Qui sont les lecteurs membres du jury ?
Le premier roman de Paul Auster en sept ans. Une architecture narrative inédite. Une expérience de lecture inoubliable. Un roman-kaléidoscope où un personnage, Ferguson, incarne toutes les figures du destin protéiforme que le monde et l'Amérique des années 1950 furent susceptibles de proposer à l'individu, de l'enfance à l'entrée dans l'âge adulte. Tout en restant fidèle aux obsessions littéraires qui sont les siennes, Paul Auster, avec cet ambitieux et ample nouveau roman, renouvelle et détourne brillamment le genre du roman initiatique en le confrontant à l'Histoire du XXe siècle.
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Entre roman choral, saga magistrale et livre jeunesse, les conseils lecture de "La mouette qui lisait" sont à gagner !
Les romans indispensables de cette rentrée littéraire de janvier 2018
J'ai enfin terminé cet énorme pavé.
Quatre scénarios, quatre possibilités pour une vie, celle d'Archie Ferguson né le 3 mars 1947.
On le suit à travers ses vies, les faits historiques et politiques qui les jalonnent.
Ce roman est truffé d'anecdotes, de citations, de lectures, de noms d'auteurs, d'acteurs, de films qui ont participé à faire évoluer Archie dans sa quête du savoir.
Je ne peux pas raconter ici ces quatre vies si riches, si denses et si intenses.
Il faut tout simplement vous y plonger !
J'ai fini le roman "4321" de Paul Auster, j'ai ralenti tant que j'ai pu ma lecture mais voila l'histoire est finie.
Vous connaissez surement la trame du roman, la vie d'Archibald Ferguson et ses quatre destins.
Il y a une phrase que tout le monde s'est posé au moins une fois dans sa vie; " Qu'aurait été mon existence si j'avais rencontré telle personne, si j'avais pris telle chemin..."
La vie est faite de hasard heureux et malheureux.
Archie est un personnage attachant, il est bosseur, fidèle en amitié pas très heureux en amour. Sa vie suit son petit bonhomme de chemin, du New-Jersey à New-York de l'université de Princeton à celle de Columbia, son amour des livres, de la musique ou encore du cinéma. Bien sur la vie lui fait des crocs en jambes, des accidents de la vie, des retours de manivelles.
Pendant plus de 1000 pages on déambule dans les couloirs du temps, de la guerre froide aux assassinats des frères Kennedy, des émeutes raciales au meurtre de Martin Luther King pour finir à la guerre du Viêt-Nam.
Paul Auster a su encore une fois me surprendre et m'étonner.
"4321" n'a rien à voir avec ses romans précédents, le style a changé, des phrases plus longues un point de vue politique intéressant dans cette Amérique en pleine effervescence.
j'ai adoré ce roman à tiroir, je vous le recommande vivement.
4 alternatives de l'existence d'un même personnage avec l'histoire des Etats-Unis en toile de fond. Et tout ça sur plus de 1000 pages.
Un peu long à lire surtout qu'il y a quelques répétitions dans les différentes vies.
Pour autant, c'est une belle écriture.
Le roman débute par la légende du grand-père de notre héros et se poursuit jusque dans les années 1970.
J'avoue qu'au début, ayant pris ce livre au hasard d'un rayonnage, je ne savais pas à quoi m'attendre et je n'ai pas compris quand des personnages ont fait leur apparition alors qu'ils étaient sensés être morts !!!
Renseignements pris, j'ai pu profiter de ma lecture et avancer dans la vie du personnage. Mais je n'ai pas pu lire dans l'ordre proposé. J'ai donc "triché" et lu une à une chacune des versions de vie.
Aussi déroutant qu'exaltant.
4321 de Paul Auster
Archie Fergusson est né en 1947 à Newark. Et, je ne peux pas faire plus pour résumer l’histoire car il y en a quatre. Je vous épargne les 4 résumés pour éviter de vous couper l’envie de lire ce roman à la construction assez incroyable car je ne le ferai que maladroitement.
Il y a un personnage principal mais l’auteur a inventé 4 destins qu’on découvre par tranche à la même période.
