Pape Francois

Anita Millot sur Espère de Pape Francois

Dès le prologue, le ton est donné : le lecteur apprend ce que le Pape François doit à la « Divine Providence ». En effet, le 11 octobre 1927, ses grands-parents et son père (Mario) auraient dû embarquer à Gênes, sur le (funeste) Principessa Mafalda (le Titanic italien) à destination de Buenos...
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Dès le prologue, le ton est donné : le lecteur apprend ce que le Pape François doit à la « Divine Providence ». En effet, le 11 octobre 1927, ses grands-parents et son père (Mario) auraient dû embarquer à Gênes, sur le (funeste) Principessa Mafalda (le Titanic italien) à destination de Buenos Aires. La famille Bergoglio (qui fuit le fascisme de Mussolini …) est contrainte de repousser son départ, afin de conclure la vente de ses meubles. À quoi tient la vie et l’Histoire ? … Ils retrouveront un peu plus tard les frères ainés, déjà installés en Argentine.

Ainsi le Pape François, très proche de son grand-père, entendra dès sa prime enfance les récits (horrifiques) de la Grande Guerre, connaitra la seconde à Buenos Aires. Il nous confie sa passion de jeunesse pour le cinéma ou encore son goût pour la pizza et le football. Son admiration pour « Les fiancés », chef-d’oeuvre littéraire de Manzoni. Nous fait part de son sentiment sur la laideur et la beauté humaine (qui se côtoient sans cesse …) Son angoisse lors du Covid 19. Et même sa curiosité dubitative, sur l’Intelligence artificielle.

Ainé d’une fratrie de cinq enfants, le Pape François se souvient bien de ses grands-parents paternels (Giovanni et Rosa) qu’il adorait. Il n’a pas occulté non plus ses grands-parents maternels (Francisco et Maria) Ni ses frères (Oscar et Alberto) et ses soeurs (Marta et Maria Elena) dont survivent aujourd’hui que la plus petite et lui-même. Ni son père (Mario) parti trop tôt d’un infarctus sur un terrain de football, ni sa mère (Régina) morte vingt ans après son mari.

Il nous rappelle également les trois « mots-clés » (magiques) que sont : merci, s’il te plait et pardon – et leur énorme pouvoir bénéfique … C’est sobre, fort bien écrit, ça se lit comme un roman. Cerise sur le gâteau : les nombreuses photographies familiales (ou pas) dont le livre est parsemé, et qui nous le rende plus proche, plus « accessible » …

Décidément, François n’est pas un pape comme les autres. Lui qui avait d’abord envisagé de devenir médecin (et en avait commencé les études …) avant de finalement choisir le séminaire, en décembre 1955 … Soixante-dix années consacrées à la religion et à la misère humaine, il est sans conteste le pape le plus « moderne » jamais existé.

Un très agréable moment de partage « littéraire » avec cet homme, hors du commun, qui n’a pas sa langue dans sa poche. Je remercie la Masse Critique Non Fiction de Babelio et les Éditions Albin Michel pour cette belle découverte !