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Mes trois jours à moi, ils en ont duré quatre.
Tout a commencé Samedi dernier, chez Cultura Ormesson, où j'errais entre les étals à la recherche du bonheur. Un homme -que je n'avais absolument pas remarqué, malgré la présence de son petit présentoir promotionnel encombré- me suggéra avec une certaine timidité un roman. "C'est quoi?" lui répondis-je négligemment comme on répond à un vendeur indésirable de chez France Loisirs. "Mon livre" m'a-t-il répondu doucement... Ah rien que ça... Evidemment je me suis trouvée bête, une de ne pas l'avoir remarqué et deux de lui avoir répondu comme la dernière des abonnées Closer perdue dans une bibliothèque.
J'ai donc pris le livre qu'il me proposait en le remerciant et me suis éloignée pour l'étudier de plus près. Peut-être que sans son intervention, je n'aurais pas acheté ce roman. La couverture ne m'a pas donné envie de m'étendre en adjectifs qualificatifs élogieux, la quatrième de couverture ne m'a pas emballée, mais je l'ai acheté quand même ce livre, parce qu'il était à lui, cet auteur de chair et de sang tentant maladroitement de vendre ses mots.
Je suis rentrée dedans un peu à reculons, parce que je ne voulais pas être déçue. Je l'ai jugé très sévèrement dès les premiers chapitres, trouvant les personnages trop caricaturaux, les flash-back sans intérêts et l'histoire un peu trop décousue. Je me suis forcée à ne pas le refermer totalement, l'ai un peu abandonné sur une table en me promettant d'y retourner, parce que je voulais l'aimer ce livre et peut-être aussi parce qu'au fond, je l'aimais déjà.
C'est à partir de la page 143, que je n'ai plus été capable de lâcher cette fine équipe. J'avais Bénabar en musique de fond qui me chantait : "Si on reconnaît quelqu'un à ses copains, j'espère que les miens sont très très bien. J'espère surtout qu'ils savent où on va, parce que moi vraiment, les gars, je sais pas." (L'itinéraire, album Les Risques du Métier).
Ces trois potes là, ce pharmacien romantico-rêveur, cet obsédé sexuel à l'humour graveleux, et ce serial-marié rigide, j'avais envie de les garder près de moi, comme si moi aussi je faisais partie de la bande. A compter de la page 143, j'ai commencé à comprendre le véritable enjeu de ce road-trip à l'hollywoodienne, la nécessité de ces flash-back récurrents qui m'agaçaient au début. En vérité, j'ai adoré ce livre.
Et vous savez quoi, je crois que même avec toute la volonté du monde je n'aurais pas pu l'aimer dès le début. Tout simplement parce que les personnages avaient eux-mêmes oublié qu'ils s'aimaient, qu'ils aimaient leurs vies, et qu'ils s'en sont souvenus à partir de la page 143.
C'est un récit très drôle et très profond, une sublime histoire d'amitié, de deuil, d'espoir, et d'amour, que je regrette déjà d'avoir quittée.
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