Et même si j’étais prévenue sur la construction je me suis faite avoir. C’est une lecture qui peut paraître exigeante quant à la forme mais très fluide grâce au style entraînant et sublime de Paul Auster. Et à l’occasion de la traversée des années 1950, 60 et 70 on découvre l’histoire des Etats-Unis introduite dans les différents scénarios : la chasse aux sorcières, la lutte pour les droits civiques des afro américains, la guerre du Viet-nam.
Paul Auster est un de ces écrivains qui sublime le moindre détail. La description de choses complètement banales, sous la plume de Paul Auster, les rend merveilleuses. Il fait ressortir tout le charme d’une famille ordinaire.
Il n’y a que lui qui peut nous impressionner avec une construction complexe si maîtrisée. Il faut du talent pour nous faire apprécier même les divagations et les chemins un peu tordus mais délicieusement contés durant plus de 1000 pages.
Il y a un sortilège caché dans les premières lignes de ce roman de plus de mille pages, il vous tombe dessus dès le début de la lecture pour ne plus vous lâcher. On se fait avaler tout cru dans l'histoire de la famille Ferguson.
La façon dont les personnages sont racontés est passionnante. Ce roman est un véritable page-turner.
Mais alors, c'est un roman très étrange ; la chronologie est étonnante et il faut un certain temps pour comprendre comment ça fonctionne.
Les phrases sont extrêmement longues, parfois une page entière, et pourtant ça ne gêne absolument pas.
Il y a ce que j'aime dans ce roman, un "Et si"... la possibilité d'un autre destin, plusieurs fois, plusieurs alternatives pour une même vie.
Il y a un socle, une base de départ toujours la même : le grand-père arrivé à Ellis Island au début du XXème siècle, puis un de ses fils, Stanley, qui épouse Rose Adler avec qui il aura Archibald (Archie) Ferguson, le héros de l'histoire. Ensuite, quatre déclinaisons de ce qu'aurait pu être leur vie, mais essentiellement axées sur celle d'Archie, nommé Ferguson par l'auteur.
J'ai adoré l'idée du roman, j'ai toujours aimé ce genre d'histoire, que ce soit au cinéma ou en littérature, parce que moi-même je me demande souvent ce que serait ma vie si d'autres choix avaient été faits. Si mon père avait choisi d'aller travailler au Zaïre (comme je l'espérais) plutôt qu'au Havre. Je n'aurais jamais rencontré le père de mes enfants, qui donc n'existeraient pas et ça aurait une incidence sur une multitude de vies. Des amitiés jamais nouées, des histoires d'amour jamais vécues.
Je trouve ce genre d'extrapolation absolument fascinante.
Et c'est construit d'une façon totalement inattendue, avec maestria.
Au fil des chapitres on parcourt l'histoire de l'Amérique de façon très diversifiée en fonction des différentes vies, des choix et des centres d'intérêt du héros, et ça aussi c'est passionnant. C'est dense et foisonnant.
Il est par ailleurs énormément question de littérature tout au long du roman, un vrai bonheur... qui donne envie de découvrir nombre d'auteurs cités.
Ce livre m'a tenue pendant 18 jours… j'aurais bien aimé en venir à bout plus vite que ça !
Mais quel talent Paul Auster !
Sans aller jusqu'au coup de cœur, je suis admirative de l'œuvre qui m'apparaît comme une véritable prouesse littéraire.
Si le fond de l’histoire ne se démarque pas vraiment de cette littérature new-yorkaise, qui se nourrit d’une analyse à double focale, à la fois triviale dans son souci du quotidien et consciente des failles de la nation qui a depuis longtemps fait l’impasse et perdu ses illusions sur le rêve américain, la forme est originale.
Au coeur du récit, Ferguson, dont on suit le destin sur une quinzaine d’années, de sa petite enfance aux années universitaires, de la fin des années cinquante aux seventies. Mais ce qui vit cet enfant de la 3 ème génération d’une famille immigrée de l’Europe de l’Est (l’origine de son nom tient d’un malentendu à la fois drôle et pathétique), se déclinera en quatre versions, au cours desquelles les événements extérieurs et les relations avec son entourage, modifieront le chemin. (Pas avertie du processus lorsque j’ai démarré la lecture, j’ai eu un moment de doute sur mes capacités d’attention, lorsqu’ayant abandonné le cadavre du père de Ferguson à la fin d’un chapitre, je le retrouve fringuant au début du suivant).
