Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Avez-vous lu « Les Doigts dans l’étau », « Dépeçage rose » ou encore « Atroce douceur » ? Sûrement pas. L’auteur, Gérard Gabert, imaginé par Paul Fournel, est un bon gros célibataire qui vit de sa prose, très mauvaise, il le confesse lui-même. Pas prétentieux pour un sou, notre loustic, car il reconnait écrire à la chaîne des polars ruraux plutôt gores que son filou d’éditeur vend sous une jaquette criarde et de mauvais goût. Notre écrivain quitte Paris pour s’exiler à la campagne, à Chamoison plus précisément, dans le double but de faire des économies et d’écrire au plus près de sa source d’inspiration. S’ensuivent des portraits truculents des gens du cru, et des péripéties entre le bar PMU, un élevage de brebis, un garage de bolides et la place du marché. On croise Lune aux amours multiples, un garagiste céréalier fou de bolides, Magali la voisine, une gamine pleine de reparties et la grosse Claudine qui a un avis tranché sur tout.
Grâce à sa vieille amie et amante, jeune-Vieille, une romancière à succès, notre écrivain qui écrit sans passion, rencontre un éditeur qui croit en lui. Et si Gabert écrivait autre chose qu’un polar à deux balles ?
L’histoire est amusante et déjantée, on n’en attendait pas moins de l’auteur, fervent défenseur de l’Oulipo et familier du milieu de l’édition qu’il égratigne au passage. Cependant, j’ai regretté que l’histoire tourne un peu en rond. Si le personnage de Gabert nous touche par sa solitude et ses désillusions, j’ai trouvé que les personnages manquaient singulièrement de finesse et de profondeur.
Un roman distrayant sur lequel je ne me suis pas éternisée.
Kévin Priou est un être quelconque qui passe inaperçu, c'est pour cela qu'il a été recruté. Il doit d'abord choisir un costume pour n'être pas visible, ensuite au garage il faut prendre une voiture qui n'attire jamais l'attention. Muni de son appareil Canon à mise au point automatique et de son cahier où il note tout, il peut commencer sa planque. Sa cible ? Milou Destrée, une jeune femme très mystérieuse.
C'est une belle chronique parue dans Télérama qui m'a incité à lire ce roman. Quelle déception ! Ce récit est complètement déjanté, cette parodie de polar n'a ni queue ni tête. Certes l'écriture de Paul Fournel est jubilatoire, mais trop c'est trop. Les premières pages, où nous observons la vie d'un quartier qui s'éveille le matin, laissent présager une suite agréable, le personnage principal écologiste avant l'heure qui ne fume que des drogues vertes issues de l'agriculture biologique nous semble bien sympathique et puis soudain tout dérape. Entre pédophilie, bordel chinois et flan pâtissier, on s'enlise peu à peu. Heureusement ce livre ne comporte que peu de pages, jusqu'à la fin j'ai espéré un sursaut en vain.
Bien entendu, cette chronique, comme toujours, n'est que mon modeste avis. Elle ne préjuge en rien de la qualité de ce roman et du plaisir que vous aurez à le lire.
Jeune-Vieille c'est le surnom qu'un camarade de collège donne malicieusement à Geneviève qui d'après-lui n'est pas jolie mais sera toujours belle tant qu'elle racontera des histoires. Où se nichent les vocations ? Depuis l'enfance, Geneviève aime les livres et le cinéma, dévore les premiers et enchaîne les séances du second d'abord le mercredi en solitaire puis le soir, accompagnée. Les salles obscures sont des lieux d'apprentissage pour différentes matières. Geneviève tient tête à ses parents, refuse la trajectoire des bons élèves qui filent directement en prépa et préfère la fac de lettres, déterminée à expérimenter "à quel point l'étude patiente et savante des grands maîtres parvient à vous dégoûter du désir d'écrire". Expérience peu concluante puisque Geneviève écrit et trouve un éditeur pour son premier roman "Jeune, jolie mais seule". L'éditeur idéal ce Robert Dubois, qui s'intéresse à elle autant qu'à son texte, prend du temps, emmène ses auteurs déjeuner, les accompagne à chaque étape... Une sorte de dernier dinosaure, déjà menacé par tous ces grands groupes qui cumulent les univers et recherchent les synergies. Geneviève va faire l'expérience de la condition d'auteur dans toutes ses dimensions, souvent insignifiantes même aux yeux de son mari (un as de la finance) qui y voit une occupation fort peu lucrative et s'interroge sur son utilité. Alors, quand le président de l'un des plus importants groupes de communication et d'édition lui déroule le tapis rouge... Geneviève va-t-elle se résigner à trahir Robert Dubois ?
