j'entends un bulletin d'informations, je réagis en disant : « Voilà encore des nouvelles tristes, terribles, tragiques ! » Celles-ci sont systématiquement mises en avant parce qu'on croit qu'elles excitent l'attention alors que les bonnes nouvelles seraient légion.
Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent bien sur notre planète mais dont on ne parle jamais. Alors, Rutger Bregman, auteur néerlandais, plonge d'emblée son lecteur dans les bombardements de la Seconde guerre mondiale. Allemands et Alliés se sont acharnés à lâcher leurs bombes sur les populations civiles dans l'espoir de les démoraliser. C'est tout le contraire qui s'est produit. À chaque fois, les gens se sont serrés les coudes, démontrant une résistance typiquement humaine.
Jamais ennuyeuse, la lecture d'Humanité est truffée d'histoires, d'événements, d'enquêtes, tout cela étayé des références nécessaires. L'auteur, pour cela, a accompli un travail énorme de recherche, démontant souvent des conclusions hâtives, non vérifiées, destinées à frapper les esprits et à prouver toute la noirceur de l'être humain.
Pour lutter contre de tels a priori ou contre certaines expériences à succès comme les électrochocs de Milgram. Rutger Bregman ne ménage pas sa peine et c'est passionnant de pouvoir aller au fond des choses et retrouver enfin confiance en notre humanité.
Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs sont à l'honneur et la civilisation en prend un coup mais c'est pour dégager ce qu'il y a de positif en nous. Cette prise de conscience est fondamentale, loin de tout angélisme. Plus nous nous tenons loin des gens, moins nous les comprenons et nous sommes donc prêts pour les haïr. Colonisations, esclavage, génocides, viols collectifs, meurtres, les exemples tragiques ne manquent pas mais l'auteur s'en empare et sa démonstration, si elle est longue, est convaincante.
Bien sûr, la pandémie actuelle pousse au repli sur soi mais attention aux infos et aux réseaux sociaux qui permettent à certains de déverser la haine dans l'anonymat. Rutger Bregman nous invite à faire le bien, cite un peu trop Jésus, mais son chapitre sur Nelson Mandela et les frères Viljoen, hélas méconnus, est admirable.
Il termine son essai par dix préceptes qui ont l'avantage de reprendre l'ensemble de sa démonstration. J'en dégagerai un seul qui m'a intrigué d'abord puis convaincu ensuite : « Tempérez votre empathie, entraînez plutôt votre compassion. » La distinction entre les deux est importante. Surtout, en cas de doute, il faut toujours penser que l'autre vous veut du bien.
Que ce soit dans les prisons ou dans les écoles, la carotte et le bâton, ça ne marche qu'un temps et cela donne toujours de désastreux résultats.
Faire émerger ce qu'il y a de mieux en chacun de nous, prouver que nous sommes d'abord faits pour donner du bonheur autour de nous, Rutger Bregman a parfaitement réussi à le démontrer et j'espère que son livre sera lu par le plus grand nombre.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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