C’est au travers de l’histoire de la famille et des amis de Ferguson, un portrait des Etats-Unis sans concession, avec les ravages du racisme qui s’expriment avec une violence qui laisse l’enfant sans voix, tant elle est loin de l’idéal qu’il se construit peu à peu. C’est aussi la stupidité sans nom, et l’iniquité du conflit armé dirigé contre le Vietnam, faisant des deux côtés un nombre considérable de victimes qui n’auront jamais dû payer de leur vie les ambitions imbéciles des « prêcheurs à l’abri de la bataille ».
Martin Luther King, Kennedy, les émeutes qui finissent dans des bains de sang, tout cela forge la personnalité du personnage, qui, quelle que soit l’option prise pour créer son destin, reste un pacifiste convaincu.
Il est important de dire, en effet que Ferguson est sans ambiguïté. Dans chaque version, ce sont les événements extérieurs qui façonnent son histoire et modifient son destin. C’est le rôle de l’environnement sur les choix de vie, et l’intervention du hasard qui peut ouvrir des perspectives ou mettre un terme brusque à une existence lancée sur des rails que rien ne semble pouvoir changer.
Et il est bien sympathique, Archie, avec ses doutes et ses certitudes, ses multiples façons d’aborder l’amour et sa fidélité en amitié, sa conscience des rendez-vous manqués et le fil rouge de l’écriture.
C’est un peu long, mais au final, on a quand même quatre romans en un, et la lecture reste facile et agréable.
Un bon roman, qu'on peut trouver long sans doute par moments, et dont je n'ai pu m'empêcher de faire des rapprochements avec Moon Palace, qu'il évoque d'ailleurs à la toute fin pour parler du restaurant chinois, comme un clin d'oeil... Le héros de Moon Palace s'appelle Stanley. Ici c'est le père d'Archie qui porte ce prénom... L'importance des noms, telle qu'elle en modifie le destin. J'ai aimé suivre les aventures de ces 4 Ferguson à travers le New York des années 50 jusqu'à 1970. Les événements politiques, la littérature, le cinéma, la peinture, et l'univers estudiantin, d'une jeunesse prise entre les craintes d'un enrôlement dans une guerre lointaine et les luttes anti-ségrégationnistes des années 1960 aux Etats Unis... vues sous l'oeil de ce jeune Archie Ferguson, qu'on finit, sinon par cerner complètement, du moins par comprendre un peu mieux à la fin de ces 1200 pages. J'ai été particulièrement émue par le récit des relations complexes d'Archie et de son père.
Ne dit-on pas « avec des SI, on mettrait Paris en bouteille. »
Paul Auster, avec des si…c’est New York et la vie d’Archie Ferguson qu’il met dans ce grand roman.
Le lecteur y retrouve les thèses existentielles de l’auteur : l’écriture, la judéité, l’amour et l’amitié, et pour accompagner le tout « le hasard » ce quelque chose de fortuit qui fait qu’une destinée peut être changée.
C’est ainsi que le lecteur s’achemine vers la lecture de quatre possibilités.
Impossible de raconter ce livre, le point de départ, comme dans beaucoup d’histoire de migrants, c’est la légende du grand-père qui a osé partir. L’anecdote c’est ce patronyme de Ferguson.
Archie traverse le siècle et les grands événements : la deuxième guerre mondiale, ascension et mort de Kennedy, la Corée et le Vietnam, l’émancipation des femmes, la lutte des Noirs américains pour leurs droits, etc.
C’est une fresque gigantesque, le lecteur peut même imaginer la vie d’Archie façon Guernica de Picasso.
C’est intelligent et très visuel. Une vision du monde comme nous y a habitué l’auteur, lorsqu’il participe à une émission à voir plus large, plus grand, plus haut.
C’est un processus diabolique car le lecteur ne se perd jamais alors que les possibilités offertes à son appréciation ne sont pas successives, mais se chevauchent, s’interpénètrent et tiennent la route sur 1000 pages.
Ce diable d’homme Paul Auster m’interroge sur comment est fait son cerveau, le mien a été soumis à un plaisir de lecture intense et inédit. Une aventure à vivre.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 24 janvier 2020.
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