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Avant tout, je tiens à remercier Léa, pour ses précieux conseils et son indicible passion pour la littérature américaine, et les éditions Delcourt pour la découverte de ce roman. Un grand merci également au Picabo River Club, pour sa bonne humeur contagieuse et son accueil.
Troy a une étrange façon de concevoir la vie : il pioche dans celle des autres. Son lieu de prédilection ? Les chambres de motel. C’est là qu’il trouve généralement une valise, qui cache tout ce dont il a besoin pour poursuivre sa route dans l’immense et aride Texas : vêtements, sous-vêtements, après-rasage. Invariablement, sur la table de chevet, les clés de voiture. Au volant de sa nouvelle vie d’emprunt, Troy va retrouver Harlan, dont la femme — une vieille connaissance de Troy — s’est barrée avec l’argent de feu Billy Ray, leur père. Malgré leur quête commune, réunir les frères Falconer n’est pas une mince affaire, et chacun va tenter de s’accommoder du caractère de l’autre : il y a un bout de chemin à faire jusqu’au Mexique. D’autant que Troy et Harlan n’avaient pas du tout prévu d’avoir une passagère…
Ça arrive rarement, mais cette fois, j’ai apprécié les personnages sans parvenir à entrer dans l’histoire. Ou si, peut-être, mais trop tard. Difficile de résister à l’impertinence de Troy, à ses provocations, et à ses échanges de pics avec le taciturne Harlan. Mais les nombreuses digressions m’ont coupée dans mon élan. Je me trouve à ne finalement pas trop savoir quoi dire… mis à part « c’est bien, mais je n’ai pas vraiment aimé »… J’ai des goûts en matière de narration, besoin d’une certaine cadence, sans quoi je me laisse difficilement entraîner. Presidio est un bon roman, les descriptions vous font voyager sans peine, le trio Troy/Harlan/Martha (la passagère surprise) fonctionne bien, mais il m’a manqué de l’affrontement, un côté nerveux. Si vous souhaitez découvrir l’ambiance texane des 70’s en compagnie de personnages sachant dire beaucoup en peu de mots, ce roman réaliste vous plaira sans aucun doute. Quant à moi, je regrette de n’avoir pas su prendre la place que l’auteur m’offrait.
Un road-trip improbable aux confins du Texas
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Un pitch comme je les aime. de surcroît chez une maison d'édition - Delcourt - qui m'a fait découvrir de belles pépites (notamment "Au loin" , "L'habitude des bêtes", "Peur" ). Alors quand au Picabo River Bookclub , on nous le propose de le lire, je n'ai pas hésité une seule seconde.
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Les années 70 au Texas dans ces grands espaces désertiques balayés par les vents. Vous imaginez le panorama. A cela, des motels miteux, des routes où personne ne passe. On fait la rencontre heureuse (ou malheureuse) d'un gentleman-cambrioleur nommé Troy. Il m'a de suite rappelé Christopher Knight, le dernier ermite des USA - un être qui ne vit que de larcins pour survivre. Troy, donc, qui depuis quelques années a quitté le domaine familial - enfin ce qu'il en reste - son paternel et son frère Harlan, un grand taiseux.
Bref, ce cher Harlan a été dépossédé de son héritage par une croqueuse de diamants (que Troy connaît bien). On pense tout de suite à une entourloupe. Troy va récupérer Harlan et ensemble vont sillonner l'état pour chercher la femme. Un road-trip jusqu'au Mexique ne va pas se passer d'une manière très classique. Une rencontre avec une jeune mennonite, Martha, va les déboussoler.
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J'avoue que je me suis un peu perdue dans l'intrigue. J'ai attendu une entrevue avec la femme de Harlan (vous savez, celle qui a subtilisé l'argent) mais elle n'est jamais arrivée. Mais finalement, ce n'est pas le plus important à retenir dans cette histoire.
J'ai surtout voyagé et je m'en suis mis plein les mirettes. Je me suis retrouvée au cinéma à visionner des plans paysagers, sociologiques, et un peu de pulp (à la Tarantino, vous voyez ce que je veux dire). Je me suis sentie bien avec ces personnages rudes et finalement bien sympathiques. J'ai aussi appris un peu sur le fonctionnement d'une communauté de mennonites. Et puis les prisons mexicaines ! Quel shoot de violence!
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Un premier roman prometteur qui, après un départ un peu lent, a réussi à me montrer un Texas rural malmené par les intempéries et les hommes avides. Triste mais décrit de manière si lucide et photogénique.
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Lu avec l'écoute de l'album de Cody Johnson "Ain't Nothin to it" (du country texan)
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Merci au Picabo River Bookclub et Delcourt pour la découverte.
PRESIDIO de Randy Kennedy
Traduit par Éric Moreau
Éditions Delcourt
Des deux frères Falconer, Troy a su très jeune que "quelque soit ses efforts, il ne deviendrait jamais quelqu'un de respectable ni de convenable. A la vérité, il savait qu'il n'aurait même pas envie de se donner la peine d'essayer". Alors autant voler des voitures jusqu'à ce qu'il comprenne que son idéal était de renoncer à tous ses biens matériels. Mais n'ayant pas le courage de sacrifier sa vie pour entrer au monastère ou de choisir la case prison, il décide de disparaître et de sillonner les vastes plaines du Texas tout en volant régulièrement les identités et les biens des clients de passage dans les motels... Sauf qu'un jour, il fera une boulette qui l'obligera à reprendre contact avec son frère Harlan... Et une boulette en entraînant une autre, les deux frères se retrouveront avec une gamine mennonite sur les bras, la petite Martha...
J'ai adoré les personnages de ce roman, des taiseux qui s'exprimeront, chacun à leur manière, au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire (sauf Harlan qui est un homme taciturne et qui a érigé son corps en barrière contre les autres).
Mais le personnage principal de ce roman, c'est le Texas des années 1970 et plus précisément les régions frontalières avec le Mexique (juste là où, de nos jours, un certain président veut y construire un mur). Un Texas avec des plaines vides où s'éparpillent des petites bourgades, à plusieures heures les unes des autres, où les habitants ont oublié pourquoi une ville y avait été construite. Un Texas désertique que les indiens utilisaient, il n'y avait pas si longtemps, pour la chasse ou y perdre leurs ennemis.
Randy Kennedy a magnifiquement transposé l'ambiance du Texas et plusieurs jours après ma lecture, cette histoire me hante encore. Les éditions Delcourt ont décidément le chic pour nous proposer d'excellents textes...
Bref, j'ai adoré "Presidio" !
Merci au #PicaboRiverBookClub et aux éditions Delcourt pour ce partenariat.
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