Je suis né en 1959 à Wingles, ville minière du Pas-de-Calais. J'ai passé mon enfance dans une cité ouvrière, repliée sur elle-même. Chaleureuse mais triste dans son environnement.
La fête foraine était pour moi synonyme d'évasion, d'ouverture à l'extérieur, à la culture.
Comment ne pas céder à l...
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Je suis né en 1959 à Wingles, ville minière du Pas-de-Calais. J'ai passé mon enfance dans une cité ouvrière, repliée sur elle-même. Chaleureuse mais triste dans son environnement.
La fête foraine était pour moi synonyme d'évasion, d'ouverture à l'extérieur, à la culture.
Comment ne pas céder à la tentation d'aller sur la fête et de continuer à rêver lorsque ses lumières s'étaient définitivement éteintes sur la ville redevenue elle-même ?
Le temps passa, je fis des études d'histoire et de comptabilité à Lille. Mais au fond de moi, j'étais toujours fasciné par cet univers parce qu'il m'était inconnu.
Mon retour sur les fêtes foraines se fit plus assidu avec l'arrivée de mon fils qui au fil des années, se passionna pour la technologie des manèges.
C'est alors que je décidai de faire l'étude de la Foire aux Manèges de Lille par le biais de la presse lilloise de 1889 à 1980.
D'emblée, je fus captivé par ces articles dans lesquels je mesurais toute mon ignorance ! Je tiens à remercier les journalistes de ces grands quotidiens lillois. Les informations qu'ils ont publiées, avec leur propre analyse instantanée sur leur époque respective, sont précieuses et capitales.
Leurs témoignages fabuleux m'ont aidé à mieux comprendre l'objet de la fête foraine, à remettre en question mes idées reçues sur ce sujet et à examiner avec une meilleure visibilité l'existence pertinente de parallèles entre le passé et le présent.
Ces consultations m'ont ouvert culturellement l'appétit ; je me suis mis à collectionner des livres anciens datant de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle. Ces auteurs m'ont permis de poursuivre mes promenades sur les fêtes foraines d'antan et de goûter leur ambiance authentique.
Début 2007, un évènement douloureux bouleverse ma vie ; il faut que je réagisse.
Ma passion est mon moteur. Je retourne donc à la bibliothèque pour continuer l'histoire de la Foire aux Manèges de Lille ; Les consultations des journaux m'ont aussi rappelé que le bonheur existait de tout temps, m'ont enseigné la beauté des choses et surtout à regarder autrement.
Bonheur, Beauté, des concepts universels que je devais retrouver absolument au fond de moi pour me raccrocher à la vie ! Alors seul ou en famille, je suis parti à cette quête emportant un autre compagnon : un appareil photo.
Cet épisode de ma vie a été le début d'une grande aventure : comme pour partir loin, j'ai suivi la trajectoire des nacelles de manèges dans l'espace aérien et architectural de la ville ; je me suis mis alors à rêver et des images insolites, éphémères défilaient dans mon esprit, dans mon imagination. Sans prétention, j'ai photographié ces images pour les confronter à la réalité. Je découvrais que la fête foraine me transportait dans un imaginaire réel. Je m'abandonnais totalement à mon imagination qui parfois semblait me mener à la folie pour capter l'invisible au travers du vide.