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En l’espace de trois ans, je n’aurai lu que trois romans de l’univers « Star Wars Legend », soit un par an seulement … Et j’en ai encore plus d’une centaine qui attendent dans ma pile à lire, sans compter tous ceux que je n’ai pas encore réussi à me procurer ! Si je veux venir à bout de mon challenge personnel « Que la Force soit avec moi » avant de mourir, il va vraiment falloir que je m’y mette un peu plus sérieusement … Et cela d’autant plus que j’envisage, par la suite, de me tourner vers l’univers dit « Officiel » : autant vous dire que j’ai du pain sur la planche ! C’est vraiment ce genre de constatation qui me fait prendre conscience que je dois vraiment lever le pied sur les challenges Livraddict : je me suis vraiment laissé submerger, et désormais, je n’arrive plus à tout concilier … Et même si ces-dits challenges m’ont parfois aidée à sortir de ma zone de confort, à me tourner vers des livres que je n’aurai sans doute pas lu de moi-même, il est grand temps désormais de m’autoriser un peu plus de souplesse et de liberté ! C’est pourquoi je vais désormais essayer de lire un roman Star Wars par mois, ou maximum tous les deux mois, et ce même s’il y a encore pleins de trous dans ma collection, vu que certains bouquins sont introuvables à des prix « décents » (désolée, mais je ne payerai jamais 150€ pour un livre de poche, c’est quand même abusé de la part des revendeurs).
Jamais jusqu’à présent les tensions entre la République Galactique et l’Empire Sith n’avaient été aussi fortes … Alors même que des négociations en faveur de la paix se tiennent sur Alderaan, la jeune Chevalière Jedi Aryn Leener sent qu’une horrible catastrophe est sur le point de se produire. En effet, à l’autre bout de la galaxie, le Seigneur Sith Dark Malgus est à la tête d’une cinquantaine de guerriers Sith bien déterminés à anéantir leur cible : le Temple Jedi de Corruscant, joyau et cœur de l’Ordre du Côté Lumineux. Dans sa soif sanguinolante et guerroyante de chaos et de violence, Dark Malgus assassine joyeusement le Maitre Ven Zallow … De faction devant la salle des négociations, Aryn ressent la mort de son Maitre, de son guide spirituel, de son père adoptif : une souffrance telle qu’elle n’en a jamais ressentie, une douleur si intense qu’elle fait naitre en elle l’envie irrésistible de venger celui qui lui a tout appris, celui qui a toujours veillé sur elle. Laissant derrière elle sa mission, laissant derrière elle les pourparlers de paix qui se poursuivent malgré cette ignoble et traitresse attaque, Aryn rejoint la seule personne qui puisse l’aider à passer le blocus impériale pour rejoindre Corruscant : Zeerid, ancien soldat de la République devenu contrebandier pour financer les soins médicaux de sa petite fille …
Disons-le tout net : des trois romans que j’ai lu jusqu’à présent, celui-ci est indiscutablement le moins bon. Il n’est pas mauvais, mais il est clairement un cran en-dessous des deux précédents : il est, en somme, plutôt quelconque, tant sur le fond que sur la forme. Pour faire simple, j’ai tout du long eu le sentiment de « regarder » l’histoire à travers une vitre blindée : je « voyais » les événements se dérouler devant mes yeux, « j’entendais » tout au plus les propos des protagonistes, mais le tout d’une façon terriblement lointaine et détachée. Un peu comme si l’auteur s’était contenté de retranscrire objectivement des faits, sans tenter d’impliquer émotionnellement le lecteur. Il a manqué cette petite étincelle qui nous donne véritablement le sentiment de vivre par procuration les aventures (ou mésaventures) des personnages, qui nous donne d’une certaine manière l’impression de les accompagner tout au long de leurs péripéties, de trembler ou pleurer avec eux, de rêver ou se réjouir avec eux. Ce n’est pas un mauvais roman, juste un roman qui manque, en quelque sorte, d’âme : l’histoire n’est pas dénouée de dynamisme ou de tension, mais elle ne parvient pas à nous faire réellement vibrer comme on peut l’attendre d’un récit qui tourne autour du deuil et de la soif de vengeance …
Car voilà bien le cœur de l’intrigue : d’un côté, nous avons Dark Malgus, qui escomptait bien assouvir sa soif de puissance et de gloire en menant ce sanguinaire assaut surprise contre le Temple Jedi et qui se voit au contraire déchu au rang de subalterne gênant à cause de son attachement pour une esclave non-humaine, et qui en conçoit une colère sombre, et de l’autre nous avons Aryn Leener, jeune Chevalière Jedi empathique qui vient de perdre son Maitre et père adoptif, et qui ne supporte pas de rester sans rien faire alors que le Conseil Jedi continue de parler de paix avec cet Empire Sith qui les a pris en traitre … C’est une histoire qui a le mérite de rappeler que rien ni personne n'est jamais totalement blanc ou noir, absolument bon ou mauvais, parfaitement obscur ou lumineux. Qu'il suffit parfois d'un tout petit rien pour faire naitre une étincelle de douceur dans l'âme la plus corrompue par la haine et la violence ou une étincelle de haine et de violence dans un cœur pourtant supposé servir la justice et la paix. Bien qu’ils ne soient pas plus touchants ou attachants que cela, nos deux héros sont intéressants justement parce qu’ils sont tout en nuances, en clair-obscur si l’on peut dire. Bien loin du cliché qui veut que Star Wars soit très manichéen, on découvre ici toute la complexité de la nature humaine qui ne se laisse finalement jamais enfermée dans une seule case.
