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Le roman est constitué de la lettre qu'Anna Blume, partie à la recherche de son frère journaliste disparu envoie à un destinataire non nommé mais qu'on devine être un ami. ( signalons que le livre est d'abord paru en France sous le titre LE VOYAGE D'ANNA BLUME)
Elle y relate son quotidien dans un pays sans nom où elle est arrivée.
Elle y découvre une situation post apocalyptique .Que s'est il passé : guerre, tremblement de terre, explosion ?
Tout n'est que ruines, désorganisation et insécurité constante .
Chacun ici lutte pour sa survie : en parcourant les rues à la recherche d'un abri parmi les décombres, d'un objet à recycler, à revendre ou à troquer.
Dans ce « pays des choses dernières, » règne la loi de la jungle, celle de gangs .
Malheur au faible ! Les rues sont jonchées de cadavres que des bandes de charognards dépouillent . Des presque morts se traînent , attendant ou organisant leur délivrance .
Comment l'étrangère qu'est Anna Blume peut-elle survivre dans cet enfer quotidien ?
Comment résister à l'indifférence , comment s'en protéger , comment rester humaine dans cette jungle , dans ce lieu dont on ne peut sortir ?
D'abord simple spectatrice , elle devient actrice.
Elle aura la chance de rencontrer trois bons samaritains ;
D'abord une vieille femme qui a possède un abri et des objets qu'elle peut troquer et vit avec son compagnon malade. Apparemment , celui-ci se révélera nsuite un prédateur.
Ensuite dans la Bibliothéque Nationale, lieu de culture et de recherche encore debout, refuge de quelques lettrés. Elle y trouvera une raison de survivre, y vivra une parenthèse qu'on pourrait qualifier d 'heureuse si elle ne se terminait par un incendie dont elle ressortira gravement brûlée
Enfin transportée dans un lieu de soins médicaux alimenté par les derniers biens d'un riche mécène elle y retrouvera des forces qu'elle mettra au service des autres et y vivra une sorte de parenthèse heureuse.......
Cet état de déréliction générale est donné par une abondance de termes à connotation négative, Ceux du champ lexical de la disparition, de la décrépitude, de l'horreur y dominent .
C'est l'écriture sensorielle qui domine dans ce récit .
Le lecteur ressent les hésitations d'Anna , ce que qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle sent . Il partage ses hésitations, ses interrogations. Il est ainsi amené à s'interroger lui même sur ce qu'il aurait pu faire ou choisir de faire dans les situations extrêmes où elle est plongée Anna .
La dystopie n'est pas un genre littéraire qui me tente habituellement .
Mais quand c'est Paul Auster qui s'attaque à ce type de récit , j'apprécie .
August Brill, septuagénaire, vit chez sa fille Miriam (divorcée depuis cinq ans) suite à un accident de voiture qui l’a cloué au lit, avec une jambe invalide. Sa femme (Sonia) est récemment décédée d’un cancer. Sa petite fille (Katya) y vit également, victime d’une sorte de dépression, due à un profond sentiment de culpabilité) depuis la mort de son ex petit ami (Titus) tombé en Irak.
La nuit, August Brill est en proie à des insomnies provoquées par ses angoisses et ses souvenirs les plus douloureux. Pour les fuir, le vieil homme s’invente des histoires …
Paul Auster va nous raconter avec brio – en alternance avec la vie passée du retraité – celle d’un certain Owen Brick (sorti directement de l’imagination de son héros) et brutalement plongé dans une guerre civile américaine. Malheureusement pour August Brill, il n’est pas si facile que ça d’échapper à l’activité incontrôlable de sa mémoire …
Ce court roman de 182 pages, je l’ai aimé dès les premières lignes ! Magnifiquement écrit, Paul Auster démontre avec intelligence la fragilité de l’âme humaine, sa générosité ou ses démons. Il analyse les diverses étapes de nos existences, comme autant d’épreuves qu’il nous faudra traverser, d’actes qu’il nous faudra assumer ou pardonner. Un très grand plaisir de lecture que ce roman (édité en 2008) dont l’auteur nous manque déjà !
