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http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/11/demain-sera-tendre-de-pauline-perrignon.html
La narratrice part à la recherche de l’histoire de son père après sa mort. Son père était un journaliste engagé, un homme de convictions que la mélancolie a fini par gagner et qui a vécu des années de dérive dans l’alcool.
Pauline Perrignon rencontre les copains de son père, étudiants de l'école de journalisme qu'il a fréquentée, cherche à en savoir plus sur ses engagements, son militantisme et relit ses mots. Elle rencontre Edmond Maire auprès duquel il a joué un rôle important. Elle cherche aussi à connaitre l'histoire de sa rencontre avec sa mère et à comprendre l’érosion du couple de ses parents.
Ce premier roman est une sorte de quête où il est question de transmission, où l'auteur ne règle aucun compte avec son père. Ce roman ne m'a pas bien intéressée car d'une part je ne connaissais pas le père de l'auteur et d'autre part parce que j'ai trouvé le style de ce roman plus journalistique que littéraire. Un premier roman qui ne m'a pas émue.
"[...] la tête tourne, heureusement il fait frais, l'été a duré longtemps cette année, l'automne est enfin là, qui rougit les joues et les arbres. Demain sera tendre."
Il arrive que certains romans nous touchent plus que d'autres, que l'histoire contée frôle la nôtre, y trace des épisodes en miroir, fassent manquer des battements de cœur...
Quand en plus la plume est belle et que, diable ! il s'agit d'un premier roman qui laisse entrevoir tout le talent de l'auteur, on le savoure comme une friandise.
Ce roman-là pourtant conte un deuil, celui d'un père admiré par sa fille (et donc admirable), un presque taiseux, un passionné, un amoureux, un type bien, journaliste et syndicaliste, sincère en amour comme en amitié. Il fallait bien lui rendre hommage, c'est ce que font toutes les petites filles, surtout quand elles ont le cœur en miettes.
Pauline Perrignon offre un texte délicat, tout en pudeur et en retenue, dans une narration précise, joliment travaillée, et ce petit bijou se lit d'une traite, avec bonheur et une pointe de nostalgie. Pas de sentimentalisme, pas de mièvrerie, mais seulement un très bel hommage dont la qualité littéraire accentue la portée.
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/11/demain-sera-tendre-de-pauline-perrignon.html
Il semblerait que ces dernières années, les romans biographiques soient à la mode et encore plus lorsqu’il s’agit de raconter le deuil : Joann Sfar avec Comment tu parles de ton père, Sophie Daull avec Camille, mon envolée ou encore La suture, Samuel Benchetrit avec La nuit avec ma femme, d’une certaine façon il y a eu aussi Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson et j’en passe. Le livre de Pauline Perrignon tout comme celui de Joann Sfar traite du père. Alors que peut bien apporter de plus ce nouveau livre dans le paysage de la rentrée littéraire ? N’est-ce pas le livre de trop sur un sujet maintes et maintes fois exploité ? Effectivement on pourrait le voir comme tel. Tout est une question de point de vue et de sensibilité je crois mais en ouvrant Demain sera tendre j’ai néanmoins tout de suite su qu'il me toucherait.
La force des mots vous sautent à la gueule immédiatement. Ici l’auteure le dit, il sera question de son père, emporté par la maladie, mais elle arrangera parfois l’histoire pour sublimer son souvenir, pour dépeindre l’image du père qu’elle souhaite garder en mémoire. Elle, « l’éternelle benjamine » qui n’a pas connu les plus belles années de son père. Arrivée presque dix ans après ces trois sœurs, elle connaîtra un homme qui peu à peu verra diminuer ses convictions et ses combats. Elle grandira au sein d’une famille où bientôt les aînées prendront leur envol pour la laisser seule dans la maison familiale, où l’amour entre ses parents n’a plus l’étincelle d’antan, où le père cédera à l’ivresse quotidienne.
Mais avant que le temps n’assombrisse cet homme, Pauline Perrignon retrace sa vie au sein de cette belle lettre qu’est Demain sera tendre et nous dresse le portrait d’un homme engagé dans la cause syndicale, gauchiste et empli de convictions. On plonge dans l’après-guerre puis aux portes de mai 68. Epoque où elle n’était pas née. Alors elle prend contact avec d’anciens camarades de son père, elle sonde les amis, les sœurs, pour reconstituer cet homme inconnu dans ses souvenirs et ainsi construire le mythe du père. De ce journaliste au franc parlé, nous plongeons dans les manifestations puis dans les coulisses du journal Le matin de Paris – un monde qui n’est pas sans me rappeler mon quotidien, sauf que depuis il y a l’ordinateur, que le marbre n’existe plus et que l’impression est passée pour la plupart des titres en quadrichromie – un doux voyage dans le passé qui met en lumière les mutations et les combats de toute une époque.
Bien sûr elle évoquera également l’amour entre ses parents, de la rencontre à l’adieu. L’amour qui s’il ne s’éteint pas complètement, en tout cas s’amenuise. Mais avec cette idée que la mort, parfois ravive la flamme…
Et puis ce livre c’est aussi l’occasion pour l’auteure de faire son introspection. En construisant le réel ou le fictif du père, elle se dévoile en filigrane. Une femme indépendante, et sans attache. Qui, adolescente a connu elle aussi son combat, celui de l’anorexie. Elle glisse entre les lignes l’influence qu’a eue son père sur sa construction. Parce qu’un père influe toujours sur ce que l’on devient …
Si ma crainte était de lire une auto-fiction où l’auteure pleurnicherait, un peu traînarde et plaintive j’ai bien vite remisé cette idée au placard en découvrant une plume aussi franche et percutante que musicale et sensible. Pauline Perrignon nous donne à lire le portrait aussi beau, honnête que généreux d’un père avant tout mais aussi d’une famille. Ce livre n’est pas une lettre d’adieu, c’est une lettre sur l’absence inévitable mais indestructible. Mais c’est aussi un roman sur la construction de soi qui pousse à s’interroger, si l’on a vécu le deuil, sur ce que l’on souhaite devenir. Sur le « et maintenant ? ». L’affranchissement.
Pauline Perrignon signe un très joli texte, que je ne qualifierai pas de roman, mais plutôt d’hommage dédié à son père décédé.
L’écriture est belle et sobre pour dire le manque, le chagrin, mais aussi et surtout la vie. La vie d’un père trop tôt disparu, un homme passionné, journaliste et syndicaliste.
A travers ses souvenirs et les témoignages de ceux qui l’ont connu, elle revisite son histoire.
J’ai aimé l’emploi du « tu » que l’auteure utilise pour s’adresser à son père, j’ai trouvé que ce procédé donnait plus d’intimité au récit sans pour autant transformer le lecteur en voyeur.
Pauline Perrignon évite avec brio de tomber dans « le larmoyant », ce récit pudique et sensible m’a profondément touchée
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