Et à côté de cela, nous avons également la quête de Zeerid : Zeerid est en quelque sorte un « gars normal », qui ne se bat pour aucun idéal mais seulement pour parvenir à subvenir aux besoins de sa fille, gravement blessée dans un accident. C’est sans doute le personnage qui m’a le plus touchée, sans doute car il est bien plus proche de nous autres lecteurs, qui tout comme lui ne maitrisons pas la Force. Embourbé jusqu’au cou dans les dettes, Zeerid n’a qu’une seule idée en tête : s’assurer que sa petite fille soit heureuse. Sa plus grande hantise, ce n’est même pas de la laisser orpheline, puisqu’elle pourra toujours compter sur sa tante pour prendre soin d’elle s’il lui arrivait quelque chose, c’est bien plus encore que quelqu’un découvre son existence et lui fasse du mal pour exercer une pression sur lui … C’est peut-être celui qu’on a le plus envie de soutenir, celui pour qui on espère réellement une fin heureuse, car c’est juste un père aimant, rien de plus ni de moins, et même s’il a parfois été obligé de faire des choix qui le hanteront jusqu’à la fin de sa vie, on le sent pleinement droit dans ses bottes, fidèle à ses principes. Il vient d’une certaine façon équilibrer un peu la folle escalade de haine et de violence qui entoure Malgus et Aryn, il vient contrebalancer ce conflit latent qui ne demande qu’à exploser en apportant un enjeu plus « terre à terre », d’une certaine façon.
En bref, vous l’aurez bien compris, même si je regrette une certaine banalité dans l’intrigue et une certaine froideur dans la narration, j’ai globalement été ravie de m’envoler à nouveau dans cette « galaxie lointaine, très lointaine ». S’il manque un peu de vie, d’émotion, il faut bien reconnaitre que ce roman ne manque aucunement de rythme, d’action, de tension : chapitre après chapitre, tandis que se rapproche inexorablement le moment fatidique où le Sith et la Jedi seront face à face, tandis que se rapproche inexorablement l’instant crucial où la brutalité de l’un se heurtera à l’hypersensibilité de l’autre dans une lutte sans merci, on sent vraiment la pression qui enfle, doucement mais sûrement. Alors on tourne les pages, frénétiquement, compulsivement, envahi d’un mélange d’excitation et d’appréhension : d’un côté, on a envie de cette apothéose, mais de l’autre, on en a peur. On redoute d’autant plus une fin trop classique, trop commune. Mais sur ce point, sur ce point seulement peut-être, l’auteur a vraiment su surprendre, prendre au dépourvu, prendre à contrepied nos projections … Et c’est vraiment excellent : c’est une fin qui en frustrera sans doute certain, car elle apparait presque comme un non-dénouement, rien n’étant totalement résolu, mais pour ma part, je l’ai trouvé tout simplement parfaite, idéale. Tout en clair-obscur, elle aussi, et c’est finalement bien pensé au vue de l’intrigue dans son ensemble : cette fin, elle rehausse un peu le tout à elle seule, d’une certaine façon !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2021/10/the-old-republic-tome-2-complots-paul-s.html
Captivant et sensationnel.
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