Paul Fournel met parfaitement en scène l'opposition de deux mondes dans le secteur de l'édition en se glissant dans la peau d'une héroïne qui tente avec ses moyens et une finesse qu'elle dissimule puisque personne n'en attend autant d'elle de mener sa barque et de donner corps à ses rêves. Les péripéties de la dame ne manquent ni de sel ni de piquant. Geneviève avance avec calme et détermination, sans aucun des attributs d'une super woman ou d'une scandaleuse, une sorte de force tranquille planquée sous un physique dont elle semble ignorer le charme. Pour l'auteur, c'est l'occasion d'une exploration du monde de l'édition dont il parvient à dessiner les enjeux en quelques phrases, le portrait d'un président charmeur-pressé-influent et deux ou trois scènes parfaites. Tout est là, pas besoin d'en faire trop ni de forcer le trait. La simplicité, la précision, une pincée d'humour... voilà qui fait un bien fou et de la littérature comme je l'aime. Tout apprenti auteur lisant ce livre rêvera de rencontrer son Robert Dubois, les autres en apprendront un peu plus sur les coulisses, sentiront à quel point l'édifice est fragile entre un ancien monde qui tente de résister et le nouveau qui avance tel un rouleau compresseur. Mais je vous rassure, ce roman est à taille humaine, celle de Geneviève et de Robert entre lesquels se glisse cette petite alchimie précieuse faite de respect, de connivence et d'amour d'un certain métier. Celui d'écrire.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
« Jeune-Vieille », pardon, Geneviève n'aime ni son nom (quatre « e » dans le même mot, faut le faire !) ni les sandwichs-pain-de-mie-Vache-qui-rit de sa mère, ni les histoires que raconte ladite confectionneuse de sandwichs-pain-de-mie-Vache-qui-rit, ni les années-collège lourdingues, ni les cours miteux de la fac...
Par contre elle aime les histoires qu'elle invente, son copain Gérard Gabert (notamment quand il mange ses spaghettis (p 15/16, un vrai délice… les pages, pas les spaghettis), le cinéma, se faire peloter dans le noir (comme elle est moche c'est mieux-c'est elle qui le dit pas moi), lire, lire, lire et surtout écrire, écrire, écrire (mais c'est pas un métier, dit sa mère) et aussi, si possible, se faire éditer (mais ça tu rêves ma fille, tu rêves!)… Ce qui signifie évidemment trouver un éditeur...
Bref, il serait bien dommage que vous ne rencontriez pas Geneviève parce que quand même Geneviève va finir par trouver un éditeur, vous savez, ceux d'avant, qui connaissaient un peu la littérature, l'aimaient beaucoup, ne publiaient pas tout et n'importe quoi, pour le fric… Et elle va le trouver son éditeur, mais mais mais…
Bref bis, parce qu'il n'y a pas que Geneviève dans la vie, il y a Robert Dubois, l'éditeur (LE VRAI). Je l'adore ce Robert Dubois : non seulement il aime la littérature mais en plus, il sait ce qui est bon (à manger). Je l'aime VRAIMENT beaucoup, Robert Dubois, et je me demande bien pourquoi j'en n'ai pas rencontré un comme ça dans la vie, un Robert Dubois ; vous me direz, je l'ai déjà rencontré en littérature, c'est mieux que rien, hein !
Et puis, il y a Gabert. J'aime bien Gabert aussi. Parce qu'il n'est pas comme les autres et parce qu'il s'en fout de ne pas être comme les autres. C'est un VRAI lui aussi.
Bref ter, et pour aller vite fait à l'essentiel, ce livre, c'est un cadeau. On y rencontre trois personnages auxquels on va penser longtemps, très longtemps. Et c'est bien.
Et puis, on apprend plein de choses sur le milieu de l'édition, des choses tristes dont on se doutait un peu...
Mais il y a Geneviève, Robert Dubois et Gabert...
QUOI ? MAIS VOUS ATTENDEZ QUOI POUR ALLER À LEUR RENCONTRE ???? QUE LES 658 ROMANS DE LA RENTRÉE LITTÉRAIRE DE SEPTEMBRE 2021, TEL UN ÉNORME RAZ-DE-MARÉE, RECOUVRENT CES SI BEAUX PERSONNAGES QUI TERMINERONT DANS LES OUBLIETTES DES OUBLIETTES ?????
G-E-N-E-V-I-È-V-E-R-O-B-E-R-T-D-U-B-O-I-S-E-TG-A-B-E-R-T
(parce que quand même il eût été dommage que vous ne rencontrassiez pas ces trois-là...)
(autrement, le titre du roman c'est « Jeune-Vieille », c'est ça qu'il faut dire à votre libraire hein,
« J-E-U-N-E-V-I-E-I-L-L-E »)
LIRE AU LIT le blog
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...