Troisième volet de la ‘Trilogie new-yorkaise’ dans lequel Paul Auster place de nouveau son personnage principal dans une mise en miroir avec un effet de thriller métaphysique où le héros va être piégé par sa /ses propre(s) décision(s) de faire revivre un ami perdu de vue en faisant éditer ses écrits laissés dans une malle et en prenant sa place auprès de son épouse.
Comme un billet de loterie tombé du ciel, le livre (puis l’œuvre entière) connait un succès retentissant. L’argent est dédié à Ben âgé de trois mois et demi que portait la belle Sophie, épouse de Fanshawe quand il disparut.
Chemin faisant, après plus de six mois sans traces ni nouvelles, Sophie et le narrateur adoptant Ben, vont faire ménage en se débarrassant l’esprit de Fanshawe jusqu’à le décréter mort.
Mais voilà… Fanshawe ressurgit par un courrier adressé personnellement au narrateur en lui faisant jurer le secret et surtout de ne pas essayer de le retrouver.
La situation est trop lourde à porter. Alors que le vœu du narrateur tend plutôt à se fixer au sein d'un foyer confortable, il ne va pas pouvoir résister à se lancer dans l’aventure interdite.
Il va en secret se mettre à la recherche de Fanshawe tout en poursuivant à son insu une quête de lui-même dans laquelle il finira par se perdre.
« Si mon but était d’annihiler Fanshawe, ma débauche était une réussite. Il avait disparu — et moi avec. »
En fin de livre (P. 401), Paul Auster s’invite dans la fiction au nom du narrateur pour parler de sa trilogie new-yorkaise en écrivant entre autre : « (…) Ces trois récits, au bout du compte, sont la même histoire mais chacun représente un stade différent de ma conscience de ce à quoi elle se rapporte. (…) Il y a maintenant longtemps que je me démène pour dire adieu à quelque chose et, en réalité, seule cette lutte compte. (…) »
Une lecture accessible et fluide pour une intrigue originale rythmée et bien menée.
L'écriture de Paul Auster est un plaisir de lecture : fluide, précise, énergique, "La Chambre dérobée" (l'équivalent de notre expression de "boîte noire" pour désigner notre psychée) est comme un homme qui se parle à lui-même (le narrateur) tout en ayant un style avec de l'action. Il n'y a pas de surplace mais un enchaînement d'évènements sans mièvrerie.
La loi américaine concernant les personnes disparues impose un délai de 7 ans avant que celle-ci ne soit déclarée officiellement morte (nous avons une loi similaire en France). Fanshawe est-il mort ? Le narrateur à la réponse mais la loi ne semble pas lui traverser l'esprit pour prendre des décisions. Vivotant tout en ayant un emploi de critique culturel dans un journal, il est stupéfait par les écrits de son ami d'enfance, perdu de vue depuis leur entrée dans l'âge adulte. S'occuper de le faire publier sans le trahir, c'est aussi un peu perdre sa propre vie pour vivre celle d'un autre. Surtout quand on épouse sa femme et qu'on adopte son fils (tout cela se fait naturellement et c'est bien amené).
Mais vivre à côté de quelqu'un de disparu est-il possible ? Est-ce que Fanshawe est vraiment disparu ? Jusqu'où la vie du narrateur peut-elle rester encore indépendante de celle de son ami d'enfance ? Pourtant ce dernier, bien qu'absent, semble lui grignoter le cerveau. Au bord de la folie et de tout perdre, le narrateur comprend une chose : la vie qu'il a crée est bel et bien la sienne, pas celle de Fanshawe.
L'histoire aurait pu / aurait dû s'arrêter là.
Le final est stéréotypé mais il permet de valider ce que l'on a compris à demi-mots ci-dessus. Il permet aussi de comprendre que certaines personnes qu'on admire sans en fait destructrice par nature.
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